Magazine
Real Life |
Label :
Blue Plate |
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Voilà un groupe qui en 1978 nous dévoile son talent que je qualifierais de punk esthétique, un peu comme Wire, Ultravox, Boomtown Rats, XTC ou encore Pere Ubu fin des années 70.
Rythmes entraînants, sonorités nouvelles pour l'époque, mais pour aujourd'hui aussi... des envolées mélodiques, des bons délires au piano, saxophone et orgue et des textes poétiques.
Dès le premier morceau "Definitive Gaze" on comprend que cela traverse les générations.
"My Tulpa" rappelle un peu Bowie, le riff de l'assimilé hit "Shot By Both Sides" ne peut que nous transporter, "Recoil" est carrément plus punk avec son rythme binaire mais des breaks originaux rendent ce morceau tout de suite plus savoureux, "Burst" est probablement inspiré de Hunky Dory de Bowie, "Motorcade" est un morceau d'ambiance new-wave bien rythmé, accéléré à mi-chemin et ralenti pour le dernier mouvement, la valse style cabaret "The Great Beautician In The Sky" ne peut pas non plus laissé indifférent, le probable 2nd hit de l'album, "The Light Pours Out Of Me" commence par une basse bien lourde et est adouci voire délivré par des bons riffs à la guitare, l'album se termine par "Parade", un très beau morceau au piano et guitare d'ambiance.
Contrairement à Pink Flag de Wire, Real Life ne propose que 9 plages mais toutes d'environs 5 minutes et chacune d'entre elle est riche et variée, rien de téléphoné, que de la surprise et de la vérité.
Un album très surprenant, pas du tout linéaire. Si Magazine n'est pas aussi commercialisé, que Roxy Music, Talking Head, Clash, de part la difficulté de faire aborder le vrai art à un large public – et c'est tant mieux quelque part - il reste une petite pépite de cette période post-punk. Puis bien sûr ce sont de grands noms : Howard Devoto (chant) venait des Buzzcocks, John Mcgeoch (guitares, saxophone) est passé chez Visage, Siouxsie, PIL, Dave Formula (claviers) également chez Visage, Barry Adamson (basse) Visage et rejoint Nick Cave And The Bad Seeds, John Doyle (batterie).
Alors si vous avez une quelconque attirance par certains de ces groupes, n'hésitez pas à vous plonger dans l'éphémère carrière de Magazine : chef-d'œuvre !!!
Rythmes entraînants, sonorités nouvelles pour l'époque, mais pour aujourd'hui aussi... des envolées mélodiques, des bons délires au piano, saxophone et orgue et des textes poétiques.
Dès le premier morceau "Definitive Gaze" on comprend que cela traverse les générations.
"My Tulpa" rappelle un peu Bowie, le riff de l'assimilé hit "Shot By Both Sides" ne peut que nous transporter, "Recoil" est carrément plus punk avec son rythme binaire mais des breaks originaux rendent ce morceau tout de suite plus savoureux, "Burst" est probablement inspiré de Hunky Dory de Bowie, "Motorcade" est un morceau d'ambiance new-wave bien rythmé, accéléré à mi-chemin et ralenti pour le dernier mouvement, la valse style cabaret "The Great Beautician In The Sky" ne peut pas non plus laissé indifférent, le probable 2nd hit de l'album, "The Light Pours Out Of Me" commence par une basse bien lourde et est adouci voire délivré par des bons riffs à la guitare, l'album se termine par "Parade", un très beau morceau au piano et guitare d'ambiance.
Contrairement à Pink Flag de Wire, Real Life ne propose que 9 plages mais toutes d'environs 5 minutes et chacune d'entre elle est riche et variée, rien de téléphoné, que de la surprise et de la vérité.
Un album très surprenant, pas du tout linéaire. Si Magazine n'est pas aussi commercialisé, que Roxy Music, Talking Head, Clash, de part la difficulté de faire aborder le vrai art à un large public – et c'est tant mieux quelque part - il reste une petite pépite de cette période post-punk. Puis bien sûr ce sont de grands noms : Howard Devoto (chant) venait des Buzzcocks, John Mcgeoch (guitares, saxophone) est passé chez Visage, Siouxsie, PIL, Dave Formula (claviers) également chez Visage, Barry Adamson (basse) Visage et rejoint Nick Cave And The Bad Seeds, John Doyle (batterie).
Alors si vous avez une quelconque attirance par certains de ces groupes, n'hésitez pas à vous plonger dans l'éphémère carrière de Magazine : chef-d'œuvre !!!
Excellent ! 18/20 | par IsidoreDeVinck |
Réédité en 2005.
