Billy Corgan
The Future Embrace |
Label :
Warner |
||||
Oh Billy, mais qu'est-ce que tu nous as fait là ?
Les fans des Smashing Pumpkins attendaient The Future Embrace avec impatience et aussi, il faut le dire, un brin de fébrilité. Pas très assurés que leur idole, Billy Corgan, allait être à la hauteur de leurs démesurées attentes. Et, à n'en pas douter, beaucoup vont tomber de haut et peut-être s'effondrer à l'écoute de cette oeuvre.
On était prévenu : plus de batterie, plus de basse ni de guitare criante. En lieu et place : de l'électronique et des restes de guitares fatiguées. Ajoutez à cela, bien sûr, la boîte à rythmes.
L'album s'ouvre gentiment avec "All Things Change". C'est frais, aérien, optimiste ; ça se laisse écouter, on peut presque se convaincre que c'est bon. C'est une entrée en matière qui laisse de l'espoir pour la suite de l'album. Et puis, c'est "Mina Loy (M.O.H.)". Montée en puissance. Morceau rythmé et agréable. Billy ne nous déroute pas encore trop. Il est encore temps de croire à un grand album, voire au génie ... "Can I give my old heart to you", ne cesse de demander Billy dans cette chanson, ma foi bien entraînante, et qui ne trouvera, je pense, que peu de détracteurs. On aimerait que le reste soit du même tonneau ...
Troisième titre : "The Camera Eye". Heureuse surprise. C'est un air très sympa, avec de jolies nuances. Bel air de guitare sombre et sensuel, sur lequel la voix de Billy, pleine d'entrain, fait des merveilles. Ce n'est pas le Billy auquel on est habitué, mais ça fait quand même du bien. Jusque-là, vous me direz, réussite, même si rien n'est vraiment transcendant. C'est bien sympa. On dit merci qui ? Merci Billy !
Attention : maintenant on passe à la fameuse reprise des Bee Gees, que tout le monde redoutait, craignant véritablement le pire. Eh bien, là encore, c'est une assez bonne surprise. "To Love Somebody" se laisse encore écouter avec un certain plaisir. L'intervention vocale de Robert Smith est fort discrète, dans le refrain. Ce n'est pas le morceau du siècle, mais Billy sauve encore sa peau sur ce titre ... plus pour très longtemps.
Cinquième morceau de l'album : "A100". Il fait partie de cette grappe de titres qui étaient depuis déjà quelques temps disponibles sur le Net. Pas de surprise donc. Le début est franchement bon. Alternance entre un son lourd et percutant et un relâchement mélodieux fort agréable. Au fil du morceau, on se lasse un peu, ça s'englue quelque peu. On se demande si c'est la nouveauté qui n'est pas encore bien sensible à nos oreilles, ou si c'est (peut-être tout simplement) un petit peu mauvais. On est soulagé quand "A100" se termine.
"DIA" : morceau très attendu, car Jimmy Chamberlain y est, paraît-il, présent derrière la batterie. Paraît-il ... car ce pourrait être un autre que ça ne changerait pas grand chose. Il ne sublime pas vraiment ce morceau qui ne peut manquer de décevoir (au moins un peu). C'est rythmé, enlevé, ça bouge, mais c'est plutôt plat, sans grandes nuances. Manque de créativité. On commence réellement à s'inquiéter à ce moment de l'album, même si on aime beaucoup Billy. La fin va-t-elle relever tout ça ? Nous éblouir enfin ? ...
Ce n'est pas "Now (and Then)" qui va complètement nous rassurer. Très calme, un peu planant. Dommage qu'on ne soit pas un peu plus énervé avant d'en venir déjà à une telle accalmie. On essaie de se convaincre que c'est beau - et ça l'est quand même quelque peu. Un petit crissement de guitare nous plonge (trop peu de temps) dans une ambiance qu'on aime bien, intense. En fait, il est difficile d'avoir une opinion claire sur ce morceau : on pourra dire à un moment que c'est beau, à un autre que c'est lassant, un peu répétitif, les plus mauvaises langues diront que c'est chiant.
