Neu!
2 |
Label :
Grönland |
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Attention, Disque atypique! Mais avant d'essayer de me lancer dans une chronique forcément subjective (mais pas trop quand même), je vais parler de la manière dont j'ai découvert ce méconnu groupe de barrés authentiques. C'était en 2001 et j'ai été pris d'une immense curiosité après avoir lu la chronique des rééditions, dans un illustre magazine de rock (cherchez pas y'en a pas 36) de la trilogie Neu!. Il y était notamment évoqué que Radiohead, que j'aime beaucoup, avait beaucoup écouté ces albums ovnis. Ni une, ni deux, je courais m'acheter Neu!1, dont je ne me suis toujours pas remis. Mais c'est à la chronique de Neu!2 que je vais consacrer quelques minutes car c'est peut être le plus fou des trois (et le plus fauché, comme on le verra plus loin). Le disque est en réalité sorti en 1973, mais il aurait pu sortir en 2030 (seulement Sonic Youth aurait pas sonné pareil).
Il aura fallu beaucoup de temps pour que cet album, comme ses 2 frères, soit trouvable. Disponible uniquement en vinyle, et assez rare, Grönland a eu la bonne idée de le rééditer en CD il y a quelques années.
Ce disque s'inscrit dans la mouvance krautrock dont les groupes comme Can ou Ash Rä Temple sont les plus illustres (si on peut parler d'illustre vu à quel point l'audience reste restreinte). C'est un album très inquiétant, qui commence par une plage de 11 minutes totalement impossible à dater tant elle ne ressemble à rien de connue. Entre les oreilles passe un variation très longue construite autour de 3 fois rien : 1 accord, un rythme métronomique, des nappes étranges, des bruits de tôles frappées noyées dans le fuzz. Plongé à la fois dans un décor tout autant onirique qu'industriel, l'auditeur se retrouve dans un monde inquiétant, rappelant peut être, s'il la connaît, la "Zone" de Tarkovski.
Le procédé en a inspiré plus d'un : PIL, Sonic Youth, les férus de musique industrielle et contemporaine. Le batteur est un homme machine qui pousse la régularité et le minimalisme jusqu'à l'obsession, le travail sur le son est étonnant, et on se met à penser qu'en fait, Neu!, c'est de la techno où les machines auraient été remplacées par des instruments rock joués en live : même boucles répétées à l'infini, même ondulations de nappes faisant tout pour nous porter jusqu'à un état de transe.
Mais le disque ne contient pas que ça. La face A se termine par un morceau complètement psychotique, "Lilac Engel", où une voix d'homme aigue et geignarde chantonne très faux sur une rythmique déchaînée à grands coups d'accords plaqués sauvagement et de roulements menaçants de toms. On peut tout à fait être sûr, passé la moitié du disque, que ça va pas bien. Attention à ne pas trop prendre de produits illicites à son écoute, par risque de bad trip.
La face B est nettement plus drôle. A cours de moyens, de temps ou d'idées, le groupe en a eu une bonne. Flemmarde, peut-être, mais incroyablement osée. Elle contient plusieurs pistes déjà entendues passées en accéléré ou au ralenti. Le résultat est toujours aussi impressionnant. Le foutage de gueule n'est pas loin, mais l'étrangeté est toujours là, et la crainte aussi face à ce que ces gugus peuvent faire encore.
Et ils nous délivrent leur 'tube'. Ehmm. Placé juste à la fin, C'est un morceau à se pâmer. En 3 minutes, "Super" pousse le rock'n'roll à ses retranchements primitifs et peut provoquer un éclat de rire. C'est comme si des australopithèques irradiés venaient de découvrir Jerry Lee Lewis.
C'est malsain, irrévérencieux et très jouissif.
Ca se termine là. A ma connaissance, aucun disque antérieur ou ultérieur n'est comparable à celui là, si ce n'est les 2 autres albums de Neu!
Cependant, les prémices de la techno, de l'ambiant, et du noise sont en train d'émerger, et ce n'est pas rien.
Un disque d'une valeur historique et narcotique incommensurables.
Il aura fallu beaucoup de temps pour que cet album, comme ses 2 frères, soit trouvable. Disponible uniquement en vinyle, et assez rare, Grönland a eu la bonne idée de le rééditer en CD il y a quelques années.
Ce disque s'inscrit dans la mouvance krautrock dont les groupes comme Can ou Ash Rä Temple sont les plus illustres (si on peut parler d'illustre vu à quel point l'audience reste restreinte). C'est un album très inquiétant, qui commence par une plage de 11 minutes totalement impossible à dater tant elle ne ressemble à rien de connue. Entre les oreilles passe un variation très longue construite autour de 3 fois rien : 1 accord, un rythme métronomique, des nappes étranges, des bruits de tôles frappées noyées dans le fuzz. Plongé à la fois dans un décor tout autant onirique qu'industriel, l'auditeur se retrouve dans un monde inquiétant, rappelant peut être, s'il la connaît, la "Zone" de Tarkovski.
Le procédé en a inspiré plus d'un : PIL, Sonic Youth, les férus de musique industrielle et contemporaine. Le batteur est un homme machine qui pousse la régularité et le minimalisme jusqu'à l'obsession, le travail sur le son est étonnant, et on se met à penser qu'en fait, Neu!, c'est de la techno où les machines auraient été remplacées par des instruments rock joués en live : même boucles répétées à l'infini, même ondulations de nappes faisant tout pour nous porter jusqu'à un état de transe.
Mais le disque ne contient pas que ça. La face A se termine par un morceau complètement psychotique, "Lilac Engel", où une voix d'homme aigue et geignarde chantonne très faux sur une rythmique déchaînée à grands coups d'accords plaqués sauvagement et de roulements menaçants de toms. On peut tout à fait être sûr, passé la moitié du disque, que ça va pas bien. Attention à ne pas trop prendre de produits illicites à son écoute, par risque de bad trip.
La face B est nettement plus drôle. A cours de moyens, de temps ou d'idées, le groupe en a eu une bonne. Flemmarde, peut-être, mais incroyablement osée. Elle contient plusieurs pistes déjà entendues passées en accéléré ou au ralenti. Le résultat est toujours aussi impressionnant. Le foutage de gueule n'est pas loin, mais l'étrangeté est toujours là, et la crainte aussi face à ce que ces gugus peuvent faire encore.
Et ils nous délivrent leur 'tube'. Ehmm. Placé juste à la fin, C'est un morceau à se pâmer. En 3 minutes, "Super" pousse le rock'n'roll à ses retranchements primitifs et peut provoquer un éclat de rire. C'est comme si des australopithèques irradiés venaient de découvrir Jerry Lee Lewis.
C'est malsain, irrévérencieux et très jouissif.
Ca se termine là. A ma connaissance, aucun disque antérieur ou ultérieur n'est comparable à celui là, si ce n'est les 2 autres albums de Neu!
Cependant, les prémices de la techno, de l'ambiant, et du noise sont en train d'émerger, et ce n'est pas rien.
Un disque d'une valeur historique et narcotique incommensurables.
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Sam lowry |
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