Posté le 14 mars 2007 à 19 h 57 |
Ce premier album de Magazine a fait voler en éclats plusieurs conventions quand il est sorti en 1978, car le but des musiciens était au départ de s'affranchir des étiquettes habituelles (punk, post-punk et new-wave) alors en vigueur dans la presse musicale d'outre manche. Howard Devoto (chanteur et ex-membre des survitaminés Buzzcocks), et John McGeoch (brillant guitariste qui officia par la suite au sein du groupe Siouxsie & The Banshees), ont réussi à créer dès ce premier essai un son à part. Et encore aujourd'hui, le cocktail fonctionne à merveilles : guitares chatoyantes, lignes de basse groovy, rythmes de batterie soutenus, le tout lié par des claviers atmosphériques.
Dès "Definitive Gaze", le ton est donné. La ligne de basse propose l'espace d'un instant une introduction quasiment céleste avec ces notes jouées en pointillé, ceci afin de susciter une certaine attente avant que le groove ne commence véritablement pour de bon. Dès lors, on tombe sous le charme. Les autres titres sont tous aussi efficaces, il est difficile de ne pas succomber en particulier au lumineux "The Light Pours Out Of Me".
Sur cet album, on est scotché par les riffs inventifs du guitariste de génie John McGeoch, qui montre ici pour la première fois une partie de toutes les bonnes choses qu'il fit par la suite avec Siouxsie & the Banshees (sur les albums Kaleidoscope, Juju, et A Kiss In The Dreamhouse).
Avec les Buzzcocks, Howard Devoto avait démontré qu'il était capable de composer des morceaux courts particulièrement catchy. Avec Magazine, il a réussi à devenir un remarquable arrangeur, capable de créer des sons uniques.
La vie est indéniablement plus agréable à l'écoute de ce Real Life.
Dès "Definitive Gaze", le ton est donné. La ligne de basse propose l'espace d'un instant une introduction quasiment céleste avec ces notes jouées en pointillé, ceci afin de susciter une certaine attente avant que le groove ne commence véritablement pour de bon. Dès lors, on tombe sous le charme. Les autres titres sont tous aussi efficaces, il est difficile de ne pas succomber en particulier au lumineux "The Light Pours Out Of Me".
Sur cet album, on est scotché par les riffs inventifs du guitariste de génie John McGeoch, qui montre ici pour la première fois une partie de toutes les bonnes choses qu'il fit par la suite avec Siouxsie & the Banshees (sur les albums Kaleidoscope, Juju, et A Kiss In The Dreamhouse).
Avec les Buzzcocks, Howard Devoto avait démontré qu'il était capable de composer des morceaux courts particulièrement catchy. Avec Magazine, il a réussi à devenir un remarquable arrangeur, capable de créer des sons uniques.
La vie est indéniablement plus agréable à l'écoute de ce Real Life.
Excellent ! 18/20
Posté le 18 avril 2009 à 12 h 00 |
Real Life, est un des touts premiers albums à avoir annoncé la mutation introspective, angoissée mais aussi "raisonnée" d'un certain nihilisme punk sous perfusion romantique en ce qu'il est convenu d'appeler la "new-wave", au sens large...
Certains passages, voire certains morceaux, renvoient donc à l'urgence et la nervosité du punk (comme par exemple "Recoil"). Fort de son expérience chez le groupe "punk-pop" définitif, les Buzzcocks, Howard Devoto, leader et chanteur du groupe en a gardé certains "tics" comme ce chant cinglant, méprisant et narquois qui rappelle sans ambiguïté celui de Johnny Rotten. Il s'éloigne pourtant à l'occasion de ces mimiques pour accéder à un chant beaucoup plus personnel et à la sensualité vénéneuse, s'adaptant à des compositions réfléchies et percutantes. Car la principale originalité de cet album, c'est d'être parvenu à concilier l'inconciliable, soit la spontanéité et le coté vindicatif du punk avec des compositions relativement concises mais parfois très élaborés.
Les influences du groupe sont en effet variées, du glam rock (par exemple "Burst" et son coté très Roxy Music), au psychédélisme ("The Great Beauticism"...) et en passant par le Krautrock (comme, entre autre, sur certains passages de "The Light" pour "Out Of Me"). Et les musiciens savent jouer, allant même jusqu'à donner à plusieurs morceaux une tournure "progressive" pour le moins inhabituelle sur une scène qui s'est en partie constituée par le rejet de ce style. Et c'est aussi ce qui fait de Real Life une oeuvre unique en son genre et qui explique, peut-être en partie, l'oubli relatif de ce groupe essentiel.
