Karma To Burn
Almost Heathen |
Label :
Spitfire |
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Avec ses deux premiers albums et en particulier Wild Wonderful Purgatory, on peut dire que Karma To Burn aura sacrément défriché le terrain du style stoner. Ce à un point tel que lorsque sort Almost Heathen en 2001, le groupe n'a déjà plus rien à prouver et se fait piquer la vedette par des formations plus accessible qu'un format instrumental. Cette année-là, tout le monde écoute depuis un an Deftones et son White Pony, et en ce qui nous concerne la voie a surtout été reprise via le Rated R de Queen Of The Stone Age, groupe marquant de plus en plus les esprits. On sent qu'une révolution est en marche dans le monde du rock, et que les choses n'iront pas beaucoup plus loin pour KTB. La sortie de Almost Heathen en a laissé plus d'un indifférent malgré son potentiel, probablement à cause de sa formule heavy commune et pas assez accessible par l'absence de chant. Car il s'agit bien de la même base que pour le précédent disque : une guitare, une basse, une batterie, des numéros pour les chansons, et bien évidemment un rock furieux. Un rock qui fait mal à nos vertèbres, irrémédiablement contraintes aux torsions les plus brusques. Les rythmes, les distorsions à l'unisson, l'évolution de chaque morceau : les trois gaillards sont nerveux et mise sur la grandiloquence pour cette livraison finale.
Seulement ce qui peut être déplaisant, c'est le passage à une production très travaillée typée metal étalant une recette plus lourde mais moins fraîche que WWP. Derrière la prod' sobre mais musclée de ce dernier, cela déforme un peu la vision que l'on avait du trio, sans pour autant remettre en cause l'immédiateté des riffs atomiques de "19", "34" ou "36". Cela s'entend surtout autour de la batterie, largement plus grasse que celle du second album, ainsi que sur les effets et overdubs de guitare multipliés. On peut alors avoir rapidement une perception metal vulgaire de l'ensemble, qui rend des titres comme "38" et "39" un peu vieillots ou plus qu'ordinaires.
Mais abstraction faite de ce détail encombrant, rien n'est vraiment à déplorer dans la musique même du trio : on s'en prend plein la face pendant presque une heure. Si bien qu'après neuf plages étouffantes dont un autant éprouvant que magnifique "5", le dernier titre "40" clos l'histoire de Karma To Burn en beauté, le long de son post-rock planant et noisy au relents desert. On regrette depuis ce groupe, qui restera une curiosité puissante du rock, et sa discographie un must have pour les amateurs de stoner.
Seulement ce qui peut être déplaisant, c'est le passage à une production très travaillée typée metal étalant une recette plus lourde mais moins fraîche que WWP. Derrière la prod' sobre mais musclée de ce dernier, cela déforme un peu la vision que l'on avait du trio, sans pour autant remettre en cause l'immédiateté des riffs atomiques de "19", "34" ou "36". Cela s'entend surtout autour de la batterie, largement plus grasse que celle du second album, ainsi que sur les effets et overdubs de guitare multipliés. On peut alors avoir rapidement une perception metal vulgaire de l'ensemble, qui rend des titres comme "38" et "39" un peu vieillots ou plus qu'ordinaires.
Mais abstraction faite de ce détail encombrant, rien n'est vraiment à déplorer dans la musique même du trio : on s'en prend plein la face pendant presque une heure. Si bien qu'après neuf plages étouffantes dont un autant éprouvant que magnifique "5", le dernier titre "40" clos l'histoire de Karma To Burn en beauté, le long de son post-rock planant et noisy au relents desert. On regrette depuis ce groupe, qui restera une curiosité puissante du rock, et sa discographie un must have pour les amateurs de stoner.
Parfait 17/20 | par X_YoB |
Posté le 22 février 2007 à 18 h 13 |
Almost Heathen est un album dont la réussite est presque provocante. D'abord parce que le son des trois américains, qui relève du stoner pur et dur, n'est pas original en soi: en 2001 les Kyuss sont passés par là, et ont tout balayé sur leur passage, décliné le style sous toutes ses formes. On pourrait donc être rebuté d'entrée à l'écoute de ces riffs souterrains, de ce son lourd et hypnotique. Comme l'on pourrait fuir Almost Heathen du simple fait qu'il s'agit d'un album purement instrumental...
Et pourtant. Dès le premier titre, "Nineteen", on comprend que le trio ne joue pas pour sortir du lot, se détacher d'un style, mais pour frapper. Sans aucune fioriture (ni samples de voix, ni effet de pédale, ce dont le rock instrumental est friand) ni retenue, les Karma To Burn dégainent du riff brutal, des breaks foudroyants. Le groupe possède un groove démoniaque, et parvient à maintenir une tension hallucinante, pré-orageuse pourrait on dire, le long de ces huit titres en forme de testament pour les trois ricains.
La basse et les roulements de toms font trembler les murs, la caisse claire claque comme un fouet, tandis que la guitare enchaîne les uppercuts en mode majeur. Rich, Will et Rob sont techniques, mais jamais démonstratifs, et cela rend leur rock burné très attractif, sans jamais être pompeux. Un exploit !
Pour filer la métaphore desert rock, on peut dire qu'Almost Heathen se déguste comme une pinte en plein cagnard: cul de sec de préférence, pour un maximum de sensations.
Et pourtant. Dès le premier titre, "Nineteen", on comprend que le trio ne joue pas pour sortir du lot, se détacher d'un style, mais pour frapper. Sans aucune fioriture (ni samples de voix, ni effet de pédale, ce dont le rock instrumental est friand) ni retenue, les Karma To Burn dégainent du riff brutal, des breaks foudroyants. Le groupe possède un groove démoniaque, et parvient à maintenir une tension hallucinante, pré-orageuse pourrait on dire, le long de ces huit titres en forme de testament pour les trois ricains.
La basse et les roulements de toms font trembler les murs, la caisse claire claque comme un fouet, tandis que la guitare enchaîne les uppercuts en mode majeur. Rich, Will et Rob sont techniques, mais jamais démonstratifs, et cela rend leur rock burné très attractif, sans jamais être pompeux. Un exploit !
Pour filer la métaphore desert rock, on peut dire qu'Almost Heathen se déguste comme une pinte en plein cagnard: cul de sec de préférence, pour un maximum de sensations.
Excellent ! 18/20
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