Camera Obscura

Ce qui est bien avec ce genre de pochette, c'est qu'on a déjà une sérieuse petite idée de la marchandise. Ça évite les mauvaises surprises et surtout ça parle à l'inconscient ces fringues, ce lettrage et cette charmante présentation obsolète. L'amateur de friandises sixties pourra donc aller en toute confiance se repaître en goûtant aux 11 chansonnettes qui composent ce deuxième album de Camera Obscura.
Le combo écossais lui servira une teenage pop n'ayant pas grand chose à envier à ses aînés sixties. On reconnaîtra la parfaite reproduction des choeurs chamallows des garçons de plage sur "A Sister Social Agony" ou le mini-tintamarre orchestré à la Phil Spector sur "Knee Deep At The NPL". Oui Camera Obscura cherche 'à faire comme', mais ils le font terriblement bien et en y ajoutant une forte dose de cette fragile innocence que l'on connaît à l'Ecosse depuis qu'elle a affublé la pop d'un anorak.
Loin de se cantonner au pur exercice de style, Camera Obscura détient également un farouche savoir-faire pour ébaucher de ces mélodies émoustillantes qui retiennent beaucoup plus que l'attention. On peut monter en exemple ce "Teenager" rêvasseur et ce formidable "Let Me Go Home" claqué des doigts. Seule faute de goût dans cette chambre d'étudiant surdoué, la tentative mélanco-folk "Your Picture", bien trop ressemblante au "Suzanne" de Leonard Cohen. Mais ce quasi-plagiat ne doit en aucun cas ternir dans les esprits la haute qualité de ce Underachievers Please Try Harder.
Ah oui j'oubliais le passage obligé dans une chro de Camera Obscura : dire que ça ressemble pas mal à un autre groupe écossais qui était là avant eux, Belle & Sebastian, sinon on passe pour un con. Oui c'est vrai, on dirait parfois du Belle & Sebastian... mais en mieux. Faut pas exagérer non plus.