Merci Drive Blind ! Les Montpellierains nous pondent un opus parfait, à mon sens l'un des meilleurs albums de l'année 95/96 avec le Thugs et le Sloy. Des guitares en veux-tu en voila, le chant masculin rageur et très rock, le chant féminin "à la Kim Gordon" de Karine Auzier et la rythmique à l'unisson de cette parfaite alchimie; tout est réuni pour faire un grand disque. Et effectivement, il ne faut pas 50 écoutes pour comprendre qu'on est là en présence d'un monument du rock français, ni plus ni moins !!!
Ca commence avec "Fear", lourd et obsédant, introduit par la voix mi-criarde-mi -sensuelle de Karine et qui se termine avec Pierre chantant "en fond", ce qui crée une dualité absolument magnifique, renforcée par l'apparition de la voix de Rémi juste à la fin. Imparable !
On se remet à peine de ce choc que "My Second Rate Fulfilment " déboule avec la voix colérique de Pierre, appuyé par des grattes qu'on se surprend à jouer comme un possédé en gueulant "I stand naked behind the window...". Arrive alors "Vegetable Vendetta" où les voix entremêlées de Pierre et Karine font à nouveau mouche pour un titre à nouveau fantastique. On se dit alors "Mais où s'arrêteront t-ils ?". Eh bien ils ne s'arrêteront pas ! Ces 3 titres, vous en retrouvez les équivalents sur toute la durée de l'album, sur 12 morceaux donc, dont un "Subdued" à l'écoute duquel les groupes du reste de la planète ont du verdir de jalousie. Un groupe malheureusement aujourd'hui disparu... mais qui nous légue ici une trace discographique indélébile. Chapeau bas messieurs-dames !

Ultime déflagration sonore pour Drive Blind qui signe là son plus bel essai.

Là où les mini-albums précédents préfiguraient le meilleur, Be A Vegetable est la pièce maîtresse, l'aboutissement de plusieurs années de compositions, de travail, d'entente et de passion.

Les douze titres sont tous impressionnants, les influences marquantes des albums passés sont ici totalement digérées.
On a affaire un groupe qui entre dans la cour des grands du rock indépendant et qui aurait pu très bien faire de l'ombre aux grandes pointures actuelles (Placebo, Muse) si il avait su gérer sa carrière.

Un album qui s'écoute en boucle, alternant fureur et nonchalance et qui n'a pas pris une ride. La complicité de Karine Auzier et Remi Saboul au chant nous rappelle sans complexe le duo Moore-Gordon de Sonic Youth et sans nous déplaire, amène une fraîcheur remarquable à la tonalité des compositions.

Les guitares sonnent vraiment noisy, la frappe du batteur est tonitruante, bref, que du bonheur...
Un album rare et unique dont j'attends avec impatience le retour, on sait jamais... Les Pixies se sont bien reformés, je peux toujours y croire pour Drive Blind !!!