Programme

Mon Cerveau Dans Ma Bouche

Mon Cerveau Dans Ma Bouche

 Label :     Lithium 
 Sortie :    2000 
 Format :  Album / CD   

Ce premier album de Programme est une claque. Arnaud Michniak débale sur toute la longeur du disque des textes à la limite du nihilisme, jusqu'a l'overdose. Les premiers titres rageurs comme "Demain", "Boomerang" ou "Le meilleur moyen d'y rester" (reprise camouflée des Stooges) accompagne à merveille le propos avec leurs mélanges de rythmiques électroniques et de guitares dissonnantes. Plus le disque avance, et plus les morceaux deviennent dépouillés et laissent l'auditeur presque seul avec les textes. Il devient alors difficile d'accepter ce déluge de paroles négatives. Ceci peut être autant considéré comme une faiblesse que comme une réussite, à l'image de certains films de Lars Von Trier où le sadisme du créateur prend le dessus sur la creation elle-même. En tous cas ce disque ne peut laisser indifférent. On imagine que c'est le but voulu par Programme, provoquer autant le rejet que l'adhésion.


Bon   15/20
par X_Elmo


 Moyenne 16.33/20 

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Posté le 01 juin 2005 à 16 h 57

Fan de Diabologum, lors de la scission du groupe j'ai préféré suivre Michel Cloup dans son aventure Experience, et bouder Arnaud Michniak et son groupe Programme.

Comme je ne veux pas mourir complètement idiote, je me suis enfin décidée en 2005 à découvrir l'œuvre du Toulousain.
Déjà, on ne peut qu'appréhender l'écoute des albums de Programme, tant de choses ayant été écrites sur ce groupe dépeignant la noirceur, le nihilisme et la violence des textes de Michniak.
Pour découvrir tout cela et me faire ma propre opinion, autant choisir le premier album au titre déjà très prometteur !

Il faut se rendre à l'évidence, on n'est pas là pour rigoler, c'est du sérieux, très sérieux tout ça, A. Michniak n'est pas là pour nous conter fleurette ou pour nous louer la beauté du monde environnant.
A longueur de chanson, on nous parle de dégoût, de désespoir, les propos sont pessimistes, suicidaires, ironiques voire nihilistes parfois. Cela peut être déprimant, dérangeant, mais parfois même touchant, avec par moment une certaine immaturité adolescente (dans le genre 'provoc' facile) qui peut presque faire sourire.
Vocalement, A. Michniak égrène ses complaintes sordides sur un ton monocorde, avec par moment un petit accent tout à fait charmant.
Ses textes s'accompagnement d'un mélange musical très réussi : des alternances de plages expérimentales, de styles épurés donnant la part belle aux textes et créant une atmosphère plutôt angoissante ("La Salle Du Jeu De La Peur" ou "Des Singes Déboulent De Partout Et Tabassent Tout Ce Qui Passe") ou des passages plus noisy rock ( final de "Demain", "Boomerang").
Il y a un véritable travail de correspondance entre la syntaxe verbale et la musique, donnant des effets très réussis, notamment sur "Boomerang", qui est pour moi l'un des morceaux que je préfère.

Au final je trouve cet album de Programme une excellente découverte : un univers bien sombre qui n'est pas pour me déplaire, et surtout une créativité musicale indéniable.
Excellent !   18/20



Posté le 28 mai 2011 à 21 h 13

Ce disque est aussi dangereux que répugnant, d'une noirceur implacable magnifique et paradoxalement détestable. Ce disque, on ne pourrait s'en débarrasser qu'en le balançant dans la cuvette des chiottes par crainte de devenir responsable d'un suicide d'un éventuel détenteur qui l'aurait trouvé dans un bac à prix d'occasion. Ou aussi pire, de voir la fibre psychopathe se développer chez lui après qu'il se soit passé en boucle "Je Sais Où Je Vais". Arnaud Michniak devait être vraiment bien malade pour écrire de tels textes avec une analyse redoutable d'une société qui nous entoure. En se passant Mon Cerveau Dans Ma Bouche, il y a ceux qui adhèrent et les autres, ceux qui grimacent ou qui vous engueulent de leur faire écouter un pareil objet.

Les mots défilent, parfois inintelligibles quand ils se cognent aux samples ("P.O.L.I.C.E.D.U.M.O.N.D.E.P.A.R.O.D.I.Q.U.E") ou s'écrasent sous le son bombardier de la guitare ou des beats au marteau pilon ("Demain", "Et Après"). Ils s'enchainent aussi comme une spirale d'ADN générant une certaine beauté poétique, même dans la plus noire des nuits ("Le Jour est Le Brouillon De La Nuit", "Des Singes Qui Déboulent De Partout...").

Pas à la portée de tous et certainement pas du goût de tout le monde, cette benne de fumier renversée des toulousains arrive à diviser en soi par de secouantes réflexions qui surviennent comme des baffes en même temps que par de gros cafards à fuir absolument.
Très bon   16/20







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