Kimya Dawson
Hidden Vagenda |
Label :
K |
||||
Hidden Vagenda est le dernier opus en date de Kimya Dawson. On peut y retouver ses habituels compères d' Herman Düne, et l'adoubement du pape du mouvement, puisque Daniel Jonhston est venu prêter sa voix sur le titre "Singing Machine". On retrouvera d'ailleurs dans le joli livrets de belles photos de Kimya et ses amis. Pour en finir avec les annecdotes informatives, l'album a été enregistré en partie en France.
Maintenant, causons musique. Ceux qui connaissent l'oeuvre de Kimya, en solo ou dans les Moldy Peaches, ne seront pas déroutés. On la retrouve telle qu'en elle-même : dejantée et terriblement touchante. Pour ceux qui ne connaissent que son nom via le buzz autour de son ancien compère Adam Green, attention ! Car si Adam s'est un peu rangé dans des instrumentations classieuses, Kymia elle a gardé cette veine baroque, flirtant constament avec le n'importe quoi ou le mauvais goût qu'on adorait dans les Moldy Peaches (et notamment ces satanés solos de guitare, dignes de metalleux FM des 80's).
Mais voilà, cette fille a la grâce avec elle, et ce Hidden Vaggenda est encore une fois, un grand disque, déguisé en petit receuil de chansonnettes vite ficelées.
Maintenant, causons musique. Ceux qui connaissent l'oeuvre de Kimya, en solo ou dans les Moldy Peaches, ne seront pas déroutés. On la retrouve telle qu'en elle-même : dejantée et terriblement touchante. Pour ceux qui ne connaissent que son nom via le buzz autour de son ancien compère Adam Green, attention ! Car si Adam s'est un peu rangé dans des instrumentations classieuses, Kymia elle a gardé cette veine baroque, flirtant constament avec le n'importe quoi ou le mauvais goût qu'on adorait dans les Moldy Peaches (et notamment ces satanés solos de guitare, dignes de metalleux FM des 80's).
Mais voilà, cette fille a la grâce avec elle, et ce Hidden Vaggenda est encore une fois, un grand disque, déguisé en petit receuil de chansonnettes vite ficelées.
Excellent ! 18/20 | par To7 |
Posté le 16 janvier 2010 à 10 h 30 |
Avant qu'on se souvienne qu'elle nous aime, Kimya Dawson avait déjà quelques bagages à son sac. Les Moldy Peaces, bien sur, mais aussi une ribambelle de CDs cheap, anti-folk, et aigre-doux. Alors ne nous méprenons pas, l'anti-folk est à mon sens, pas si inversé que ça du système folk que nous connaissons tous. Toujours est-il que nous avons ici le premier album qui aura son retentissement, au delà du cercle fermé de ses fans et des anciens adorateurs des Moldy. Désormais trouvable dans tout le bon disquaires, il est le premier à vraiment s'imposer, et surtout à imposer Kimya comme une figure imposante de la musique fait main, à la maison, qui sent bon les gâteaux de maman et le plastique barbie.
Cette notoriété est à mettre en parallèle à l'arrivée chez K Records, amenant surement un peu plus de professionnalisme. Nous voilà donc avec un objet plus riche, plus harmonieux. Oh, nous sommes encore bien dans la prolongation de musiques pas toujours bien enregistrées, mais cette fois, s'y mêlent d'autres vrais instruments, des potes (Daniel Johnston et Hermane Düne en tête) qui viennent jouer ici et là au gré du vent, faire quelques choeurs, bidouiller dans l'allégresse.
Avec le recul, il est toujours difficile de juger ce genre d'album qu'on a tendance à trop vite classer en tant que charnière... Ici, entre le côté très crasseux du début, et l'envolée presque pop de la suite. Cependant, cet opus est quelque chose d'autre qu'une simple jointure entre deux albums aux univers radicalement différents. Il a sa propre âme, ses propres sentiments, son propre monde. Plusieurs titres à retenir, plusieurs choses à réécouter pour avoir tout les ingrédients au fond du palais et que chaque saveur s'affirme en tant que telle. En parlant de cuisine, un peu plus de la moitié de l'album fut enregistré dans la cuisine de la famille Dawson. D'où le côté chiffon rose derrière la photo de la couverture.
