A Witness
I Am John's Pancreas |
Label :
Ron Johnson |
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Il y a un certain côté amateur voulu chez A Witness qui n'est pas pour ôter tout leur charme. Leur nonchalance assumée envoie le bois. Cette façon décalée de jouer et de concevoir le rock provoque un vrai remue-ménage de folie.
Punk dans la forme mais irréversiblement pop dans le fond, A Witness mélange tout et prend l'urgence adolescente par-dessus la jambe, bombardant les mélodies comme s'il s'agissait de brûlot.
La basse de Vince Hunt, le type à lunettes, est particulièrement roucoulante, les guitares de Rick Aitken, sont criardes et coupantes, comme mal lustrées, perçant tout sur un air d'indolence, tandis que Keith Curtis vocifère à tout va, de son chant d'affreux voyou, d'hooligan et de pilier de pub anglais. Le son de A Witness est très saignant, sans compromission et maltraite la pop au possible, transformant les textes pour en faire des satires géniales de 2° degré. Cette manière de détourner violons, piano pour insuffler un groove inimitable et anachronique aux chansons est la marque d'une volonté décalée de s'amuser avant tout avec le peu de moyens à disposition. Au final on obtient des titres énergiques et enflammés, parfois expérimentaux, qui inspireront des groupes comme Moonshake.
Enregistré sur une 8-pistes pour moins de mille livres, cet unique album du groupe respire les fautes de goût, le vitriol mais aussi le charme typiquement anglais et particulièrement attachant. Aujourd'hui, de ce groupe, il ne reste que "Sharpened Sticks", leur seul tube, puisqu'il figura sur la compilation du NME : C-86. Pourtant A Witness fait partie de la grande famille du rock indépendant anglais qui sévit durant la fin des années 80. Un esprit rebelle et totalement libre qu'on ne retrouvera plus jamais.
Trois ans après ce premier opus, Rick Aitken se tua en faisant de l'escalade.
R.I.P
Punk dans la forme mais irréversiblement pop dans le fond, A Witness mélange tout et prend l'urgence adolescente par-dessus la jambe, bombardant les mélodies comme s'il s'agissait de brûlot.
La basse de Vince Hunt, le type à lunettes, est particulièrement roucoulante, les guitares de Rick Aitken, sont criardes et coupantes, comme mal lustrées, perçant tout sur un air d'indolence, tandis que Keith Curtis vocifère à tout va, de son chant d'affreux voyou, d'hooligan et de pilier de pub anglais. Le son de A Witness est très saignant, sans compromission et maltraite la pop au possible, transformant les textes pour en faire des satires géniales de 2° degré. Cette manière de détourner violons, piano pour insuffler un groove inimitable et anachronique aux chansons est la marque d'une volonté décalée de s'amuser avant tout avec le peu de moyens à disposition. Au final on obtient des titres énergiques et enflammés, parfois expérimentaux, qui inspireront des groupes comme Moonshake.
Enregistré sur une 8-pistes pour moins de mille livres, cet unique album du groupe respire les fautes de goût, le vitriol mais aussi le charme typiquement anglais et particulièrement attachant. Aujourd'hui, de ce groupe, il ne reste que "Sharpened Sticks", leur seul tube, puisqu'il figura sur la compilation du NME : C-86. Pourtant A Witness fait partie de la grande famille du rock indépendant anglais qui sévit durant la fin des années 80. Un esprit rebelle et totalement libre qu'on ne retrouvera plus jamais.
Trois ans après ce premier opus, Rick Aitken se tua en faisant de l'escalade.
R.I.P
Pas mal 13/20 | par Vic |
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