Alors là, bouchez-vous les oreilles ! Nos derniers espoirs d'avoir peut-être affaire à un grand album tombent en lambeaux ! Le morceau s'appelle "I'm Ready". Nous, on n'est carrément pas prêts pour ça. C'est presque inaudible. Ca fait de la peine. On a envie de dire : mais pourquoi Billy ? pourquoi ? WHY ? ... Je ne sais pas si je suis trop sévère avec ce titre, mais ... vivement qu'il s'arrête.
Alors juste après, c'est "Walking Shade", que tout le monde connaît depuis longtemps. C'est le type de morceau qui plaît tout de suite, séduisant, sucré ... mais qui, sans doute, ne séduira pas éternellement, qui s'usera assez vite. C'est probablement le moment le plus punchy de l'album. C'est bon, mais on a du mal à sauter au plafond ou à s'accrocher aux rideaux. Bref, ça passe bien ; mais qu'en sera-t-il à la centième écoute - si jamais quelqu'un va un jour jusque-là ?
"Sorrows (In Blue)". On peut sans doute sauver ce morceau, encore plus court que les autres, qui crée une atmosphère bien particulière, mêlant habilement espoir et trouble, bien dark et bizarre. On reste néanmoins, c'est une habitude, sur notre faim. Avant-dernier titre : va-t-on enfin franchement vibrer ? Peine perdue ... "Pretty, Pretty STAR" : comment décrire ce machin ? L'air me fait penser spontanément au Japon ; c'est plutôt gai. J'essaie d'y discerner la beauté : parfois je me dis qu'elle est peut-être là, mais que j'ai du mal à la voir, parfois elle me paraît définitivement absente. Mon opinion n'est toujours pas vraiment faite, mais je suis franchement perplexe. Au bout de plusieurs écoutes, mon sentiment s'améliore.
L'album se conclut sur une chanson sans fioriture, "Strayz", où Billy chante très doucement, très délicatement. Il nous répète : "You know I'm true". On veut bien le croire. La chanson est belle, elle est assez convaincante et soulage après quelques titres douloureux de cet album ("I'm Ready" en tête).
L'album est fort court : autour de 45 minutes. Ceux qui n'ont pas aimé, diront que c'est bien assez, que c'est déjà bien lourd, bien difficile à ingurgiter.
Récapitulons : que dire, au final, de ce premier album solo de Billy Corgan ? Quelques bons titres : "Mina Loy (M.O.H.)", "The Camera Eye", voire "To Love Somebody" et "Walking Shade". Auxquels on ajoutera sans doute le dernier morceau, "Strayz". Des morceaux mitigés, desquels on ne sait pas bien quoi penser : "All Things Change", "A100", "Now (and Then)", plutôt bons, mais, à la longue, lassants ; "DIA", "Sorrows (In Blue)", "Pretty, Pretty STAR", plats ou intéressants, dirons-nous, selon notre humeur. Quant à "I'm Ready", c'est, jusqu'à nouvel ordre, le seul titre que je condamne absolument, auquel je ne trouve aucune circonstance atténuante.
Ca nous fait 5 titres corrects, voire bons. 6 titres dans les limbes, mêlant du bon et du moins bon, voire du carrément décevant. Enfin, 1 horreur. Faible bilan pour un artiste comme Billy Corgan. Et une impression confuse pour un fan de l'ex-leader des Pumpkins, qui n'ose pas condamner trop fermement, se disant qu'il est peut-être passé à côté de quelque chose, mais qui ne peut, sans mentir, s'enflammer devant cet album.
The Future Embrace est l'objet idéal pour tester l'amour que l'on porte à Billy Corgan. Car il faut être vraiment amoureux de lui pour crier ici encore au génie, à la réussite parfaite et exceptionnelle. Mais il faut aussi, je crois, se garder de critiques trop dures et définitives. The Future Embrace n'est pas Mellon Collie..., on l'aura compris ... Mais cela a déjà été fait il y a dix ans. Billy innove, tâtonne un peu, ça déconcerte sans doute bon nombre de fans, mais laissons tomber nos préjugés et nos attentes surannées, voulant toujours que le même revienne, et laissons ces nouvelles créations investir notre âme. Peut-être finirons-nous par aimer vraiment. D'ici peu, peut-être parlerai-je moi-même de chef-d'oeuvre ! Même si, en secret, je rêve avec vous, non pas d'un retour aux Pumpkins, mais d'un retour au génie de Billy, à ce qu'il sait faire, et sans doute mieux que tous les autres : porter le rock et la musique aux sommets de l'émotion, de la puissance et de la beauté.