"It's Been Raining" ouvre le bal. Le genre de bal ou vous regardez la fille de vos rêves danser avec le bel élève étranger et sportif. Un rictus amer au visage, le ton est lancé. C'est une musique qui nous tiraille dans une mélancolie grinçante aux sourires, aux soupirs; avec un léger balancement vers la tristesse profonde. Mais bon, des émotions plutôt que la neutralité.
"It seemed like everyone I knew was dying... I looked in the mirror and I was on fire". Vraiment, le plastique barbie et les gâteaux de maman ont brûlé avec cette chanson qui, le malheur est là, est loin d'être la plus triste de cette prochaine demi-heure. J'aimerais presque dire qu'Hidden Vendetta tombe dans la fatalité. D'ailleurs je le dis. Ceux qui, habitués à Remember That I Love You, s'attendent à bondir et rebondir pareillement trouveront bien funeste de ne trouve qu'une ou deux musiques enjouées et rigolardes dans ces 14 morceaux. "Viva La Persistence" notamment, très sympa avec sa petite batterie.
Non, le reste du temps, on sentirait presque poindre quelques larmes au coin de l'oeil. "Singing Machine" ou encore la très blasante "You Love Me" n'amélioreront en rien votre humeur. Dans cette dernière, le son d'un petit piano aérien n'aura l'air de voler que pour mieux vous déposer ses bombes au cœur... Enfin, si toutefois vous étiez encore vivant après "Moving On" , accompagnée de la pianiste (maintenant presque oubliée) Vanessa Carlton, sur des accords mineurs, des guitares légères et des chants qui semble venir d'en autre temps, d'un compte funeste d'Allan Edgar Poe. Tristesse ironique mon amie. On en vient presque à regretter le début, qui en comparaison semblait plus enjoué.
Torture douçâtre parfois entrecoupée de petits gags ("Parade") trop courts, l'auditeur attendra avec espoir d'autres petites remontées de moral.
...Une lumière peut-être ? Il n'en est rien.
Je regarde cette pochette de l'album, et Kimya semble me regarder avec le regard de Machiavel, presque celui de la cruauté. Musicalement, on a le droit à des batteries plombantes, des guitares étonnamment bien accordées et des chants graves. Graves comme ceux de "Anthrax" qui est à mon sens le frisson ultime. Celui de la mort proche, j'entends. Ses chœurs de metalleux cachés dans des catacombes, ce solo presque Portisheadien, cette voix lancinante qui semble nous conduire directement au cortège funèbre... Lourd. Vous l'auriez deviner au titre.
Clinquante et brinqueballant d'un fossé à une tombe, d'une fausseté précise et d'une précision presque malsaine, l'écoute de Hidden Vendetta, contrairement à tout le reste de la discographie de Kimya Dawson, ne laisse pas de sourires à la fin. On en sort pas forcément indemne. Il y a même peu de chances de survie, à vrai dire.
On finit avec "Angels And Seagulls" , qu'on aurait dit écrite pour être l'ending d'une série sombre comme Six Feet Under. On a envie de se remettre un Alphabutt pour décompresser, mais celui-là n'était pas encore sortit à l'époque. C'est dans longtemps que la maman nous servira ses meilleurs muffins au chocolat, pour l'instant, elle nous sert surtout des biscuits secs et amers.
