Lightning Seeds
Cloudcuckooland |
Label :
MCA |
||||
Ian Broudie était à l'époque un jeune homme sensible et au look complètement ringard (coupe ratée, maigreur estudiantine, lunettes énormes), du genre qu'on ne croise que dans les bibliothèques ou les magasins de BD. Pourtant, tandis que l'Angleterre finissait les années 80 gavée à raz-bord de clips-matraques et de disques commerciaux, il se moquait des modes et des tendances, quitte à se retrouver tout seul, et osait toucher aux guitares pour écrire des chansons particulièrement douces et suaves.
Une musique fraîche, hautement personnelle et décalée, aux sonorités à la fois délicates et suggestives. Grâce à lui, c'est toute une frange de timides et d'introvertis qui reprend espoir. Pour une fois leur poésie trouve un écho. Sur le divin "Pure" (classique absolu de la fin des années 80), Lightning Seeds osera mêler des trompettes sans que celles-ci ne se transforment en fanfare infernale mais au contraire en réminiscences d'une volupté inégalable. Ceci grâce à un sens de la cajolerie mélodique absolument enchanteur. Le refrain de cette chanson et sa douceur pénètre l'âme et y trouve parfaitement sa place comme la bande-son de tous les malheurs et les peines de cœur. La pop inoffensive de Lightning Seeds met du baume et réconforte.
Les romantiques transis apprécieront les caresses des chœurs féminins sur "Sweet Dreams" ou les claviers magiques et cette ambiance tissée par les guitares très vaporeuses sur "Don't Let Go". Le groupe tentera des arrangements aquatiques, sur "Joy", effilochant la voix jusqu'à des souffles très soul, sans s'attirer la honte, tout simplement parce que cette chanson vaut à elle seule tout ce qui a été fait dans le même style dans les années 80. Pour la toute première fois (et initiant ainsi la vague Twee Pop à venir), les timides auront le droit à la parole.
Et contrairement à ce que pouvaient penser beaucoup de gens à l'époque, les timides ont des choses à dire. Et savent aussi manier les guitares à la perfection pour tisser de magnifiques mélodies légères et joliment excentriques. Lightning Seeds a ainsi remis au goût du jour une sensibilité apprêtée et désireuse de s'envoler dans un monde lancinant, au milieu d'une Angleterre bouffie comme jamais dans ses prétentions mercantiles et agressives.
A la recherche de la chanson pop parfaite, Ian Boudie livre ici des romances un poil désespérées, laconiques, mais surtout extrêmement duveteuses et douillettes comme des plumes ou des oreillers de cotons. Beauté étrange, car toujours décalée, mais porté par un halo de lumière sincère. Entre accent pop et voix douces, Ian Boudie ne cesse de jongler, obnubilé à trouver l'harmonie juste, l'ambiance la plus adorable possible, les arrangements les plus modestement surprenant. Le piano et la délicieuse voix sur "Bound In A Nutshell" ou bien la boite à rythme, l'accordéon et les violons hispaniques sur "The Nearly Man" sont les ingrédients à ces mini-symphonies de poches, qui ne font même pas de bruits tant elles sont douces. On se damnerait à l'écoute d'un titre comme "All I Want", son refrain divin, sa délicatesse splendide, son piano, ses violons et ses arpèges à faire pleurer !
Même si un certain succès lui sera plus tard offert (uniquement en Angleterre, parce que ailleurs on s'en fout comme de l'an 40 des romantiques pleurnichards, et c'est un tort), Ian Boudie vient d'enregistrer son chef-d'oeuvre absolu.
A la recherche de la chanson pop parfaite donc. Et on se demande, avec un drôle de ressenti (un mélange d'attachement et de tendresse pour ce garçon), si ce n'est pas avec "The Price" que la quête est la plus proche d'aboutir. Les mots ne sont pas suffisamment forts pour décrire l'effet que procure cette chanson. Dans ces cas-là, lorsqu'on côtoie la grâce, il faut se taire, plier genoux et laisser parler les émotions...
Une musique fraîche, hautement personnelle et décalée, aux sonorités à la fois délicates et suggestives. Grâce à lui, c'est toute une frange de timides et d'introvertis qui reprend espoir. Pour une fois leur poésie trouve un écho. Sur le divin "Pure" (classique absolu de la fin des années 80), Lightning Seeds osera mêler des trompettes sans que celles-ci ne se transforment en fanfare infernale mais au contraire en réminiscences d'une volupté inégalable. Ceci grâce à un sens de la cajolerie mélodique absolument enchanteur. Le refrain de cette chanson et sa douceur pénètre l'âme et y trouve parfaitement sa place comme la bande-son de tous les malheurs et les peines de cœur. La pop inoffensive de Lightning Seeds met du baume et réconforte.
Les romantiques transis apprécieront les caresses des chœurs féminins sur "Sweet Dreams" ou les claviers magiques et cette ambiance tissée par les guitares très vaporeuses sur "Don't Let Go". Le groupe tentera des arrangements aquatiques, sur "Joy", effilochant la voix jusqu'à des souffles très soul, sans s'attirer la honte, tout simplement parce que cette chanson vaut à elle seule tout ce qui a été fait dans le même style dans les années 80. Pour la toute première fois (et initiant ainsi la vague Twee Pop à venir), les timides auront le droit à la parole.
Et contrairement à ce que pouvaient penser beaucoup de gens à l'époque, les timides ont des choses à dire. Et savent aussi manier les guitares à la perfection pour tisser de magnifiques mélodies légères et joliment excentriques. Lightning Seeds a ainsi remis au goût du jour une sensibilité apprêtée et désireuse de s'envoler dans un monde lancinant, au milieu d'une Angleterre bouffie comme jamais dans ses prétentions mercantiles et agressives.
A la recherche de la chanson pop parfaite, Ian Boudie livre ici des romances un poil désespérées, laconiques, mais surtout extrêmement duveteuses et douillettes comme des plumes ou des oreillers de cotons. Beauté étrange, car toujours décalée, mais porté par un halo de lumière sincère. Entre accent pop et voix douces, Ian Boudie ne cesse de jongler, obnubilé à trouver l'harmonie juste, l'ambiance la plus adorable possible, les arrangements les plus modestement surprenant. Le piano et la délicieuse voix sur "Bound In A Nutshell" ou bien la boite à rythme, l'accordéon et les violons hispaniques sur "The Nearly Man" sont les ingrédients à ces mini-symphonies de poches, qui ne font même pas de bruits tant elles sont douces. On se damnerait à l'écoute d'un titre comme "All I Want", son refrain divin, sa délicatesse splendide, son piano, ses violons et ses arpèges à faire pleurer !
Même si un certain succès lui sera plus tard offert (uniquement en Angleterre, parce que ailleurs on s'en fout comme de l'an 40 des romantiques pleurnichards, et c'est un tort), Ian Boudie vient d'enregistrer son chef-d'oeuvre absolu.
A la recherche de la chanson pop parfaite donc. Et on se demande, avec un drôle de ressenti (un mélange d'attachement et de tendresse pour ce garçon), si ce n'est pas avec "The Price" que la quête est la plus proche d'aboutir. Les mots ne sont pas suffisamment forts pour décrire l'effet que procure cette chanson. Dans ces cas-là, lorsqu'on côtoie la grâce, il faut se taire, plier genoux et laisser parler les émotions...
Excellent ! 18/20 | par Vic |
En ligne
361 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages