Primus

Brown Album

Brown Album

 Label :     Interscope 
 Sortie :    mardi 08 juillet 1997 
 Format :  Album / CD  Vinyle  K7 Audio   

On croirait à un sobre album de plus à la vision de sa pochette dépouillée, mais cet album de 1997 joue plus que jamais à la patte à modeler avec notre cervelle.
"The Return Of Sathington Willoughby" est une marche forcée, funky dérrière un habillage de discours politique semblant venir des ténébres. "Fisticuffs", "The Chastising Of Renegade" ou le dynamique "Bob's Party Time Lounge" sentent bon la nostalgie des premières cabrioles du groupe, en plus mûres. "Golden Boy" où guitare et basse sont inséparables le temps d'un riff entre le rock de Hendrix et le funk des Red Hot. "Over The Falls" et "Hats Off" sont des détournements blues à la sauce Primus: tordus.
A sa sortie, "Shake Hands With Beef" était considéré comme un déchet de leur disco, on constate qu'en vieillissant il est devenu un rare tube primusien. A la fois linéaire et magistral.
"Restin' Bones" a un spectre noise, "Duchess And The Proverbial Mind Spread" un rythme reggae, "Kalamazoo" est un jazz funky oppréssant, et "Arnie" soumet un dub bruitiste en guise d'épilogue de ce Primus en grande forme.
Inaperçu mais sublime...


Parfait   17/20
par X_YoB


 Moyenne 17.00/20 

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Posté le 05 octobre 2005 à 00 h 05

"Brown Album" est le cinquième et avant-dernier album studio du trio américain regroupant cette fois Brain (ex Guns N' Roses) à la batterie, en remplacement temporaire de Tim Alexander, changement qui déplait à bien des fans. À vrai dire, cet album tout couvert de brun est le plus controversé du groupe : on aime beaucoup ou on déteste, la production est bien sobre, due à un Les Claypool moins emballé (peut-être que le colonel était affecté d'une légère dépression à cause de ses longs voyages en mer !?), les paroles sont plus socio-politisées que jamais, la guitare de Larry Laronde est plus mise en avant qu'à l'habitude et surtout, Brain se fait très mal accueillir par certains fans incorruptibles de Tim, etc ...

Mais comme on a pu le tester sur le cerveau de Thom Yorke entre autre, la dépression ou plutôt le sentiment d'être blasé, permet en revanche des textes et des compositions différentes qui font souvent de bien bons résultats. Notez que ça sonne toujours le Primus, sauf que comme ce groupe est toujours en évolution et en recherche de nouveaux sons, il faut s'attendre à ce que un de leurs albums diffère de leur énergie et de leur ambiance traditionnelle. Mais n'ayez crainte, on n'y retrouve aucune ballade ennuyeuse. Tout au contraire, c'est un de leurs albums les plus rock !