Avec cet album, Billy Corgan n'a pas éteint encore tous nos espoirs ; plus que jamais, il les a ravivés, excités.
Les fans des Smashing Pumpkins attendaient The Future Embrace avec impatience et aussi, il faut le dire, un brin de fébrilité. Pas très assurés que leur idole, Billy Corgan, allait être à la hauteur de leurs démesurées attentes. Et, à n'en pas douter, beaucoup vont tomber de haut et peut-être s'effondrer à l'écoute de cette oeuvre.
On était prévenu : plus de batterie, plus de basse ni de guitare criante. En lieu et place : de l'électronique et des restes de guitares fatiguées. Ajoutez à cela, bien sûr, la boîte à rythmes.
L'album s'ouvre gentiment avec "All Things Change". C'est frais, aérien, optimiste ; ça se laisse écouter, on peut presque se convaincre que c'est bon. C'est une entrée en matière qui laisse de l'espoir pour la suite de l'album. Et puis, c'est "Mina Loy (M.O.H.)". Montée en puissance. Morceau rythmé et agréable. Billy ne nous déroute pas encore trop. Il est encore temps de croire à un grand album, voire au génie ... "Can I give my old heart to you", ne cesse de demander Billy dans cette chanson, ma foi bien entraînante, et qui ne trouvera, je pense, que peu de détracteurs. On aimerait que le reste soit du même tonneau ...
Troisième titre : "The Camera Eye". Heureuse surprise. C'est un air très sympa, avec de jolies nuances. Bel air de guitare sombre et sensuel, sur lequel la voix de Billy, pleine d'entrain, fait des merveilles. Ce n'est pas le Billy auquel on est habitué, mais ça fait quand même du bien. Jusque-là, vous me direz, réussite, même si rien n'est vraiment transcendant. C'est bien sympa. On dit merci qui ? Merci Billy !
Attention : maintenant on passe à la fameuse reprise des Bee Gees, que tout le monde redoutait, craignant véritablement le pire. Eh bien, là encore, c'est une assez bonne surprise. "To Love Somebody" se laisse encore écouter avec un certain plaisir. L'intervention vocale de Robert Smith est fort discrète, dans le refrain. Ce n'est pas le morceau du siècle, mais Billy sauve encore sa peau sur ce titre ... plus pour très longtemps.
Cinquième morceau de l'album : "A100". Il fait partie de cette grappe de titres qui étaient depuis déjà quelques temps disponibles sur le Net. Pas de surprise donc. Le début est franchement bon. Alternance entre un son lourd et percutant et un relâchement mélodieux fort agréable. Au fil du morceau, on se lasse un peu, ça s'englue quelque peu. On se demande si c'est la nouveauté qui n'est pas encore bien sensible à nos oreilles, ou si c'est (peut-être tout simplement) un petit peu mauvais. On est soulagé quand "A100" se termine.
"DIA" : morceau très attendu, car Jimmy Chamberlain y est, paraît-il, présent derrière la batterie. Paraît-il ... car ce pourrait être un autre que ça ne changerait pas grand chose. Il ne sublime pas vraiment ce morceau qui ne peut manquer de décevoir (au moins un peu). C'est rythmé, enlevé, ça bouge, mais c'est plutôt plat, sans grandes nuances. Manque de créativité. On commence réellement à s'inquiéter à ce moment de l'album, même si on aime beaucoup Billy. La fin va-t-elle relever tout ça ? Nous éblouir enfin ? ...
