The Television Personalities
The Painted Word |
Label :
Illuminated |
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On ne donnait plus cher de la peau des Televisions Personalities après le départ d'Ed Ball. Tout juste s'attendait-on à voir ce cher groupe de zombies déjantés aux têtes de clown tristes, se liquéfier petit à petit ou basculer dans le ridicule.
Seulement les groupes de légende renaissent toujours de leurs cendres et quelques temps après un premier split (il y en eu beaucoup dans la carrière de Televisions Personalities), les revoilà qui remettent le couvert avec The Painted Word, sans doute leur meilleur album.
C'est aussi, et sans conteste, le plus noir.
Déprimant, malade, brumeux, l'ensemble de l'album transpire la sueur, et une sueur riche en produits malhonnêtes. C'est que Dean Tracy, génial leader mais perturbé, nage dans la drogue avec autant de facilité que s'il s'agissait de sucres en sachet. Et ce n'est plus des chansons que l'on retrouve mais de véritables témoignages d'une déchéance assumée, revendiquée et élevé au rang d'éthique à suivre. Les prémices à la folie de Dean Tracy commencent à poindre, lui qui finira par disparaître de la circulation publique pendant de nombreuses années, à force d'enchaîner les cures de désintoxication.
Ce groupe est aujourd'hui rentré dans la légende, pour avoir signé, par ses chansons terribles et terrifiantes de noirceur et de tendances psychotropes, quelques unes des œuvres les plus influentes dans années 80. Personne ne le sait, mais tout le monde devrait le savoir, Television Personalities a influencé bien plus de groupe que tous les groupes majeurs de cette époque ont pu le faire. Sans parler d'Alan Mc Gee, qui n'aurait pas ouvert Creation Records sans eux. Ils font parti de cette part du rock qui restera toujours dans l'ombre des autres, parce que justement ils possèdent trop de parts d'ombres. Mais c'est ce qui les rend fascinant.
Et leur façon de ralentir, de dénaturer leur punk, jusqu'à le laisser mourir de faim et le rendre famélique et floue, sera l'occasion pour beaucoup de renouer avec l'idée que l'on peut maltraiter la pop pour la sublimer plus encore.
C'est ainsi que les chansons de cet album se verront passés à la moulinette, portés par une voix malade et fatiguée, et massacrées par des guitares magnifiques de saturation, le tout soutenu par un rythme (basse comprise) carré et froid. D'un aspect accablé et morne, Dean Tracy tirera les leçons des aspects humains visités, ceux qui frappent l'homme pour le plonger dans la folie. Mais il saura se montrer aussi très touchant dans ses textes, qu'ils soient désespérant ou tout juste attendrissants. D'ailleurs, il est captivant de voir à quel point cette introspection est mise en musique. Plus de morceaux punks ici, justes des réminiscences, noyées dans les feedbacks et les échos. Usant de guitares méchantes et tranchantes, de tambourins, de percussions, de violons, de trompettes mortuaires, le groupe livrera des titres glaçant et consternant, en parodie de groupes défoncés par la drogue, cultivant le goût de la débauche tout en se dégoûtant eux-mêmes et en paradant dans leur crasse. Volutes de fumée à tous les étages et structures répétitives, traînants sur place, pour mieux asseoir l'écrasante vérité : que le monde va bien mais que les têtes vont mal.
D'un album aussi froid, le groupe ne s'en remettra pas et il faudra attendre cinq ans avant d'avoir à nouveau des nouvelles. Et perdurer ainsi le mythe.
Seulement les groupes de légende renaissent toujours de leurs cendres et quelques temps après un premier split (il y en eu beaucoup dans la carrière de Televisions Personalities), les revoilà qui remettent le couvert avec The Painted Word, sans doute leur meilleur album.
C'est aussi, et sans conteste, le plus noir.
Déprimant, malade, brumeux, l'ensemble de l'album transpire la sueur, et une sueur riche en produits malhonnêtes. C'est que Dean Tracy, génial leader mais perturbé, nage dans la drogue avec autant de facilité que s'il s'agissait de sucres en sachet. Et ce n'est plus des chansons que l'on retrouve mais de véritables témoignages d'une déchéance assumée, revendiquée et élevé au rang d'éthique à suivre. Les prémices à la folie de Dean Tracy commencent à poindre, lui qui finira par disparaître de la circulation publique pendant de nombreuses années, à force d'enchaîner les cures de désintoxication.
Ce groupe est aujourd'hui rentré dans la légende, pour avoir signé, par ses chansons terribles et terrifiantes de noirceur et de tendances psychotropes, quelques unes des œuvres les plus influentes dans années 80. Personne ne le sait, mais tout le monde devrait le savoir, Television Personalities a influencé bien plus de groupe que tous les groupes majeurs de cette époque ont pu le faire. Sans parler d'Alan Mc Gee, qui n'aurait pas ouvert Creation Records sans eux. Ils font parti de cette part du rock qui restera toujours dans l'ombre des autres, parce que justement ils possèdent trop de parts d'ombres. Mais c'est ce qui les rend fascinant.
Et leur façon de ralentir, de dénaturer leur punk, jusqu'à le laisser mourir de faim et le rendre famélique et floue, sera l'occasion pour beaucoup de renouer avec l'idée que l'on peut maltraiter la pop pour la sublimer plus encore.
C'est ainsi que les chansons de cet album se verront passés à la moulinette, portés par une voix malade et fatiguée, et massacrées par des guitares magnifiques de saturation, le tout soutenu par un rythme (basse comprise) carré et froid. D'un aspect accablé et morne, Dean Tracy tirera les leçons des aspects humains visités, ceux qui frappent l'homme pour le plonger dans la folie. Mais il saura se montrer aussi très touchant dans ses textes, qu'ils soient désespérant ou tout juste attendrissants. D'ailleurs, il est captivant de voir à quel point cette introspection est mise en musique. Plus de morceaux punks ici, justes des réminiscences, noyées dans les feedbacks et les échos. Usant de guitares méchantes et tranchantes, de tambourins, de percussions, de violons, de trompettes mortuaires, le groupe livrera des titres glaçant et consternant, en parodie de groupes défoncés par la drogue, cultivant le goût de la débauche tout en se dégoûtant eux-mêmes et en paradant dans leur crasse. Volutes de fumée à tous les étages et structures répétitives, traînants sur place, pour mieux asseoir l'écrasante vérité : que le monde va bien mais que les têtes vont mal.
D'un album aussi froid, le groupe ne s'en remettra pas et il faudra attendre cinq ans avant d'avoir à nouveau des nouvelles. Et perdurer ainsi le mythe.
Excellent ! 18/20 | par Vic |
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