Grandaddy

Summer Here Kids

Summer Here Kids

 Label :     Big Cat 
 Sortie :    lundi 25 mai 1998 
 Format :  Single / CD  Vinyle  K7 Audio   

On pourrait croire à une blague mais on jurerait entendre une musique de vieux jeu vidéo tout pourri sur "Summer Here Kids" et c'est exactement ça : sorte de sonar primitif, complètement updaté, à l'aide d'un synthé d'adolescent récupéré dans le garage, qui joue les pianos ringards.
Et pourtant, les barbus nonchalant de Grandaddy avec leurs mélodies criantes de vérité (mais pourquoi n'y avait-on pas pensé avant ?) survolent de haut les ébauches et les débrouilles de la lo-fi. Ces types, sous leur fausse apparence économe et leur allure ultra-kitch de quadragénaires à côté de la plaque de toutes les tendances et de la mode, sidèrent par leur écriture si épurée, si fragile et si fédératrice.
Guitares rouillées, basse tranquille et claviers timides et rigolos soutiennent une voix extraordinairement douce pour une voix sortie de derrière une barbe de père Noël. Et miracle, le charme est là : le refrain écrase tout sur leur passage. Celui de "Summer Here Kids" est le plus fun jamais inventé depuis bien longtemps. Sans équivoque, puissant, punk dans l'âme et pop dans la forme, ou l'inverse, ce mini tube dans le milieu indé s'impose à l'esprit.
Dodus, ronflant et se mouvant étrangement, parfois en un rock bidouillé mais triste ("Levitz"), avec des réminiscences de R2-D2 qu'on entend au loin et une voix trafiquée, parfois en moment déchirant, à la guitare sèche ("My Small Love"), la musique de Grandaddy touche en plein cœur de par sa tendresse et sa simplicité.
Le mélange indolent entre torpeur instrumentale (la batterie fait le strict minimum, les bruits de synthé sont vintages) et fulgurance électrique (les guitares, non dégrossis, strient souvent l'ensemble) atteint bien souvent des moments de grâce inouïe, à friser le génie.
Et le plus rigolo dans toute cette histoire, c'est que cette musique attachante, essentielle dans l'histoire du rock américain des années 90, est pourtant née d'une absence totale d'ambition. Juste des californiens un peu zigotos, un peu largués, et désireux de dépeindre une sensibilité délicate à l'aide uniquement des outils trouvés dans les vides greniers et les magasins d'instruments d'occasions.


Très bon   16/20
par Vic


Proposez votre chronique !







Recherche avancée
En ligne
510 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages
On vient de te dire que le morceau que tu as encensé est l'œuvre du groupe que tu conchies le plus