Ce n'est pas "Now (and Then)" qui va complètement nous rassurer. Très calme, un peu planant. Dommage qu'on ne soit pas un peu plus énervé avant d'en venir déjà à une telle accalmie. On essaie de se convaincre que c'est beau - et ça l'est quand même quelque peu. Un petit crissement de guitare nous plonge (trop peu de temps) dans une ambiance qu'on aime bien, intense. En fait, il est difficile d'avoir une opinion claire sur ce morceau : on pourra dire à un moment que c'est beau, à un autre que c'est lassant, un peu répétitif, les plus mauvaises langues diront que c'est chiant.
Alors là, bouchez-vous les oreilles ! Nos derniers espoirs d'avoir peut-être affaire à un grand album tombent en lambeaux ! Le morceau s'appelle "I'm Ready". Nous, on n'est carrément pas prêts pour ça. C'est presque inaudible. Ca fait de la peine. On a envie de dire : mais pourquoi Billy ? pourquoi ? WHY ? ... Je ne sais pas si je suis trop sévère avec ce titre, mais ... vivement qu'il s'arrête.
Alors juste après, c'est "Walking Shade", que tout le monde connaît depuis longtemps. C'est le type de morceau qui plaît tout de suite, séduisant, sucré ... mais qui, sans doute, ne séduira pas éternellement, qui s'usera assez vite. C'est probablement le moment le plus punchy de l'album. C'est bon, mais on a du mal à sauter au plafond ou à s'accrocher aux rideaux. Bref, ça passe bien ; mais qu'en sera-t-il à la centième écoute - si jamais quelqu'un va un jour jusque-là ?
"Sorrows (In Blue)". On peut sans doute sauver ce morceau, encore plus court que les autres, qui crée une atmosphère bien particulière, mêlant habilement espoir et trouble, bien dark et bizarre. On reste néanmoins, c'est une habitude, sur notre faim. Avant-dernier titre : va-t-on enfin franchement vibrer ? Peine perdue ... "Pretty, Pretty STAR" : comment décrire ce machin ? L'air me fait penser spontanément au Japon ; c'est plutôt gai. J'essaie d'y discerner la beauté : parfois je me dis qu'elle est peut-être là, mais que j'ai du mal à la voir, parfois elle me paraît définitivement absente. Mon opinion n'est toujours pas vraiment faite, mais je suis franchement perplexe. Au bout de plusieurs écoutes, mon sentiment s'améliore.
L'album se conclut sur une chanson sans fioriture, "Strayz", où Billy chante très doucement, très délicatement. Il nous répète : "You know I'm true". On veut bien le croire. La chanson est belle, elle est assez convaincante et soulage après quelques titres douloureux de cet album ("I'm Ready" en tête).
L'album est fort court : autour de 45 minutes. Ceux qui n'ont pas aimé, diront que c'est bien assez, que c'est déjà bien lourd, bien difficile à ingurgiter.
Récapitulons : que dire, au final, de ce premier album solo de Billy Corgan ? Quelques bons titres : "Mina Loy (M.O.H.)", "The Camera Eye", voire "To Love Somebody" et "Walking Shade". Auxquels on ajoutera sans doute le dernier morceau, "Strayz". Des morceaux mitigés, desquels on ne sait pas bien quoi penser : "All Things Change", "A100", "Now (and Then)", plutôt bons, mais, à la longue, lassants ; "DIA", "Sorrows (In Blue)", "Pretty, Pretty STAR", plats ou intéressants, dirons-nous, selon notre humeur. Quant à "I'm Ready", c'est, jusqu'à nouvel ordre, le seul titre que je condamne absolument, auquel je ne trouve aucune circonstance atténuante.
Ca nous fait 5 titres corrects, voire bons. 6 titres dans les limbes, mêlant du bon et du moins bon, voire du carrément décevant. Enfin, 1 horreur. Faible bilan pour un artiste comme Billy Corgan. Et une impression confuse pour un fan de l'ex-leader des Pumpkins, qui n'ose pas condamner trop fermement, se disant qu'il est peut-être passé à côté de quelque chose, mais qui ne peut, sans mentir, s'enflammer devant cet album.