Mais c'est peut-être avant tout la présence des synthétiseurs qui annonce une ère nouvelle et qui renvoie pour une bonne part et avec un certain coté visionnaire, au lyrisme froid d'une certaine nouvelle vague rock des années 80. N'allez toutefois pas croire que les guitares soient pour autant exclues du jeu ou reléguées au second plan comme elles le seront sur les 2 albums suivants du groupe : elles sont encore bel et bien présentes et constituant "l'ossature" de plusieurs morceaux.
Il résulte ainsi de cet amalgame d'influences, d'instrument et de talents, mais aussi d'une production de qualité, un brassage subtil d' émotions qui combinent avec dextérité et non sans humour (écouter à ce propos "Parade"...), cynisme, désespoir, agressivité mais aussi lyrisme, sensualité ou encore théâtralité.
Et puis on ne saurait parler de Real Life sans évoquer le sens mélodique exceptionnel de Magazine comme, par exemple, sur le refrain sensuel, aérien et incantatoire de "Burst". Real Life fait ainsi sans conteste, et haut-la- main partie, les albums les plus riches et passionnants et de cette époque de profondes remise en questions musicales, brassant avec une intelligence corrosive et une sensibilité racée, des influences disparates et qui sont sublimées pour accéder à un nouvelle dimension : celle des lendemains qui déchantent, de la perte de sens et de la dérive des sens mais sans que soient pour autant exclues toute trace d'espoir.
Nul doute qu'avec les deux et ultimes albums suivant du groupe, il restera comme une des influences déterminantes des nouveaux courants musicaux, et dans une certaine mesure, le reflet d'un certain état d'esprit, à la fois fataliste et hédoniste, en train de voir le jour au Royaume-Uni au début des années 80.
Certains passages, voire certains morceaux, renvoient donc à l'urgence et la nervosité du punk (comme par exemple "Recoil"). Fort de son expérience chez le groupe "punk-pop" définitif, les Buzzcocks, Howard Devoto, leader et chanteur du groupe en a gardé certains "tics" comme ce chant cinglant, méprisant et narquois qui rappelle sans ambiguïté celui de Johnny Rotten. Il s'éloigne pourtant à l'occasion de ces mimiques pour accéder à un chant beaucoup plus personnel et à la sensualité vénéneuse, s'adaptant à des compositions réfléchies et percutantes. Car la principale originalité de cet album, c'est d'être parvenu à concilier l'inconciliable, soit la spontanéité et le coté vindicatif du punk avec des compositions relativement concises mais parfois très élaborés.
Les influences du groupe sont en effet variées, du glam rock (par exemple "Burst" et son coté très Roxy Music), au psychédélisme ("The Great Beauticism"...) et en passant par le Krautrock (comme, entre autre, sur certains passages de "The Light" pour "Out Of Me"). Et les musiciens savent jouer, allant même jusqu'à donner à plusieurs morceaux une tournure "progressive" pour le moins inhabituelle sur une scène qui s'est en partie constituée par le rejet de ce style. Et c'est aussi ce qui fait de Real Life une oeuvre unique en son genre et qui explique, peut-être en partie, l'oubli relatif de ce groupe essentiel.
Mais c'est peut-être avant tout la présence des synthétiseurs qui annonce une ère nouvelle et qui renvoie pour une bonne part et avec un certain coté visionnaire, au lyrisme froid d'une certaine nouvelle vague rock des années 80. N'allez toutefois pas croire que les guitares soient pour autant exclues du jeu ou reléguées au second plan comme elles le seront sur les 2 albums suivants du groupe : elles sont encore bel et bien présentes et constituant "l'ossature" de plusieurs morceaux.
Il résulte ainsi de cet amalgame d'influences, d'instrument et de talents, mais aussi d'une production de qualité, un brassage subtil d' émotions qui combinent avec dextérité et non sans humour (écouter à ce propos "Parade"...), cynisme, désespoir, agressivité mais aussi lyrisme, sensualité ou encore théâtralité.
Et puis on ne saurait parler de Real Life sans évoquer le sens mélodique exceptionnel de Magazine comme, par exemple, sur le refrain sensuel, aérien et incantatoire de "Burst". Real Life fait ainsi sans conteste, et haut-la- main partie, les albums les plus riches et passionnants et de cette époque de profondes remise en questions musicales, brassant avec une intelligence corrosive et une sensibilité racée, des influences disparates et qui sont sublimées pour accéder à un nouvelle dimension : celle des lendemains qui déchantent, de la perte de sens et de la dérive des sens mais sans que soient pour autant exclues toute trace d'espoir.
Nul doute qu'avec les deux et ultimes albums suivant du groupe, il restera comme une des influences déterminantes des nouveaux courants musicaux, et dans une certaine mesure, le reflet d'un certain état d'esprit, à la fois fataliste et hédoniste, en train de voir le jour au Royaume-Uni au début des années 80.
Exceptionnel ! ! 19/20
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