Allons-y pièce par pièce, parce que c'est toujours un plaisir pour un fan de Primus d'analyser chaque pièce, car certaines ressembles à d'autres, tout en ayant sa propre originalité et certaines sont totalements différentes.
1. The Return of Sathington Willoughby : Entre un monologue et une vraie pièce musicale. C'est la pièce où il est normal de prêter le plus d'attention aux paroles, et avec raison. Idéale comme introduction, surtout quand la toute fin de la pièce nous fais paraître qu'il s'agirait de la fin d'un album.
2. Fisticuffs : Une des moins intéressantes de l'album, mais elle fait le travail. Ça nous rappelle les débuts du groupe mais il n'y a pas de sons particuliers qui peut convaincre l'originalité de la pièce.
3. Golden Boy : Ma pièce préférée de l'album. Oui, c'est rigolo et c'est quétaine ! Mais bon Dieu que le refrain est accrocheur ! ... C'est également la pièce où l'on sent le plus d'intensité et de fraîcheur et qu'on a le plus goût de faire de la Air Bass comme un abruti. Le solo sur cette pièce est définitivement un des meilleurs de l'album également. La suite parfaite de "Nature Boy" sur l'album "Pork Soda". J'irais presque à dire que c'est la meilleure composition depuis celles de "Sailing The Seas of Cheese".
4. Over The Falls : Une chance qu'elle est là entre "Golden Boy" et celle qui suit, sinon on aurait mal au pouce à force de jouer de la Air Bass et le coeur pomperait à 100 miles à l'heure. Pièce au rythme plus léger, simplement agréable, qui donne une ambiance d'une vieille époque, légèrement nostalgique. La basse est davantage mis de l'avant comparativement à la guitare.
5. Shake Hands With Beef : 2e meilleure de l'album et aussi premier single (je crois ...). La basse de Les martèle comme une foreuse pneumatique tellement les cordes sont tappées dures ! C'est certainement une des compositions les plus simples de Primus, genre de riff qui vient naturellement quand on jam, mais c'est tellement bien effectué et même drôle d'entendre cette chanson, surtout le "SHAKE HANDS WITH BEEF" chanté à l'unison. Très très bien.
6. Camelback Cinema : La plus étrange de l'album à mon avis. J'aime bien le solo de batterie de Brain au début de la pièce. Il y a de ces pièces qui ont plus ou moins rapport dans le décor, celle-ci en est une. Pas qu'elle est mauvaise (aucune pièce de l'album est mauvaise), mais c'est le type de pièce qui prend énormément d'écoutes avant de s'y habituer, c'est tout.
7. Hatts Off : Interlude de près de 2 minutes avec un air country qui nous fait penser un peu à "De Ansa Jig" ou bien "The Air Is Getting Slippery". Ce qui prouve que le Les n'a pas perdu ses bonnes vieilles habitudes.
8. Puddin' Taine : Fait référence à la suite de "Pudding Time" sur "Frizzle Fry", donc normal de s'attendre à des petites folies sur cette pièce, et c'est le cas. Le chant de sirène (!?) de Les Claypool se fait enfin entendre et c'est une pièce assez semblable avec ce qu'il fait dans les chansons plus typiques, comme "Pudding Time", "Jerry Was A Race Car Driver", "Welcome To This World", etc.
9. Bob's Party Time Lounge : En même temps la chanson la moins et la plus rapide de l'album, dépendant des différentes portions. La partie rapide égalise la qualité et la rapidité de "Is It Luck ?", et est donc excellente, c'est à dire spontanée et ... très rapide. La portion plus lente est légèrement moins convaincante, et ce n'est d'ailleurs pas le meilleur aspect de la musique de Primus. C'est une des meilleurs pièces de l'album. Ma no.3.
10. Duchess And The Proverbial Mind Spread : Et oui, la première pièce de style dub pour Primus. Il faut s'attendre de tout avec eux !
Cest franchement bien réussi et il est dur de faire mieux dans ce genre. Style de pièce qui aurait aussi pu se retrouver sur Tales From The Punchbowl.
11. Restin' Bones : La plus lugubre de l'album et où l'on retrouve des notes basses et un ton de voix plus grave pour Les. Reste qu'il y a une sorte de côté sarcastique en même temps, surtout si on tient attention aux paroles. Rien de très compliqué et de très sombre par contre (c'est pas parce qu'elle est lugubre que vous allez retrouver de l'électro à souhait ...).

12. Coddingtown : La plus folle, la plus rapide, la plus métal des compositions de cet album. La basse de Les Claypool (si c'est vraiment de la basse) ressemble plutôt à de la contrebasse-très-basse qui était utilisé dans Mr. Krinkle. Pour un fan de Primus, impossible que ce genre de pièce puisse déplaire. Parmi mes préférés ... et ce le sera pour vous aussi.
[Ca commence à être véritablement long cette critique ... J'aurais le records de celui ayant fait la plus longue critique sur X-Silence ! Yeah! ... ...]

13. Kalamazoo : La pièce la plus intéressante aux premières écoutes, mais qui s'essoufle légèrement avec le temps, ce qui est vraiment rare avec Primus. Peut-être parce qu'est c'est le riff de guitare aigu qui fait la chanson plutôt que la basse. Reste que c'est un bon titre et qui fait ressortir un côté plus blues. Par contre, le court solo de basse au milieu de la pièce restera un classique pour moi, c'est incroyablement bien exécuté.
14. The Chastising of Renegade : Le seul véritable point faible de l'album, et selon moi une pièce qui aurait bien pu être supprimée de la liste et ça aurait permi au groupe de retravailler "Fisticuffs" ! Sérieusement, à part la voix de Les Claypool, on se tanne vite des instruments. C'est jouer une pièce pour jouer une pièce, avec un rythme de basse différent, mais une guitare et une batterie impertinante, pas dans toute l'entièreté de la pièce, mais dans une bonne partie. La pire pièce de Primus que j'ai entendu jusqu'à maintenant, malgré qu'elle soit ordinaire et non médiocre.
15. Arnie : Enfin une vraie pièce rock psychédélique. Il ne s'en fait plus de musique de ce genre et c'est dommage. Les plus recents à en avoir fait de qualité c'est Pink Floyd ... Bon, revenons à notre brun. Arnie clôt très bien l'album avec ce côté profond et plus intelligent de Primus. S'il y a une pièce de Primus qui peut vous rendre plus songé, plus porté à planer, c'est bien celle-ci. Une véritable ambiance tordue comme je les aime.

"Brown Album" n'est pas le meilleur album de Primus, mais aurait pu le devenir si Les aurait travaillé encore plus fort sur l'énergie transmise au travers de l'album, et si l'on aurait supprimé 1 ou 2 pièces. Pour ce qui est du bruit d'écho de fond de piscine de la batterie de Brain, c'est un choix personnel. Je préfère Tim, mais j'aime bien Brain quand même.
C'est donc avec plaisir que je fais mes écoutes de cet album et que je termine cette critique en ce moment pour mettre fin à mon mal de dos. Merci, bonsoir.
Très bon   16/20







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