The Future Embrace est l'objet idéal pour tester l'amour que l'on porte à Billy Corgan. Car il faut être vraiment amoureux de lui pour crier ici encore au génie, à la réussite parfaite et exceptionnelle. Mais il faut aussi, je crois, se garder de critiques trop dures et définitives. The Future Embrace n'est pas Mellon Collie..., on l'aura compris ... Mais cela a déjà été fait il y a dix ans. Billy innove, tâtonne un peu, ça déconcerte sans doute bon nombre de fans, mais laissons tomber nos préjugés et nos attentes surannées, voulant toujours que le même revienne, et laissons ces nouvelles créations investir notre âme. Peut-être finirons-nous par aimer vraiment. D'ici peu, peut-être parlerai-je moi-même de chef-d'oeuvre ! Même si, en secret, je rêve avec vous, non pas d'un retour aux Pumpkins, mais d'un retour au génie de Billy, à ce qu'il sait faire, et sans doute mieux que tous les autres : porter le rock et la musique aux sommets de l'émotion, de la puissance et de la beauté.
Avec cet album, Billy Corgan n'a pas éteint encore tous nos espoirs ; plus que jamais, il les a ravivés, excités.
Sympa 14/20 | par GCX |
Posté le 24 juin 2005 à 11 h 36 |
Billy Corgan est un caméléon musical dont on ne pourra jamais nier son côté surprenant et entreprenant.
Car Billy, malgré les ascensions et les désillusions qu'il a connues, n'a jamais disparu, a continué d'évoluer et de se mouvoir dans un univers qu'il aurait pu dompter dix ans plus tôt. Evidemment, on se doute que ce n'est pas avec The Future Embrace que l'Américain le surplombera -le trop-plein de publicité amenuisant la crédibilité artistique. Mais est-ce seulement ce qu'il recherche ? Non, il a perdu cette recherche de la perfection, de la hauteur. Fini le temps où il excellait dans un style particulier. Il touche à tout, explore, se tourne vers l'avenir et fait de l'environnement actuel sa source d'inspiration. Il se sculpte, se peint, s'écrit. Et nous retrouvons cette expérimentation de soi dans The Future Embrace.
Le torse nu et le visage pur: voilà notre premier rapport avec un Corgan, hésitant cependant à se donner ainsi. Il place ses mains devant son visage comme pour demander à ses auditeurs d'accepter ce qu'il est devenu, de ne pas être déçu par son projet. Il est humain avant tout.
Avant toute chose, l'album est déstabilisant. On sent que les "Citrouilles" sont loin et que l'électro a pris le dessus sur les guitares auxquelles nous étions habituées. Et cette tonalité est donnée dès la première piste avec "All Things Change": Billy s'offre de façon toute nouvelle, plus sereinement, avec un optimisme très prononcé ( "we can change the world"). Billy s'offre, sans savoir qui il est, où il va. On vit sa musique avec lui, pour l'exaltation-"Mina Loy (m.o.h.)"-et la déception-"A100".
Ainsi, tout au long de ces 12 pistes, nous trouvons un Corgan incertain, tatônnant, qui se trouve dans un style new-wave aux tendances shoegazing qu'il ne maîtrise que partiellement. Billy oscille entre réminiscence et projection, entre passé et avenir dont la rencontre peut créer de mémorables surprises ( la reprise des Bee Gees "To Love Somebody") et des déboires à laisser de côté (" I'm Ready", " Now And Then"). Les petites erreurs sont pardonnables, surtout que c'est un Billy tout jeune qui élabore et se débarrasse de ses désirs musicaux dans nos oreilles. En tant qu'album peignant les relations humaines, pourquoi n'aurait-il pas le droit d'être constitué de hauts et de bas ? Surtout que ces hauts et ces bas sont bien placés. La vie commence de façon magique, devient plus fade au fil du temps, et se finit en apothéose avec la douceur froide de "Straiz".
Un manque de consistance dans The Futur Embrace ? Assurément. Mais des bribes de génie nous laissent entrevoir de l'espoir quant à l'avenir de Billy Corgan. En acceptant son humanité, en entrevoyant son côté perfectible sans l'emmener vers une perfection intouchable, alors la déception sera impossible. L'époque des Smashing Pumpkins est révolue, finie, terminée. Inutile d'attendre le retour d'un Adore ou d'un Mellon Collie And The Infinite Sadness. Une carrière en soliste n'a pas de sens si l'on pense l'artiste seulement dans son ancien groupe.
