Sparklehorse

Cloisoné dans son hopital pyschiatrique, le dégénéré Mark Linkous griffonne sur des bouts de papier quelques mélodies tordues et fatiguées. Autrement il erre, hallucine et se ballade dans son cerveau à fabrique de rêves.
De temps à autres, il sort, va timidement à la rencontre des autres, histoire de publier ses morceaux de chansons. Puis retourne se terrer, parce que la lumière lui fait mal aux yeux. Et puis parler aux gens, ça le fatigue...
Ne restent de ses escapades que quelques ritournelles, publiées comme ça, sans se poser plus de questions. Et c'est tout un univers qui se dévoile alors. Un monde un peu magique, un peu brouillon et très fragile surtout. Monté comme si cela avait été fait avec les moyens du bord, l'oeuvre de Sparklehorse touche pourtant la grâce à chaque instant. Un peu comme si la condition nécessaire pour l'atteinte d'une beauté féérique, c'était qu'un homme vivant dans l'iréel en soit à l'origine.
Faussement épuisées, léthargiques mais entraînantes, servies avec des boites à rythme toutes pourries, mais aussi des accompagnements feminins des plus angéliques, ces chansonnettes recueillies sont pourtant extrêmement chaleureuses. La voix de Mark Linkous fait toujours merveille, touche au plus sensible, alors que paradoxalement elle se fait de plus en plus éloignée du commun, trafiquée au possible pour la rendre encore plus délicate.
Cet homme, malade, semble complétement inadapté à la vie en société. Néanmoins, son génie est unique dans la façon d'apréhender, d'imaginer des mélodies sublimes, touchantes et qui vont droit au coeur.