Loop
Heaven's End |
Label :
Head |
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La recette était simple : un accord fuzzé répété jusqu'à mort s'en suive pour des effets psychédéliques hallucinants, le tout joué avec une morgue de défoncés particulièrement culotté.
Avec ce premier album, le groupe de Croydon à Londres, imposa son style de manière éblouissante, persistant dans son obsession des schémas invariables. Prenez un riff, basique si possible, il s'agit de pouvoir le maintenir tout en étant complètement shooté, il ne faut donc pas que ce soit bien ardu, le jouer un nombre incalculable de fois, le jouer de manière forte, si possible en y rajoutant des reverb et des saturations pour qu'il prenne une dimension presque épique, puis rajoutez par dessus quelques solos crades à souhait : l'effet est saisissant, les yeux deviennent hagards, la tête dodeline sans réfléchir et l'esprit vagabonde. Loop avait donc déjà tout compris et on ne fit jamais mieux.
Avec une production des plus moyennes mais un son énorme, crade et distordu, le groupe mené par le timbré Robert Hampson (qui participera par la suite à Godflesh, en compagnie d'un certain Justin Broadrick, dont le projet Jesu n'est pas sans évoquer... Loop) fera sensation, en proposant sa version, particulièrement entêtante, du psychédélisme. Tandis que Spacemen 3, autre chantre du genre dans les années 80, cultivait l'art de la nonchalance, Loop imposait ses idées avec force, de manière presque obstinée, sorte de pied de nez ultime à l'industrie musicale. Alors que le public pourrait être en droit d'attendre un son clair, dans la lignée de la pop fleur bleue des Smiths, le groupe de Londres propose quant à lui une musique assez avare en signaux. Lourde, noisy, surchargée, avec des voix détachées, qui semblent venir d'ailleurs ou qui sont complètement défoncées, mais étrangement très douces, elle se repète inlassablement, pour provoquer une transe, et tourne en boucle (le nom du groupe n'a pas été choisi par hasard). Pour apparaître finalement, à l'instar du génial "Straight To Your Heart" (qui pouvait, lors des concerts stroboscopiques du groupe, être étendu jusqu'à un quart d'heure de fuzz improvisé !), presque obscure et malsaine à côté de ce qui ce faisait alors.
Oeuvre culte pour beaucoup, et d'autant plus qu'il est rare, Heaven's End se révèle l'hymne psychédélique ultime pour tout drogués ou tout simplement pour tout amateur de voyage transcendantal. Avec ce groupe fondamental au possible, on se découvre des attirances qu'on ne se devinait pas. Et ça fait frissonner de bonheur !
Avec ce premier album, le groupe de Croydon à Londres, imposa son style de manière éblouissante, persistant dans son obsession des schémas invariables. Prenez un riff, basique si possible, il s'agit de pouvoir le maintenir tout en étant complètement shooté, il ne faut donc pas que ce soit bien ardu, le jouer un nombre incalculable de fois, le jouer de manière forte, si possible en y rajoutant des reverb et des saturations pour qu'il prenne une dimension presque épique, puis rajoutez par dessus quelques solos crades à souhait : l'effet est saisissant, les yeux deviennent hagards, la tête dodeline sans réfléchir et l'esprit vagabonde. Loop avait donc déjà tout compris et on ne fit jamais mieux.
Avec une production des plus moyennes mais un son énorme, crade et distordu, le groupe mené par le timbré Robert Hampson (qui participera par la suite à Godflesh, en compagnie d'un certain Justin Broadrick, dont le projet Jesu n'est pas sans évoquer... Loop) fera sensation, en proposant sa version, particulièrement entêtante, du psychédélisme. Tandis que Spacemen 3, autre chantre du genre dans les années 80, cultivait l'art de la nonchalance, Loop imposait ses idées avec force, de manière presque obstinée, sorte de pied de nez ultime à l'industrie musicale. Alors que le public pourrait être en droit d'attendre un son clair, dans la lignée de la pop fleur bleue des Smiths, le groupe de Londres propose quant à lui une musique assez avare en signaux. Lourde, noisy, surchargée, avec des voix détachées, qui semblent venir d'ailleurs ou qui sont complètement défoncées, mais étrangement très douces, elle se repète inlassablement, pour provoquer une transe, et tourne en boucle (le nom du groupe n'a pas été choisi par hasard). Pour apparaître finalement, à l'instar du génial "Straight To Your Heart" (qui pouvait, lors des concerts stroboscopiques du groupe, être étendu jusqu'à un quart d'heure de fuzz improvisé !), presque obscure et malsaine à côté de ce qui ce faisait alors.
Oeuvre culte pour beaucoup, et d'autant plus qu'il est rare, Heaven's End se révèle l'hymne psychédélique ultime pour tout drogués ou tout simplement pour tout amateur de voyage transcendantal. Avec ce groupe fondamental au possible, on se découvre des attirances qu'on ne se devinait pas. Et ça fait frissonner de bonheur !
Excellent ! 18/20 | par Vic |
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