Throwing Muses

The Real Ramona

The Real Ramona

 Label :     4AD 
 Sortie :    lundi 18 février 1991 
 Format :  Album / CD  Vinyle  K7 Audio   

Kirstin Hersh et Tanya Donelly sont de drôles de filles, du genre non fréquentables car complètement barrées mais pour lesquelles on se sent dangereusement attiré. Au sein des Throwing Muses, elles livrent de grandes chansons, géniales de fraîcheur et d'inventivité, sorte de Pixies décliné au féminin. Les voix se complètent parfaitement, la section rythmique composé de Fred Abong et David Nareizo ajoute ce qu'il faut de mesure, les mélodies sont tout à la fois cristalline et non maîtrisable tant ça part dans toutes les directions.
"Graffiti" possède un refrain prenant et éthéré, alors que "Not Too Soon" oscille entre chœurs subtils et déclamations de folle à lier, et que "Couting Backward" ou "Golding Thing" font la part belle aux guitares flamboyantes. La chimie instable créé des désordres contrôlés, des échappés voulues, des moments de folie volontaire. A partir d'un schéma simple de rock indé, Throwing Muses ont réussi à conjuguer justesse du jeu et absurdité téméraire. Sur "Dylan" on aboutit à une pause arty, presque divine. Mais c'est surtout ce numéro de funambule qui étonne le plus, faisant preuve d'une impressionnante agilité dans l'écriture avec des morceaux doux-dingue et superbement rock. Ainsi "Honey Chain", à l'entrée tout en douceur itérative, débouche sur une ballade grandiose et électrique, à la limite du dérapage. "Two step" est tout simplement une réussite.


Bon   15/20
par Vic


 Moyenne 18.75/20 

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Posté le 02 avril 2006 à 13 h 28

En 1991, le duo bicéphale Tanya Donelly et Kristin Hersch décident une fois pour toute que, non les Pixies n'ont pas le monopole du rock à guitare chez 4AD.

Mais contrairement à leurs glorieux collègues de labels, les deux filles se distinguent par une plus grande sensibilité et variété dans leurs compos. Ici, on a droit pêle-mêle à du 'riot grrrl' avec "Not To Soon" qui a sans doute inspiré Liz Phair pour son majestueux Exile In Guyville de 1993, de l'heavenly voice cher à 4AD avec le très planant et mélancolique "Dylan", et à du très pixien "Golden Thing".

Mais, ce qui retient vraiment l'attention sur cet album, c'est le soin apporté par les deux musiciennes aux mélodies, toutes ici remarquables.

Ainsi, "Red Shoes" est une ballade improbable avec un arpège de guitare sur lequel la voix de Tanya Donelly vient apporter le doux timbre de sa voix. Troublant et magnétique.

"Graffiti" encore une ballade très pop qui fait penser aux Breeders (Tanya Donelly ira former le groupe avec Kim Deal en 1992).

Pour clore l'album, une très jolie ballade "Two Steps" avec une fois de plus cet arpège mélancolique de guitare, nous rappelle que oui, décidément, ces filles avaient un talent monstre.

Un album intemporel, symbole des années 90, qui a enchanté les amateurs de belles mélodies aux voix féminines.
Intemporel ! ! !   20/20



Posté le 27 mai 2007 à 20 h 12

La bande son de ma vie est sur cet album. Quand je l'écoute, je ressens comme Kristen Hersh de la peur, de la joie, l'envie de manger la vie par les deux bouts. Elle défie les morts, dance sur un tombeau, tutoie les dieux pour mieux exulter : "je te veux maintenant" !
Cet album est d'une sensualité folle, avec ces guitares chatoyantes, ces voix éthérées fournies en choeur avec l'autre comparse Tanya Donelli.
Tous les titres sont des bombes absolues, quelques quarante minutes durant.
Il n'y a aucun clavier : on a juste droit à la place à un mille feuille de guitares éthérées, d'une grande pureté.
J'ai toujours eu un petit faible pour les instrumentaux, ne les prenant jamais à la légère. Ici, il y en a un que je qualifirais de chef d'oeuvre et pour une fois, ce mot n'est pas galvaudé. Ah ce "Dylan", répondant au doux nom de du fils de Kristen, est un titre sans batterie, avec des choeurs susurrés. Un ravissement de chaque instant. Du miel que l'on peut goutter, savourer encore et encore.
Douze titres, Douze bijoux de pop rock.
"Two Steps" est le dernier titre de cet album de Throwing Muses, un autre titre lent dans la lignée de "Dylan". Une autre perle, magnifique.
Un disque qui me fait toujours autant frisonner comme au premier jour.
Intemporel ! ! !   20/20



Posté le 17 octobre 2009 à 11 h 03

Il est des albums que l'on prend plaisir à réécouter, comme on peut apprécier un bon vin qui, avec les années, se bonifie. Cet album des Throwing Muses fait partie de cette catégorie, bien en avance sur son temps et qui chatouille agréablement les oreilles, avec des chansons aux constructions originales, des textures musicales variées et dans lequel l'auditeur est conduit à découvrir chaque recoin.
Ce groupe est la somme de talent de ses membres, au point d'avoir influencé bon nombre de groupes américains, décomplexés d'autres et ouvert la voie à un rock indé ou l'imagination règne. Aucune démarche commerciale ne se fait sentir et la présence de ce groupe chez 4AD, gage d'authenticité et de qualité qui m'a permis en 1991 d'acheter ce CD. Il est en bonne place dans mon top albums de tous les temps. La palette musicale s'étire du rock nerveux des Pixies voisins jusqu'aux mélodies suaves d'une pop aérienne de qualité. Pas une chanson n'est à jeter et retient l'attention. On sent un équilibre parfait dans le jeu varié des guitares, une rythmique dosée et un chant ouvert.
Tanya Donelly et Kristin Hersch apportent une pierre essentielle à l'édifice musical et on ne mesure pas encore aujourd'hui la portée de leur œuvre (pour moi) majeure. L'entrainant "Counting Backwards" ouvre merveilleusement cet album avec une rythmique solide et des chœurs angéliques, suivi par "Him Dancing" aux guitares virevoltantes. "Red Shoes", plus calme, est portée par une basse élastique et des changements de rythmes agréables, "Graffiti" est sans doute une des chansons que je préfère, résumant la facilité des deux femmes à trouver un équilibre entre douceur et énergie. Cette dernière est encore plus marquée pour "Golden Thing" qui s'arrache sur une rythmique endiablée et des sonorités de guitares rageuses. "Ellen West" est dans la même veine et on s'attarde sur le jeu de basse tout en finesse, répondant aux guitares fougueuses . "Dylan" est nettement plus vaporeux, une parenthèse aérienne salvatrice pour mieux rebondir sur "Hook In Her Head" et sa batterie plus martiale. La fin du morceau est dantesque dans un déluge de guitares acérées, de chant désabusé et de dérapages noisy plus ou moins contrôlés. "Not Too Soon" est plus classique et rappelle certains aspects pixiens au niveau mélodique. "Honeychain" démarre doucement comme un chuchotement avant de s'envoler sur un lit de guitare langoureux. "Say Goodbye" est plus urbain, une chanson pop parfaite. Cet album se clôt avec grâce et volupté avec "Two Steps", à la douceur angélique... Comment ? J'ai parlé des 12 compositions ? Certainement que cet album le mérite, tout simplement. Intemporel ? Certainement.
Intemporel ! ! !   20/20







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