"Can I give my old heart to you?": au vu de ce premier album solo prometteur, impossible de lui dire non.
Car Billy, malgré les ascensions et les désillusions qu'il a connues, n'a jamais disparu, a continué d'évoluer et de se mouvoir dans un univers qu'il aurait pu dompter dix ans plus tôt. Evidemment, on se doute que ce n'est pas avec The Future Embrace que l'Américain le surplombera -le trop-plein de publicité amenuisant la crédibilité artistique. Mais est-ce seulement ce qu'il recherche ? Non, il a perdu cette recherche de la perfection, de la hauteur. Fini le temps où il excellait dans un style particulier. Il touche à tout, explore, se tourne vers l'avenir et fait de l'environnement actuel sa source d'inspiration. Il se sculpte, se peint, s'écrit. Et nous retrouvons cette expérimentation de soi dans The Future Embrace.
Le torse nu et le visage pur: voilà notre premier rapport avec un Corgan, hésitant cependant à se donner ainsi. Il place ses mains devant son visage comme pour demander à ses auditeurs d'accepter ce qu'il est devenu, de ne pas être déçu par son projet. Il est humain avant tout.
Avant toute chose, l'album est déstabilisant. On sent que les "Citrouilles" sont loin et que l'électro a pris le dessus sur les guitares auxquelles nous étions habituées. Et cette tonalité est donnée dès la première piste avec "All Things Change": Billy s'offre de façon toute nouvelle, plus sereinement, avec un optimisme très prononcé ( "we can change the world"). Billy s'offre, sans savoir qui il est, où il va. On vit sa musique avec lui, pour l'exaltation-"Mina Loy (m.o.h.)"-et la déception-"A100".
Ainsi, tout au long de ces 12 pistes, nous trouvons un Corgan incertain, tatônnant, qui se trouve dans un style new-wave aux tendances shoegazing qu'il ne maîtrise que partiellement. Billy oscille entre réminiscence et projection, entre passé et avenir dont la rencontre peut créer de mémorables surprises ( la reprise des Bee Gees "To Love Somebody") et des déboires à laisser de côté (" I'm Ready", " Now And Then"). Les petites erreurs sont pardonnables, surtout que c'est un Billy tout jeune qui élabore et se débarrasse de ses désirs musicaux dans nos oreilles. En tant qu'album peignant les relations humaines, pourquoi n'aurait-il pas le droit d'être constitué de hauts et de bas ? Surtout que ces hauts et ces bas sont bien placés. La vie commence de façon magique, devient plus fade au fil du temps, et se finit en apothéose avec la douceur froide de "Straiz".
Un manque de consistance dans The Futur Embrace ? Assurément. Mais des bribes de génie nous laissent entrevoir de l'espoir quant à l'avenir de Billy Corgan. En acceptant son humanité, en entrevoyant son côté perfectible sans l'emmener vers une perfection intouchable, alors la déception sera impossible. L'époque des Smashing Pumpkins est révolue, finie, terminée. Inutile d'attendre le retour d'un Adore ou d'un Mellon Collie And The Infinite Sadness. Une carrière en soliste n'a pas de sens si l'on pense l'artiste seulement dans son ancien groupe.
"Can I give my old heart to you?": au vu de ce premier album solo prometteur, impossible de lui dire non.
Bon 15/20
Posté le 10 octobre 2005 à 18 h 27 |
On est en droit d'attendre monts et merveilles de Billy Corgan tant son talent (son génie ?) est à l'image du son énorme qui caractérisait les Pumpkins.
Le fan malin a sûrement remarqué une constante corganienne : l'homme fait ce qu'il veut, et ce qu'il veut n'est jamais ce que l'on attend de lui. En effet, nous avons là l'un des trop rares artistes à n'avoir jamais livré deux fois le même disque.
Alors, quid de "The Future Embrace" ?
