The Birthday Party
Prayers On Fire |
Label :
4AD |
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Le groupe australien The Boys Next Door se forme dès 1973 dans la banlieue de Melbourne. Déménageant pour Londres en 1980, le groupe adopte son nom définitif, The Birthday Party.
Dès ce premier véritable album, Prayers On Fire le groupe assène un blues cradingue et torturé, qui s'embourbe dans le bayou du Vieux Sud américain (un territoire mythique et fantasmé que Nick Cave mettra en scène dans son roman And The Ass Saw The Angel).
Les influences de The Birthday Party sont donc très différentes de leurs contemporains post-punk, qui s'inspiraient principalement du Velvet, des Stooges, de Bowie et de Kraftwerk.
Nick Cave hurle à la mort, implore, vocifère, il semble lutter avec ses démons intérieurs. Les guitares de Rowland S. Howard et de Mick Harvey (âme damnée de Nick Cave, future tête pensante des Bad Seeds), qui se complètent à merveille – ou plutôt livrent une lutte sans merci –, sont triturées, dissonantes, malsaines, sales. On n'avait jamais entendu telle matière en fusion depuis les Stooges. La section rythmique (la basse de Tracey Pew, au look de cow-boy gay urbain, qui aura des démêlées avec la justice pour détention d'héroïne, et la batterie de Phil Calvert) soutiennent parfaitement ces deux fines lames. Certains morceaux sont parfois agrémentés par un orgue, un piano ou un saxophone, instruments très peu présents dans le post-punk.
Rarement musique aura été aussi bordelique, dégingandée ("Just You Ad Me"), déstructurée, bancale, faite de bric et de broc, violente, malsaine, cynique, menaçante. La matière première, le blues, parfaitement digérée, est pervertie, les règles du genre sont violées. Une musique extrême qui par son caractère radical, sa lourdeur, sa moiteur, ses influences blues sont à l'opposé de tous les groupes new-wave synthétiques néo-romantiques gentillets qui envahissaient les ondes à l'époque. Elle se démarque également des autres artistes de l'époque signés sur 4AD, comme Cocteau Twins ou Dead Can Dance, sauf peut-être de Bauhaus pour certains sons de guitares. Inutile de préciser que The Birthday Party n'aura aucun succès commercial...
Le nom de l'album évoque assez bien les inspirations bibliques qui obsèderont Nick Cave pour toujours et le côté destructeur de cette musique. Quant au nom du groupe lui-même, on imagine que la fête a dégénéré, que des bagarres ont éclaté, que les cadeaux sont empoisonnés, ...
The Birthday Party, parfois classifié en rock gothique, en partage certains aspects : théâtralité, tension extrême, fascination pour la mort ("A Dead Song") et la religion. Mais ils s'en démarquent également radicalement par leurs influences blues et aussi jazz.
Fan de Nick Cave de longue date, j'ai mis longtemps à adhérer à l'univers de The Birthday Party, qui au départ me déconcertait et même me rebutait. Mais avec le recul, je trouve cette formation encore plus vitale et addictive que les Bad Seeds.
Je donnerais cher pour les avoir vus en concert, même si l'expérience est traumatisante.
Dès ce premier véritable album, Prayers On Fire le groupe assène un blues cradingue et torturé, qui s'embourbe dans le bayou du Vieux Sud américain (un territoire mythique et fantasmé que Nick Cave mettra en scène dans son roman And The Ass Saw The Angel).
Les influences de The Birthday Party sont donc très différentes de leurs contemporains post-punk, qui s'inspiraient principalement du Velvet, des Stooges, de Bowie et de Kraftwerk.
Nick Cave hurle à la mort, implore, vocifère, il semble lutter avec ses démons intérieurs. Les guitares de Rowland S. Howard et de Mick Harvey (âme damnée de Nick Cave, future tête pensante des Bad Seeds), qui se complètent à merveille – ou plutôt livrent une lutte sans merci –, sont triturées, dissonantes, malsaines, sales. On n'avait jamais entendu telle matière en fusion depuis les Stooges. La section rythmique (la basse de Tracey Pew, au look de cow-boy gay urbain, qui aura des démêlées avec la justice pour détention d'héroïne, et la batterie de Phil Calvert) soutiennent parfaitement ces deux fines lames. Certains morceaux sont parfois agrémentés par un orgue, un piano ou un saxophone, instruments très peu présents dans le post-punk.
Rarement musique aura été aussi bordelique, dégingandée ("Just You Ad Me"), déstructurée, bancale, faite de bric et de broc, violente, malsaine, cynique, menaçante. La matière première, le blues, parfaitement digérée, est pervertie, les règles du genre sont violées. Une musique extrême qui par son caractère radical, sa lourdeur, sa moiteur, ses influences blues sont à l'opposé de tous les groupes new-wave synthétiques néo-romantiques gentillets qui envahissaient les ondes à l'époque. Elle se démarque également des autres artistes de l'époque signés sur 4AD, comme Cocteau Twins ou Dead Can Dance, sauf peut-être de Bauhaus pour certains sons de guitares. Inutile de préciser que The Birthday Party n'aura aucun succès commercial...
Le nom de l'album évoque assez bien les inspirations bibliques qui obsèderont Nick Cave pour toujours et le côté destructeur de cette musique. Quant au nom du groupe lui-même, on imagine que la fête a dégénéré, que des bagarres ont éclaté, que les cadeaux sont empoisonnés, ...
The Birthday Party, parfois classifié en rock gothique, en partage certains aspects : théâtralité, tension extrême, fascination pour la mort ("A Dead Song") et la religion. Mais ils s'en démarquent également radicalement par leurs influences blues et aussi jazz.
Fan de Nick Cave de longue date, j'ai mis longtemps à adhérer à l'univers de The Birthday Party, qui au départ me déconcertait et même me rebutait. Mais avec le recul, je trouve cette formation encore plus vitale et addictive que les Bad Seeds.
Je donnerais cher pour les avoir vus en concert, même si l'expérience est traumatisante.
Excellent ! 18/20 | par Gaylord |
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