Rodan
Rusty |
Label :
Quarterstick |
||||
Jeff Mueller, Tara Jane O'Neil, Jason Noble, Kevin Coultas... des p'tits jeunes de Louisville, forment un groupe qui s'appelle Rodan. Ca écorche une volée de systèmes auditifs, ça tache, c'est puissament hardcore... ce qu'il ne savent pas encore c'est que Rodan et leurs futurs projets entreront au panthéon de l'indie rock US, comme de nombreux groupes de Louisville.
Rusty est leur dernier album. Un concentré de puissance, de finesse mélodique, délicatement posée sur une corde raide prête à se briser àà tout moment. "Bible Silver Corner" le premier morceau est un instrumental calme... faussement calme... et dès lors la tension est à son comble. L'équarrissage commence avec un "Shiner" apocalyptique. S'en suit un "The Everyday World Of Bodies" de 11 minutes... magistral (et éprouvant !). Le reste de l'album est construit autour de cette alternance calme hyper tendu/déflagration sonore, portée à son paroxysme par des breaks erratiques et pachydermiques...
Rusty en somme c'est l'écriture d'une légende: celle du rock de Louisville, qui a marqué au fer rouge le rock indé; on reconnait là une influence majeure de nombreux groupes de hardcore de la fin des années 90 ou début 2000 (je pense à City Of Caterpillar par exemple).
A noter la présence de Bob Weston et de Brian Mac Mahon en ingés son...
Très hautement recommandable, voire indispensable: Il fallait voir la revanche des Siths pour comprendre la saga Starwars, il faut de même écouter Rodan pour comprendre la saga Quarterstick Records !
Rusty est leur dernier album. Un concentré de puissance, de finesse mélodique, délicatement posée sur une corde raide prête à se briser àà tout moment. "Bible Silver Corner" le premier morceau est un instrumental calme... faussement calme... et dès lors la tension est à son comble. L'équarrissage commence avec un "Shiner" apocalyptique. S'en suit un "The Everyday World Of Bodies" de 11 minutes... magistral (et éprouvant !). Le reste de l'album est construit autour de cette alternance calme hyper tendu/déflagration sonore, portée à son paroxysme par des breaks erratiques et pachydermiques...
Rusty en somme c'est l'écriture d'une légende: celle du rock de Louisville, qui a marqué au fer rouge le rock indé; on reconnait là une influence majeure de nombreux groupes de hardcore de la fin des années 90 ou début 2000 (je pense à City Of Caterpillar par exemple).
A noter la présence de Bob Weston et de Brian Mac Mahon en ingés son...
Très hautement recommandable, voire indispensable: Il fallait voir la revanche des Siths pour comprendre la saga Starwars, il faut de même écouter Rodan pour comprendre la saga Quarterstick Records !
Excellent ! 18/20 | par Lolive |
Posté le 20 juin 2007 à 21 h 16 |
Plein de fois, lorsque je rencontre de nouvelles personnes avec qui j'ai l'occasion de discuter longuement, inévitablement, je me mets (avec fierté ?) à dire: 'Un de mes hobbies, c'est d'écrire des chroniques de disques sur XSilence.net', ce à quoi on me répond: 'Mais c'est quoi XSilence.net ?'. Et j'enchaîne sur: 'Un webzine de rock indépendant super bien foutu.', ce à quoi on me répond: 'Mais c'est quoi le rock indépendant ?' Et là, il fait moins le malin, le Takichan, car c'est difficile de définir clairement à un 'novice' une appellation qui ne veut pas dire grand-chose, en dehors de sa connotation positive.
Et bah maintenant, je saurais quoi faire lorsque la question fatidique pointera le bout de son nez: prêter à mon interlocuteur mon IPod pour une durée d'un quart d'heure. Artist: Rodan. Album : Rusty. Instruction d'écoute: 'Ecoute le (ou les) morceau(x) que tu veux dans le tas. Je vois pas de meilleure définition pour expliquer ce que j'entends par 'rock indépendant'.'
A l'écoute de ce disque, on est pris à la gorge d'emblée par ce "Bible Silver Corner". Et de quelle manière ! La tension de ces arpèges entrelacés, à peine transpercés par des micro-bruits noisy et soutenus par une basse que l'on sent groovy et lourde à la fois nous rentre dedans pendant les sept minutes du morceau. Ca fait peu de bruit mais le choc que produit ce morceau est nettement plus violent que nombre de passages toutes guitares hurlantes dehors que j'ai eu l'occasion d'écouter dans ma courte vie de mélomane anonyme. Mon morceau préféré du disque, addictif à souhait.
Morceau préféré, oui, mais au milieu d'un chef d'oeuvre que j'oserais appeler le "'rock indépendant"'. Une maestria pour faire cohabiter passages noisy, breaks d'enfer, spoken words à la Slint, chant de fou furieux (sur le morceau "Shiner" par exemple), basse qui envoie le bois (comprendre qui lamine tout sur son passage) avec des passages de fausse accalmie où la tension se fait rampante. De fausses respirations car ce disque est une véritable apnée, une plongée dans l'univers de Rodan où la flamme 'rock'n roll' toute en furie couve derrière chaque note, derrière chaque harmonique, prête à être ravivée puis tout de suite éteinte. Oui, les six morceaux qui forment "Rusty", c'est un ensemble de braises qu'on a laissé traîner et sur lesquelles un vent qu'on n'attendait plus a soufflé. Un vent qui balaye presque tout sur son passage. Le silence n'a plus la même saveur après l'écoute de Rusty.