Alors, que peut-on dire en conclusion de tout cela? Connaissant à l'époque uniquement les Moldy Peaches et leur énergie positivement lo-fi, j'ai été très surpris à l'écoute de ce premier disque. Remember That I Love You, plus accessible, fut d'abord mon unique album "à recommander" de l'amie Dawson. Mais, le temps passant, je redécouvre chacune de ses musiques, chaque atmosphère, sentiments, ressentiments... On en vient à se demander si Hidden Vagenda ne serait pas la vengeance cachée de la chanteuse, qui nous fait passer par les scène les plus crues et cruelles. La perte de l'amour, le décès d'être chers, les enterrements, la maladie... Rien n'y échappe. C'est d'ailleurs dans les lyrics très sombre vous l'aurez compris. Je vous les épargne.
Cet album est une perle noire à part dans la discographie de l'ex-Moldy, et on est en droit d'espérer, pour son état mental, qu'elle ne nous refera plus jamais frissoner ainsi. Mais dans notre égoïsme, on en redemanderait presque.
Mis à part quelques musiques sans réel intérêt, le reste un bijou acide et corrosif qui me semble être un total décalage avec l'univers proposé par l'artiste d'accoutumée. La très grande tristesse (presque trop) qui se dégage de tout ce fatras d'un côté, et la qualité certaine de l'album de l'autre, je suis tiraillé pour la note de cet effort. Tellement étrange que je tente un "très bon" car l'album est bon en tant que tel. Après à vous de voir si vous voulez vous mettre dans un tel état ensuite.
Je pense au final qu'Hidden Vagenda est la revanche que la vie prend à notre insu, sur notre bonheur. Cette vision horrifique étant dure à avaler pour moi, la notation fut encore plus rude.
Dawson semble nous dire que la Mort et son échiquier veille cruellement à ce que personne ne gagne la partie. Jamais.
Cette notoriété est à mettre en parallèle à l'arrivée chez K Records, amenant surement un peu plus de professionnalisme. Nous voilà donc avec un objet plus riche, plus harmonieux. Oh, nous sommes encore bien dans la prolongation de musiques pas toujours bien enregistrées, mais cette fois, s'y mêlent d'autres vrais instruments, des potes (Daniel Johnston et Hermane Düne en tête) qui viennent jouer ici et là au gré du vent, faire quelques choeurs, bidouiller dans l'allégresse.
Avec le recul, il est toujours difficile de juger ce genre d'album qu'on a tendance à trop vite classer en tant que charnière... Ici, entre le côté très crasseux du début, et l'envolée presque pop de la suite. Cependant, cet opus est quelque chose d'autre qu'une simple jointure entre deux albums aux univers radicalement différents. Il a sa propre âme, ses propres sentiments, son propre monde. Plusieurs titres à retenir, plusieurs choses à réécouter pour avoir tout les ingrédients au fond du palais et que chaque saveur s'affirme en tant que telle. En parlant de cuisine, un peu plus de la moitié de l'album fut enregistré dans la cuisine de la famille Dawson. D'où le côté chiffon rose derrière la photo de la couverture.
"It's Been Raining" ouvre le bal. Le genre de bal ou vous regardez la fille de vos rêves danser avec le bel élève étranger et sportif. Un rictus amer au visage, le ton est lancé. C'est une musique qui nous tiraille dans une mélancolie grinçante aux sourires, aux soupirs; avec un léger balancement vers la tristesse profonde. Mais bon, des émotions plutôt que la neutralité.
"It seemed like everyone I knew was dying... I looked in the mirror and I was on fire". Vraiment, le plastique barbie et les gâteaux de maman ont brûlé avec cette chanson qui, le malheur est là, est loin d'être la plus triste de cette prochaine demi-heure. J'aimerais presque dire qu'Hidden Vendetta tombe dans la fatalité. D'ailleurs je le dis. Ceux qui, habitués à Remember That I Love You, s'attendent à bondir et rebondir pareillement trouveront bien funeste de ne trouve qu'une ou deux musiques enjouées et rigolardes dans ces 14 morceaux. "Viva La Persistence" notamment, très sympa avec sa petite batterie.
