The Cramps
Songs The Lord Taught Us |
Label :
IRS |
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Bienvenue chez les fossoyeurs du rêve américain !
Tel aurait pu être le titre de cette merveille. Le punk mort et la new-wave pas encore arrivée, cette période désormais appellée post-punk, si marquée par la déprime (cf. les immense Joy Division), voit alors débouler ce disque de fous furieux. Et c'est du jamais vu !
The Cramps, alors représentés par les indécrottables Lux et Ivy plus Bryan Greggory à la guitare et Nick Knox à la batterie, reprennent le rock là où ils pensent qu'il est resté : dans les années 50, dans les séries Z, dans la fange et l'ordure.
Et ça donne ce disque. Ce pervers sexuel de Lux Interior y chante comme un damné ("The Mad Daddy") tel un Elvis des bas-fonds, sa voix constamment entourée d'écho comme le brouillard des films de la Hammer. A l'entendre dans la très bonne reprise des Sonics, "Strychnine", on n'a qu'une envie: lui en fournir pour calmer son manque! Et dans le genre rockab', aucun doute: il est insurpassable ("Rock On The Moon"), tout comme dans les hurlements de loup-garou de "I Was A Teenage Werewolf", chanson clamant l'amour des séries Z tout comme "Zombie Dance" ou "TV Set", série Z qui passent aux USA le samedi soir tard, et que Lux n'a pas dû rater beaucoup. Quelle intensité et quelle conviction dans cette voix !
La batterie, elle, martèle un rythme tribal sur ce "TV Set" très Hasil Adkins, ou encore "Zombie Dance" (où ledit rythme est on ne peut plus approprié) mais c'est surtout le jeu guitaristique qui marque les oreilles. Bon, difficile de discerner qui joue quoi, alors pour faciliter la tâche disons que Poison Ivy (femme d'Interior et poule de Lux - ©Rock&Folk -) et Brian Greggory aiment la distorsion (cf le solo de "TV Set") et les pionnier comme Link Wray (son "Rumble" est clairement cité dans "I Was A ..."). Ce qui n'est pas nouveau, les trois accords dont était capable Steve Jones venaient d'Eddie Cochran. Pour ce qui est du bon goût, citons l'immortelle "Garbageman" qui débute par le bruit d'un camion-poubelle et où Lux starifie son éboueur préféré ou "I'm Cramped" - tiens, ça arrive aussi aux hommes ?
Enfin, parlons un peu des reprises: "Strychnine" associe notre quatuor au garage rock, "Tear Is Up" du Johhny Burnette Trio clame encore, si besoin était, l'amour du gang envers ceux qui ont forgé cette musique que nous adorons et surtout "Fever" de Peggy Lee, morceau le plus calme du disque mais qui montre comment le sucré peut facilement tourner au démoniaque avec ces animaux-là. Un grand moment !
La production est assurée par Alex Chilton entre deux rails; le bonhomme excède à faire ressortir le côté malsain des compos, et son traitement sonore sur, au hasard "Rock On The Moon" et "The Mad Daddy" évoque plus celui effectué au cinéma bis genre Carnival Of Soul que les Clash, pour citer les contemporains.
Si c'est Dieu qui leur a appris ces chansons, il avait un thyrse et un calice dans la main !
Bref, un très grand disque, fondateur du psychobilly, rénovateur du garage. Le seul reproche qu'on pourrait lui faire est qu'Ivy n'est pas top sur la pochette !
Tel aurait pu être le titre de cette merveille. Le punk mort et la new-wave pas encore arrivée, cette période désormais appellée post-punk, si marquée par la déprime (cf. les immense Joy Division), voit alors débouler ce disque de fous furieux. Et c'est du jamais vu !
The Cramps, alors représentés par les indécrottables Lux et Ivy plus Bryan Greggory à la guitare et Nick Knox à la batterie, reprennent le rock là où ils pensent qu'il est resté : dans les années 50, dans les séries Z, dans la fange et l'ordure.
Et ça donne ce disque. Ce pervers sexuel de Lux Interior y chante comme un damné ("The Mad Daddy") tel un Elvis des bas-fonds, sa voix constamment entourée d'écho comme le brouillard des films de la Hammer. A l'entendre dans la très bonne reprise des Sonics, "Strychnine", on n'a qu'une envie: lui en fournir pour calmer son manque! Et dans le genre rockab', aucun doute: il est insurpassable ("Rock On The Moon"), tout comme dans les hurlements de loup-garou de "I Was A Teenage Werewolf", chanson clamant l'amour des séries Z tout comme "Zombie Dance" ou "TV Set", série Z qui passent aux USA le samedi soir tard, et que Lux n'a pas dû rater beaucoup. Quelle intensité et quelle conviction dans cette voix !
La batterie, elle, martèle un rythme tribal sur ce "TV Set" très Hasil Adkins, ou encore "Zombie Dance" (où ledit rythme est on ne peut plus approprié) mais c'est surtout le jeu guitaristique qui marque les oreilles. Bon, difficile de discerner qui joue quoi, alors pour faciliter la tâche disons que Poison Ivy (femme d'Interior et poule de Lux - ©Rock&Folk -) et Brian Greggory aiment la distorsion (cf le solo de "TV Set") et les pionnier comme Link Wray (son "Rumble" est clairement cité dans "I Was A ..."). Ce qui n'est pas nouveau, les trois accords dont était capable Steve Jones venaient d'Eddie Cochran. Pour ce qui est du bon goût, citons l'immortelle "Garbageman" qui débute par le bruit d'un camion-poubelle et où Lux starifie son éboueur préféré ou "I'm Cramped" - tiens, ça arrive aussi aux hommes ?