Quand ce disque m'est tombé dessus, j'ai tout de suite pensé au double coup de poing dans le ventre que m'envoie le Spiderland de Slint, chaque fois que j'ai le courage de l'écouter. Et bien, je parierais que Rodan est un des ces groupes, qui selon une légende 'indé' se sont formés suite à la découverte de Slint, tant on retrouve certains éléments 'spiderlandiens' (la basse qui rampe, l'alternance chuchotements / chant à la limite du cri qui prend aux tripes, la fulgurance de certains passages noisy, comme sur le superbe "Jungle Jim") sans que le groupe ne cède à un copier-coller fade et incolore.
Un disque qu'il fait bon écouter pour se rappeler, alors que le mot 'rock' semble perdre chaque jour un peu plus sa signification au profit de mode et de hype, ce qu'est le rock'n roll, celui que mon collègue Interpolian salue chaleureusement à la fin de chacune de ses chroniques. Une musique franche qui parle à tous les recoins de l'âme tout en étant directe.
Je vois d'ici la tête de mes futurs interlocuteurs quand je leur dirai que ce disque est sorti en 1994. Et que je leur griffonnerai les noms Slint, Shellac, June Of 44 et tant d'autres sur un post-it ou un billet de train usagé pour leur donner d'autres pistes d'écoute dans le beau monde de ce que j'oserais appeller le 'rock indépendant', dans ce beau monde où on étiquette ce qu'on ne sait pas toujours définir et expliquer de façon claire.
'Music speaks for itself'.
Et bah maintenant, je saurais quoi faire lorsque la question fatidique pointera le bout de son nez: prêter à mon interlocuteur mon IPod pour une durée d'un quart d'heure. Artist: Rodan. Album : Rusty. Instruction d'écoute: 'Ecoute le (ou les) morceau(x) que tu veux dans le tas. Je vois pas de meilleure définition pour expliquer ce que j'entends par 'rock indépendant'.'
A l'écoute de ce disque, on est pris à la gorge d'emblée par ce "Bible Silver Corner". Et de quelle manière ! La tension de ces arpèges entrelacés, à peine transpercés par des micro-bruits noisy et soutenus par une basse que l'on sent groovy et lourde à la fois nous rentre dedans pendant les sept minutes du morceau. Ca fait peu de bruit mais le choc que produit ce morceau est nettement plus violent que nombre de passages toutes guitares hurlantes dehors que j'ai eu l'occasion d'écouter dans ma courte vie de mélomane anonyme. Mon morceau préféré du disque, addictif à souhait.
Morceau préféré, oui, mais au milieu d'un chef d'oeuvre que j'oserais appeler le "'rock indépendant"'. Une maestria pour faire cohabiter passages noisy, breaks d'enfer, spoken words à la Slint, chant de fou furieux (sur le morceau "Shiner" par exemple), basse qui envoie le bois (comprendre qui lamine tout sur son passage) avec des passages de fausse accalmie où la tension se fait rampante. De fausses respirations car ce disque est une véritable apnée, une plongée dans l'univers de Rodan où la flamme 'rock'n roll' toute en furie couve derrière chaque note, derrière chaque harmonique, prête à être ravivée puis tout de suite éteinte. Oui, les six morceaux qui forment "Rusty", c'est un ensemble de braises qu'on a laissé traîner et sur lesquelles un vent qu'on n'attendait plus a soufflé. Un vent qui balaye presque tout sur son passage. Le silence n'a plus la même saveur après l'écoute de Rusty.
Quand ce disque m'est tombé dessus, j'ai tout de suite pensé au double coup de poing dans le ventre que m'envoie le Spiderland de Slint, chaque fois que j'ai le courage de l'écouter. Et bien, je parierais que Rodan est un des ces groupes, qui selon une légende 'indé' se sont formés suite à la découverte de Slint, tant on retrouve certains éléments 'spiderlandiens' (la basse qui rampe, l'alternance chuchotements / chant à la limite du cri qui prend aux tripes, la fulgurance de certains passages noisy, comme sur le superbe "Jungle Jim") sans que le groupe ne cède à un copier-coller fade et incolore.
Un disque qu'il fait bon écouter pour se rappeler, alors que le mot 'rock' semble perdre chaque jour un peu plus sa signification au profit de mode et de hype, ce qu'est le rock'n roll, celui que mon collègue Interpolian salue chaleureusement à la fin de chacune de ses chroniques. Une musique franche qui parle à tous les recoins de l'âme tout en étant directe.
Je vois d'ici la tête de mes futurs interlocuteurs quand je leur dirai que ce disque est sorti en 1994. Et que je leur griffonnerai les noms Slint, Shellac, June Of 44 et tant d'autres sur un post-it ou un billet de train usagé pour leur donner d'autres pistes d'écoute dans le beau monde de ce que j'oserais appeller le 'rock indépendant', dans ce beau monde où on étiquette ce qu'on ne sait pas toujours définir et expliquer de façon claire.
'Music speaks for itself'.
Exceptionnel ! ! 19/20
En ligne
428 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages