Plastikman
Consumed |
Label :
Novamute |
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Qui peut le plus peut le moins. Voilà comment pourrait se résumer la musique de Richie Hawtin, alias Plastikman, résident de l'Ontario.
Le travail de cet admirateur de Mark Rothko, récemment influencé par les expériences de labels allemands comme Basic Channel ou Chain Reaction, est dans la retenue. Pas de grands déballages ici, mais un métissage de sons venus de nulle part, de boucles entêtantes, tout en couches de bourdonnements divers. Il y a quelque chose de profondément organique dans ce travail malgré la texture très robotique, industrielle des sons. Les rythmiques sont assez lentes, histoire de plomber le tout, les accords, fugitifs comme des étoiles filantes, illuminent les (longs) morceaux un bref instant et il ne reste que des bourdonnements, des brillances, de l'électricité statique. Peut-on encore parler de techno ici ? Oui, ce qu'il en resterait. Richie Hawtin imagine la musique des vestiges de la civilisation électronique.
Il se dégage, d'ailleurs, quelque chose de très visuel, très cinématographique de ces titres. 2001 L'Odyssée De L'Espace aurait pu être accompagnée de cette musique...
Un disque noir ? A l'image de la pochette ? Pas pour moi. Cette musique évoque la solitude, le dépouillement. Il appelle plus pour moi le blanc laiteux, bleuté, verdâtre d'une étendue de glace, que le noir moiré d'une nuit sans fond.
A écouter au casque pour en saisir toute la richesse...
Le travail de cet admirateur de Mark Rothko, récemment influencé par les expériences de labels allemands comme Basic Channel ou Chain Reaction, est dans la retenue. Pas de grands déballages ici, mais un métissage de sons venus de nulle part, de boucles entêtantes, tout en couches de bourdonnements divers. Il y a quelque chose de profondément organique dans ce travail malgré la texture très robotique, industrielle des sons. Les rythmiques sont assez lentes, histoire de plomber le tout, les accords, fugitifs comme des étoiles filantes, illuminent les (longs) morceaux un bref instant et il ne reste que des bourdonnements, des brillances, de l'électricité statique. Peut-on encore parler de techno ici ? Oui, ce qu'il en resterait. Richie Hawtin imagine la musique des vestiges de la civilisation électronique.
Il se dégage, d'ailleurs, quelque chose de très visuel, très cinématographique de ces titres. 2001 L'Odyssée De L'Espace aurait pu être accompagnée de cette musique...
Un disque noir ? A l'image de la pochette ? Pas pour moi. Cette musique évoque la solitude, le dépouillement. Il appelle plus pour moi le blanc laiteux, bleuté, verdâtre d'une étendue de glace, que le noir moiré d'une nuit sans fond.
A écouter au casque pour en saisir toute la richesse...
Parfait 17/20 | par Shiboome |
Posté le 16 avril 2010 à 18 h 25 |
5 ans avant Closer, le premier "dark" album de Plastikman voyait le jour. Et 5 ans entre deux opus, c'est relativement long. Effectivement, si Artifakts [BC] est bien sorti entre les deux, ce dernier doit être considéré comme un véritable album mais qui aurait dû être publié avant Consumed (d'où l'ajout de BC, pour Before Consumed).
Est-ce là son chef-d'œuvre ? Je répondrai simplement que c'est mon préféré de tous. La noirceur imposante sur Closer n'est ici que frémissante : pas de basses poussées au maximum, des sons qui s'entremêlent les uns aux autres, la minimalisme atteint son paroxysme tout en étant d'une perfection surréaliste : comment diable est-il possible de créer un tel univers avec si peu d'outils ? Car c'est un édifice sonore immense qu'a bâti Richie Hawtin.
Une fenêtre semble s'ouvrir dans cette pénombre nocturne : mais il n'y a que trop peu de lumière, sauf si l'on finit par intégrer cette noirceur finalement si banale. Il y a autant à voir en plein jour que dans cette nuit que nous impose l'Anglais. Le noir, ainsi que la tache bleu nuit ne sont que des trompe-l'oeil : il y a bien une lumière dans Plastikman mais c'est à nous de l'apporter.
Cet album est vêtu d'une ambiance d'abord obscure, froide, puis calme, tranquille et paisible. La nuit ressemble à tout sauf ce qui nous fait en avoir peur. Il faut donc fermer les yeux pour mieux entendre.
Musicalement, la perfection est là : 11 plages sonores, dépourvues de toute voix humaine. Pour le reste, c'est la bande-son idéale pour tout le cinéma, tellement cette musique est humaine. Pour le cinéma, donc pour la vie. Repos, réflexion, retour sur soi, évasion... Plastikman réussit à envahir nos sens de la façon la plus naturelle qui soit : la sincérité.
Écoutez ce disque, c'est le seul moyen pour vous de comprendre ces mots qui autrement ne voudraient rien dire. J'ai découvert cet énorme artiste avec ces deux derniers LPs : quelle souffrance, quelle abnégation m'a-t-il fallu pour entrer dans son univers ! Mais quelle récompense !
Est-ce là son chef-d'œuvre ? Je répondrai simplement que c'est mon préféré de tous. La noirceur imposante sur Closer n'est ici que frémissante : pas de basses poussées au maximum, des sons qui s'entremêlent les uns aux autres, la minimalisme atteint son paroxysme tout en étant d'une perfection surréaliste : comment diable est-il possible de créer un tel univers avec si peu d'outils ? Car c'est un édifice sonore immense qu'a bâti Richie Hawtin.
Une fenêtre semble s'ouvrir dans cette pénombre nocturne : mais il n'y a que trop peu de lumière, sauf si l'on finit par intégrer cette noirceur finalement si banale. Il y a autant à voir en plein jour que dans cette nuit que nous impose l'Anglais. Le noir, ainsi que la tache bleu nuit ne sont que des trompe-l'oeil : il y a bien une lumière dans Plastikman mais c'est à nous de l'apporter.
Cet album est vêtu d'une ambiance d'abord obscure, froide, puis calme, tranquille et paisible. La nuit ressemble à tout sauf ce qui nous fait en avoir peur. Il faut donc fermer les yeux pour mieux entendre.
Musicalement, la perfection est là : 11 plages sonores, dépourvues de toute voix humaine. Pour le reste, c'est la bande-son idéale pour tout le cinéma, tellement cette musique est humaine. Pour le cinéma, donc pour la vie. Repos, réflexion, retour sur soi, évasion... Plastikman réussit à envahir nos sens de la façon la plus naturelle qui soit : la sincérité.
Écoutez ce disque, c'est le seul moyen pour vous de comprendre ces mots qui autrement ne voudraient rien dire. J'ai découvert cet énorme artiste avec ces deux derniers LPs : quelle souffrance, quelle abnégation m'a-t-il fallu pour entrer dans son univers ! Mais quelle récompense !
Exceptionnel ! ! 19/20
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