Enfin, parlons un peu des reprises: "Strychnine" associe notre quatuor au garage rock, "Tear Is Up" du Johhny Burnette Trio clame encore, si besoin était, l'amour du gang envers ceux qui ont forgé cette musique que nous adorons et surtout "Fever" de Peggy Lee, morceau le plus calme du disque mais qui montre comment le sucré peut facilement tourner au démoniaque avec ces animaux-là. Un grand moment !
La production est assurée par Alex Chilton entre deux rails; le bonhomme excède à faire ressortir le côté malsain des compos, et son traitement sonore sur, au hasard "Rock On The Moon" et "The Mad Daddy" évoque plus celui effectué au cinéma bis genre Carnival Of Soul que les Clash, pour citer les contemporains.
Si c'est Dieu qui leur a appris ces chansons, il avait un thyrse et un calice dans la main !
Bref, un très grand disque, fondateur du psychobilly, rénovateur du garage. Le seul reproche qu'on pourrait lui faire est qu'Ivy n'est pas top sur la pochette !
Excellent ! 18/20 | par Thinwhitejs |
Réedition CD avec 5 titres bonus, et un nouveau mix sur Vengeance Records (label du groupe).
Posté le 26 mars 2008 à 02 h 37 |
1977, on remet les pendules à l'heure... Oui, mais après ? Et bien après il y'a la suite (pas toujours logique) du punk : le post-punk. Un genre plus ou moins fourre-tout dans lequel se cotoient Gothique (Siouxsie, Cure et autres Joy Division), Funk (Gang Of Four, Minutemen...)... Et ça. Les Cramps reprennent les choses là où le rock garage sixties s'étaient arrêté à l'arrivée des "Dinosaures des 70's" que l'on n'a nullement besoin de nommer, et qui engendra la révolution punk.
Des influences très Rock'n'Roll, des thèmes tout aussi Rock'n'Roll, version Trash, un peu à la Sonics, pour preuve la reprise de "Strychnine", qui apporte une nouvelle dimension à cette grande chanson aux paroles toujours aussi géniales ("Some folks like water / Some folks like wine / But I like the taste Of straight strychnine"... tout est dit). La voix d'outre tombe de Lux Interior n'étant pas sans rappeler des références du genre comme Alan Vega ou Ian Curtis, mais en plus viscérale, plus rauque'n'roll. Voix qui est appuyée par une rythmique à l'ombre de tout soupçon, la batterie tenant une cadence diabolique, la guitare de Poison Ivy gronde d'un bout à l'autre du disque, tandis que celle de Brian Gregory, remplie de Fuzz et de reverb ajoute au côté "tranchant" de l'ensemble. Sur ce disque, le son "tronçonneuse" est de rigueur.
Jouant définitivement dans le registre rock'n'roll des pionniers, de Link Wray à Johnny Burnette, les Cramps envoient des morceaux qui resteront dans les annales du rock, comme "The Mad Daddy", "Garbageman" ou "Zombie Dance". Tout est excellent dans cet album, pas de baisse de régime, chaque chanson est indispensable à sa manière, le côté "surf" du groupe, illustré d'excellente manière ici avec "Zombie Dance" et "It's Cramped", sera confirmé plus tard avec la reprise de "Surfin' Bird".
Les compositions sont d'une étonnante qualité, à faire palir de jalousie beaucoup d'artistes dont ils se sont influencés. Ajoutez à cela des paroles définitives, plus fines que ce que l'on peut croire. Pas de doute, avec cet album, les Cramps avaient déja tout dit, mais allaient réitérer leur exploit avec l'album suivant.
Des influences très Rock'n'Roll, des thèmes tout aussi Rock'n'Roll, version Trash, un peu à la Sonics, pour preuve la reprise de "Strychnine", qui apporte une nouvelle dimension à cette grande chanson aux paroles toujours aussi géniales ("Some folks like water / Some folks like wine / But I like the taste Of straight strychnine"... tout est dit). La voix d'outre tombe de Lux Interior n'étant pas sans rappeler des références du genre comme Alan Vega ou Ian Curtis, mais en plus viscérale, plus rauque'n'roll. Voix qui est appuyée par une rythmique à l'ombre de tout soupçon, la batterie tenant une cadence diabolique, la guitare de Poison Ivy gronde d'un bout à l'autre du disque, tandis que celle de Brian Gregory, remplie de Fuzz et de reverb ajoute au côté "tranchant" de l'ensemble. Sur ce disque, le son "tronçonneuse" est de rigueur.
Jouant définitivement dans le registre rock'n'roll des pionniers, de Link Wray à Johnny Burnette, les Cramps envoient des morceaux qui resteront dans les annales du rock, comme "The Mad Daddy", "Garbageman" ou "Zombie Dance". Tout est excellent dans cet album, pas de baisse de régime, chaque chanson est indispensable à sa manière, le côté "surf" du groupe, illustré d'excellente manière ici avec "Zombie Dance" et "It's Cramped", sera confirmé plus tard avec la reprise de "Surfin' Bird".
Les compositions sont d'une étonnante qualité, à faire palir de jalousie beaucoup d'artistes dont ils se sont influencés. Ajoutez à cela des paroles définitives, plus fines que ce que l'on peut croire. Pas de doute, avec cet album, les Cramps avaient déja tout dit, mais allaient réitérer leur exploit avec l'album suivant.
Exceptionnel ! ! 19/20
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