Figurine

Lorsque l'on pense musique(s) électronique(s), souvent on évoque la "French Touch", des labels tel que Warp et Ninja Tunes ou l'emprise historique de l'Allemagne depuis les années 70 sur ce mouvement populaire. Tout cela est bel et bien bon, mais quid des Etats-Unis ? A vrai dire, pas grand-chose. Heureusement la musique indépendante américaine fourmille de projets divers et variés et laisse une petite place à l'électro.
Figurine fait parti des ces (trop) rares projets d'électroniciens du pays de l'oncle Sam. Ces braves gens font pourtant preuve d'une science très subtile en la matière. Abrités derrière un paravent pop extrêmement mélodique, ils n'hésitent pas à se laisser baigner par un peu d'electro-clash ou à confronter leurs ritournelles avec des rythmiques plus sévères, voire à tenter quelques expériences (genre savant fou) qui échappent aisément à son créateur.
Noyée dans une insouciance primordiale pour les concepteurs comme pour les auditeurs, cette musique coule entre les oreilles avec aisance, un vrai régal ! On a beau chercher un accroc dans ce montage de boites à rythmes, claviers (plus ou moins) vintages, trafficotages de sons d'ordinateur ou déformations des voix, force est de reconnaître que tout est bien géré. Et bien qu'il soit ici naturel de danser, il n'est pas interdit de réfléchir. C'est peut-être là qu'est le pari le plus oser de cet album, cet espèce d'antagonisme entre les plaisirs du corps et ceux de l'esprit. Pari réussi !