Un putain de bon disque. L'homme retrouve une certaine fraîcheur qui manquait à Zwan, et renoue avec sa tradition de chansons ne se livrant pas à la première écoute.
C'est par ses subtilités que "The Future Embrace" brille, accroche, respire et séduit. Corgan signe une série de chansons à la fois simples et complexes, pleines de contrastes ( -à l'image du bonhomme- ), pleurant toujours la perte d'une certaine innocence et appelant l'Amour à la rescousse.
Pas si proche soniquement parlant d' "Adore" qu'on peut le lire ici et là, ce disque est surtout une oeuvre attachante, envoûtante, dans laquelle on peut se plonger de jour heureux comme de nuit taciturne, avec une égale intensité.
On peut faire la fine bouche sur certains titres bien sûr, mais lorsque ça fonctionne, lorsque tout est en place, rien n'égal Corgan.
Comme à l'accoutumé, les nombreux non-subtils fans des Citrouilles détestent, évoquent trahison, et adjectifs comme 'merdique' ou 'chiant'. Mais puisqu'on s'amuse à comparer ce qu'on rejette aux choses les plus basses de la Terre, laissez-moi comparer ce que j'aime aux choses les plus hautes de ce bas monde. Ce disque divin est amour.
Encore une fois les cyniques peuvent aller se coucher.
Comme a chanté Billy : "Only Love Can Win".
Le fan malin a sûrement remarqué une constante corganienne : l'homme fait ce qu'il veut, et ce qu'il veut n'est jamais ce que l'on attend de lui. En effet, nous avons là l'un des trop rares artistes à n'avoir jamais livré deux fois le même disque.
Alors, quid de "The Future Embrace" ?
Un putain de bon disque. L'homme retrouve une certaine fraîcheur qui manquait à Zwan, et renoue avec sa tradition de chansons ne se livrant pas à la première écoute.
C'est par ses subtilités que "The Future Embrace" brille, accroche, respire et séduit. Corgan signe une série de chansons à la fois simples et complexes, pleines de contrastes ( -à l'image du bonhomme- ), pleurant toujours la perte d'une certaine innocence et appelant l'Amour à la rescousse.
Pas si proche soniquement parlant d' "Adore" qu'on peut le lire ici et là, ce disque est surtout une oeuvre attachante, envoûtante, dans laquelle on peut se plonger de jour heureux comme de nuit taciturne, avec une égale intensité.
On peut faire la fine bouche sur certains titres bien sûr, mais lorsque ça fonctionne, lorsque tout est en place, rien n'égal Corgan.
Comme à l'accoutumé, les nombreux non-subtils fans des Citrouilles détestent, évoquent trahison, et adjectifs comme 'merdique' ou 'chiant'. Mais puisqu'on s'amuse à comparer ce qu'on rejette aux choses les plus basses de la Terre, laissez-moi comparer ce que j'aime aux choses les plus hautes de ce bas monde. Ce disque divin est amour.
Encore une fois les cyniques peuvent aller se coucher.
Comme a chanté Billy : "Only Love Can Win".
Parfait 17/20
Posté le 23 janvier 2006 à 18 h 25 |
Parfois il faut remettre les choses à leur place. The Future Embrace, sans être mauvais, est quand même assez faible.
Je tiens à préciser que je n'ai jamais été un admirateur forcené des Pumpkins; mais je prends cependant beaucoup de plaisir à écouter des disques tels que Siamese Dreams ou Mellon Collie... qui recèlent, malgré des plages ennuyeuses, des titres merveilleux. Et surtout, surtout, je reconnais le génie qui sommeille derrière le monumental Adore, certainement un des meilleurs disques des années 90 et sans aucun doute le gratin de la discographie de Billy-à-la-voix-de-canard.
Contrairement à beaucoup, j'attendais avec impatience cet effort solo promis comme électronique avec des réminiscences eighties, en repensant à Adore ; et une écoute distraite m'a même franchement enthousiasmé. Malheureusement, la déception a été à la hauteur des mes espérances lorsque j'ai réellement écouté The Future Embrace.
