The Birthday Party
Junkyard |
Label :
4AD |
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Il y a des groupes, des artistes qui permettent de réviser certaines notions dans le rock'n'roll. The Birthday Party en fait parti. Leur troisième et dernier album studio, le bien nommé Junkyard, propose une petite mise au point sur la notion très vague de violence.
The Birthday Party s'inscrit dans la lignée de tous ces groupes allumés qui ont bouleversé les codes de la bienséance rock'n'roll par leur radicalité agressive. Ces Captain Beefheart, Monks, Stooges ou même leurs contemporains The Fall. Mais à y regarder de plus près, les australiens furent certainement les détenteurs de la recette la plus dangereuse, la plus subversive: une batterie marteau-piqueur, une basse élastique, une guitare maltraitée et un Nick Cave gémissant, hurlant, souffrant. Le tout pourrait viré au grand-guignolesque, comme ce fut le cas pour nombres de groupes gothiques de la même époque.
Mais The Birthday Party eux ne se contentaient pas d'amuser la galerie (ce qu'ils faisaient admirablement bien si l'on en croit les témoignages estomaqués concernant leurs terribles shows) mais écrivaient aussi de vraies chansons. Chansons coup de poing: "Blast Off", "Release The Bats", "Kiss Me Black"... Ah ça oui, on en prend plein la gueule. Mais c'est quand la fureur ralentit, devient plus sournoise que The Birthday Party excelle. Boxe de dernier round: hachée, fatiguée, agonisante... Ces "Several Sins", "Junkyard" et surtout la démente "She's Hit" à l'humeur moite et caverneuse toujours inégalée. Sous ce rouleau compresseur bruitiste, le respect est une chose que l'on écrase avec délice. Alors la mort, "Dead Joe", ou la religion, "Big-Jesus-Trash-Can", vous pensez bien...
Ratonnade magnifique, Junkyard fera des non-initiés des sadiques bienheureux et cultivés. Oui, avec cet album ils auront droit à un cours magistral sur la violence dans le rock'n'roll. Pas sûr après qu'ils aient envie de prolonger le sujet avec d'autres profs...
The Birthday Party s'inscrit dans la lignée de tous ces groupes allumés qui ont bouleversé les codes de la bienséance rock'n'roll par leur radicalité agressive. Ces Captain Beefheart, Monks, Stooges ou même leurs contemporains The Fall. Mais à y regarder de plus près, les australiens furent certainement les détenteurs de la recette la plus dangereuse, la plus subversive: une batterie marteau-piqueur, une basse élastique, une guitare maltraitée et un Nick Cave gémissant, hurlant, souffrant. Le tout pourrait viré au grand-guignolesque, comme ce fut le cas pour nombres de groupes gothiques de la même époque.
Mais The Birthday Party eux ne se contentaient pas d'amuser la galerie (ce qu'ils faisaient admirablement bien si l'on en croit les témoignages estomaqués concernant leurs terribles shows) mais écrivaient aussi de vraies chansons. Chansons coup de poing: "Blast Off", "Release The Bats", "Kiss Me Black"... Ah ça oui, on en prend plein la gueule. Mais c'est quand la fureur ralentit, devient plus sournoise que The Birthday Party excelle. Boxe de dernier round: hachée, fatiguée, agonisante... Ces "Several Sins", "Junkyard" et surtout la démente "She's Hit" à l'humeur moite et caverneuse toujours inégalée. Sous ce rouleau compresseur bruitiste, le respect est une chose que l'on écrase avec délice. Alors la mort, "Dead Joe", ou la religion, "Big-Jesus-Trash-Can", vous pensez bien...
Ratonnade magnifique, Junkyard fera des non-initiés des sadiques bienheureux et cultivés. Oui, avec cet album ils auront droit à un cours magistral sur la violence dans le rock'n'roll. Pas sûr après qu'ils aient envie de prolonger le sujet avec d'autres profs...
Excellent ! 18/20 | par Sirius |
Note du redacteur : "Blast Off", "Dead Joe (2nd version)" et "Release Bats" ne sont présents que sur les rééditions CD.
Posté le 16 février 2008 à 13 h 51 |
Après un Prayers On Fire séminal, The Birhday Party enfonce le clou avec ce Junkyard.
Les morceaux sont toujours aussi bordeliques, violents, vicieux, à faire peur à n'importe quel punk ou amateur de black metal. Selon certains critiques "ni Alfred Hitchcock ni John Cale n'ont jamais été aussi effrayants".