Non, le reste du temps, on sentirait presque poindre quelques larmes au coin de l'oeil. "Singing Machine" ou encore la très blasante "You Love Me" n'amélioreront en rien votre humeur. Dans cette dernière, le son d'un petit piano aérien n'aura l'air de voler que pour mieux vous déposer ses bombes au cœur... Enfin, si toutefois vous étiez encore vivant après "Moving On" , accompagnée de la pianiste (maintenant presque oubliée) Vanessa Carlton, sur des accords mineurs, des guitares légères et des chants qui semble venir d'en autre temps, d'un compte funeste d'Allan Edgar Poe. Tristesse ironique mon amie. On en vient presque à regretter le début, qui en comparaison semblait plus enjoué.
Torture douçâtre parfois entrecoupée de petits gags ("Parade") trop courts, l'auditeur attendra avec espoir d'autres petites remontées de moral.
...Une lumière peut-être ? Il n'en est rien.
Je regarde cette pochette de l'album, et Kimya semble me regarder avec le regard de Machiavel, presque celui de la cruauté. Musicalement, on a le droit à des batteries plombantes, des guitares étonnamment bien accordées et des chants graves. Graves comme ceux de "Anthrax" qui est à mon sens le frisson ultime. Celui de la mort proche, j'entends. Ses chœurs de metalleux cachés dans des catacombes, ce solo presque Portisheadien, cette voix lancinante qui semble nous conduire directement au cortège funèbre... Lourd. Vous l'auriez deviner au titre.
Clinquante et brinqueballant d'un fossé à une tombe, d'une fausseté précise et d'une précision presque malsaine, l'écoute de Hidden Vendetta, contrairement à tout le reste de la discographie de Kimya Dawson, ne laisse pas de sourires à la fin. On en sort pas forcément indemne. Il y a même peu de chances de survie, à vrai dire.
On finit avec "Angels And Seagulls" , qu'on aurait dit écrite pour être l'ending d'une série sombre comme Six Feet Under. On a envie de se remettre un Alphabutt pour décompresser, mais celui-là n'était pas encore sortit à l'époque. C'est dans longtemps que la maman nous servira ses meilleurs muffins au chocolat, pour l'instant, elle nous sert surtout des biscuits secs et amers.
Alors, que peut-on dire en conclusion de tout cela? Connaissant à l'époque uniquement les Moldy Peaches et leur énergie positivement lo-fi, j'ai été très surpris à l'écoute de ce premier disque. Remember That I Love You, plus accessible, fut d'abord mon unique album "à recommander" de l'amie Dawson. Mais, le temps passant, je redécouvre chacune de ses musiques, chaque atmosphère, sentiments, ressentiments... On en vient à se demander si Hidden Vagenda ne serait pas la vengeance cachée de la chanteuse, qui nous fait passer par les scène les plus crues et cruelles. La perte de l'amour, le décès d'être chers, les enterrements, la maladie... Rien n'y échappe. C'est d'ailleurs dans les lyrics très sombre vous l'aurez compris. Je vous les épargne.
Cet album est une perle noire à part dans la discographie de l'ex-Moldy, et on est en droit d'espérer, pour son état mental, qu'elle ne nous refera plus jamais frissoner ainsi. Mais dans notre égoïsme, on en redemanderait presque.
Mis à part quelques musiques sans réel intérêt, le reste un bijou acide et corrosif qui me semble être un total décalage avec l'univers proposé par l'artiste d'accoutumée. La très grande tristesse (presque trop) qui se dégage de tout ce fatras d'un côté, et la qualité certaine de l'album de l'autre, je suis tiraillé pour la note de cet effort. Tellement étrange que je tente un "très bon" car l'album est bon en tant que tel. Après à vous de voir si vous voulez vous mettre dans un tel état ensuite.
Je pense au final qu'Hidden Vagenda est la revanche que la vie prend à notre insu, sur notre bonheur. Cette vision horrifique étant dure à avaler pour moi, la notation fut encore plus rude.
Dawson semble nous dire que la Mort et son échiquier veille cruellement à ce que personne ne gagne la partie. Jamais.
Très bon 16/20
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