Car si Corgan a bel et bien trouvé un son (seul véritable intérêt de l'album), l'échec de cet effort tient certainement à l'absence totale de mélodies correctes. Un vide sidéral parcoure la grande majorité des compositions et il semble ahurissant de se dire que la reprise des Bee Gees fait partie des seuls 5 titres corrects de The Future Embrace!
Saluons donc tout de même le pompier mais très efficace "Mina Loy", la verve qui emballe "The Cameraeye", le sympathique "DIA" et le beau "Now And Then" qui survolent cet océan de médiocrité.
Ainsi, Corgan a beau expérimenter, surprendre, il n'en reste pas moins qu'il a oublié l'essentiel: faire un bon disque. Et cela devient inquiétant: après le trop opportuniste et vain Machina..., le bide justifié de Zwan, et cette tentative malheureuse en solo, que peut on attendre encore du mégalo chauve ? Eh Billy ! Et si tu te faisais repousser les cheveux ?
Je tiens à préciser que je n'ai jamais été un admirateur forcené des Pumpkins; mais je prends cependant beaucoup de plaisir à écouter des disques tels que Siamese Dreams ou Mellon Collie... qui recèlent, malgré des plages ennuyeuses, des titres merveilleux. Et surtout, surtout, je reconnais le génie qui sommeille derrière le monumental Adore, certainement un des meilleurs disques des années 90 et sans aucun doute le gratin de la discographie de Billy-à-la-voix-de-canard.
Contrairement à beaucoup, j'attendais avec impatience cet effort solo promis comme électronique avec des réminiscences eighties, en repensant à Adore ; et une écoute distraite m'a même franchement enthousiasmé. Malheureusement, la déception a été à la hauteur des mes espérances lorsque j'ai réellement écouté The Future Embrace.
Car si Corgan a bel et bien trouvé un son (seul véritable intérêt de l'album), l'échec de cet effort tient certainement à l'absence totale de mélodies correctes. Un vide sidéral parcoure la grande majorité des compositions et il semble ahurissant de se dire que la reprise des Bee Gees fait partie des seuls 5 titres corrects de The Future Embrace!
Saluons donc tout de même le pompier mais très efficace "Mina Loy", la verve qui emballe "The Cameraeye", le sympathique "DIA" et le beau "Now And Then" qui survolent cet océan de médiocrité.
Ainsi, Corgan a beau expérimenter, surprendre, il n'en reste pas moins qu'il a oublié l'essentiel: faire un bon disque. Et cela devient inquiétant: après le trop opportuniste et vain Machina..., le bide justifié de Zwan, et cette tentative malheureuse en solo, que peut on attendre encore du mégalo chauve ? Eh Billy ! Et si tu te faisais repousser les cheveux ?
Pas terrible 9/20
Posté le 22 octobre 2006 à 10 h 37 |
Tourner 7 fois sa langue dans sa bouche... autant aujourd'hui je suis emballé par cet album, qu'un an auparavant ce n'était pas le cas.
Le passé glorieux de Billy était trop frais et faisait sûrement trop d'ombre à cet album.
Aujourd'hui, en ayant mis en arrière-plan les citrouilles j'ai trouvé un album sympathique, dénué d'artifices avec de réelles beautés ("Mina Loy", "The Cameraeye", "DIA") et mêmes des morceaux décalés (Walking Shades, Sorrows).
C'est sûr, c'est pas le meilleur album du siècle mais le pari de Billy est courageux. Je suis persuadé que le même album sous le nom des Smashing Pumpkins aurait reçu un plébiscite complet.
De là à dire que les fans sont des girouettes...
Le passé glorieux de Billy était trop frais et faisait sûrement trop d'ombre à cet album.
Aujourd'hui, en ayant mis en arrière-plan les citrouilles j'ai trouvé un album sympathique, dénué d'artifices avec de réelles beautés ("Mina Loy", "The Cameraeye", "DIA") et mêmes des morceaux décalés (Walking Shades, Sorrows).
C'est sûr, c'est pas le meilleur album du siècle mais le pari de Billy est courageux. Je suis persuadé que le même album sous le nom des Smashing Pumpkins aurait reçu un plébiscite complet.
De là à dire que les fans sont des girouettes...
Très bon 16/20
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