Le groupe a quitté son Australie natale pour s'exiler à Londres. Le line up n'a pas changé : Nick Cave (hurlements et autres aboiements), Mick Harvey (guitares, orgue, saxo), Rowland S Howard (guitares, saxo), Tracy Pew (basse), qui sera bientôt arrêté pour conduite en état d'ivresse, Phil Calvert (batterie, parfois assurée par Harvey). L'album est produit par l'Australien Tony Cohen (The Go-Betweens). Les textes sont de Nick Cave, les compositions de Mick Harvey, Rowland S Howard et Nick Cave.
On commence avec le furieux et bien nommé "Blast Off". Suivent – sans énumérer toutes ces perles noires – un blues sale et poisseux, le magnifique "She's Hit" ; le terrifiant et épuisant "Dead Joe", dont les paroles ont été écrites en partie par la chanteuse Anita Lane, alors compagne de Nick Cave ; "Hamlet (Pow Pow Pow)" qui préfigure le son des Bad Seeds (notamment la ligne de basse) ; le jazzy "Several Sins" et son refrain à tomber par terre ; "Kiss Me Black", où la basse est assurée par le Londonien d'origine africaine Barry Adamson (Magazine mais aussi... Visage !), futur Bad Seed. Mais la cerise sur le gâteau est, entre autres bonus, le single "Release The Bats" (dont le titre donnera matière à réflexion à bien des groupes gothiques), où la violence et la sexualité ne sont guère recouvertes d'un voile pudique (‘Sex vampire, bite!'). Un morceau que The Cramps n'ont jamais écrit, et qui a dû les faire pâlir de jalousie.
Rien à jeter sur cet album, c'est un plaisir (mais un plaisir vicieux) de tous les instants. Toutefois, si vous aimez la douceur, les sourires béats, le politiquement correct, le consensus mou, cet album n'est définitivement pas pour vous.
Rappelons quand même que The Birthday Party a fortement influencé des groupes comme The Jesus And Mary Chain, Coil, My Bloody Valentine, Cocteau Twins (oui, ça ne s'entend pas, mais Robin Guthrie était fan !), The Jesus Lizard, Dinosaur Jr., Tindersticks, ou plus récemment The Horrors. Mais jamais aucun n'est allé aussi loin...
Les morceaux sont toujours aussi bordeliques, violents, vicieux, à faire peur à n'importe quel punk ou amateur de black metal. Selon certains critiques "ni Alfred Hitchcock ni John Cale n'ont jamais été aussi effrayants".
Le groupe a quitté son Australie natale pour s'exiler à Londres. Le line up n'a pas changé : Nick Cave (hurlements et autres aboiements), Mick Harvey (guitares, orgue, saxo), Rowland S Howard (guitares, saxo), Tracy Pew (basse), qui sera bientôt arrêté pour conduite en état d'ivresse, Phil Calvert (batterie, parfois assurée par Harvey). L'album est produit par l'Australien Tony Cohen (The Go-Betweens). Les textes sont de Nick Cave, les compositions de Mick Harvey, Rowland S Howard et Nick Cave.
On commence avec le furieux et bien nommé "Blast Off". Suivent – sans énumérer toutes ces perles noires – un blues sale et poisseux, le magnifique "She's Hit" ; le terrifiant et épuisant "Dead Joe", dont les paroles ont été écrites en partie par la chanteuse Anita Lane, alors compagne de Nick Cave ; "Hamlet (Pow Pow Pow)" qui préfigure le son des Bad Seeds (notamment la ligne de basse) ; le jazzy "Several Sins" et son refrain à tomber par terre ; "Kiss Me Black", où la basse est assurée par le Londonien d'origine africaine Barry Adamson (Magazine mais aussi... Visage !), futur Bad Seed. Mais la cerise sur le gâteau est, entre autres bonus, le single "Release The Bats" (dont le titre donnera matière à réflexion à bien des groupes gothiques), où la violence et la sexualité ne sont guère recouvertes d'un voile pudique (‘Sex vampire, bite!'). Un morceau que The Cramps n'ont jamais écrit, et qui a dû les faire pâlir de jalousie.
Rien à jeter sur cet album, c'est un plaisir (mais un plaisir vicieux) de tous les instants. Toutefois, si vous aimez la douceur, les sourires béats, le politiquement correct, le consensus mou, cet album n'est définitivement pas pour vous.
Rappelons quand même que The Birthday Party a fortement influencé des groupes comme The Jesus And Mary Chain, Coil, My Bloody Valentine, Cocteau Twins (oui, ça ne s'entend pas, mais Robin Guthrie était fan !), The Jesus Lizard, Dinosaur Jr., Tindersticks, ou plus récemment The Horrors. Mais jamais aucun n'est allé aussi loin...
Exceptionnel ! ! 19/20
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