Ulan Bator

Finis !

Finis ces passages franchement noise où les déflagrations sonores se faisaient légions et où les déferlantes d'électricité suprenaient par leur prompitude et leur puissance.
Ici, tout est posé, parfaitement maîtrisé mais surtout, Ulan Bator réalise avec Vegetale un album incroyablement posé, presque calme et serein... "presque" seulement. Car cette tension qui caractérisait l'essence même du groupe par le passé n'a peut-être jamais été aussi présente, aussi menaçante.
Dès "Lumière Blanche", l'atmoshère prend une tournure crispante. Les guitares remplissent sournoisement l'espace, soutenues par une rythmique placide et surtout par le chant d'Amaury Cambuzat, qui n'avait sans doute jamais été autant mis en avant auparavant. Les compositions sont enfièvrées, gonflées par une intensité rare et peut-être profondément belle; à l'image de ce "Embarquement" qui ne demande qu'à exploser. Mais Ulan Bator a choisi la contenance. Plus fin, plus subtile, mais sans doute plus intéressant également. Jouer sur la corde sensible qui consiste à susciter l'intérêt, éveiller nos sens ou tout simplement, à subjuguer et à tenir en haleine; voilà ce qui semble être désormais le crédo du trio français.
Capable de jouer dans plusieurs registres, Ulan Bator nous gratifie de quelques perles. Ainsi, "Fièvre Hectique" se complaît dans un premier temps dans l'urgence, grâce à une dynamique implacable et parfaite, avant de se poursuivre dans un final preque envoûtant tant l'ambiance développée se fait étrange et enveloppante; tandis que "Hart", dont le début semble être la suite logique de "Fièvre Hectique"; en vient par la suite à briller par sa fragilité apparente, sa douceur et sa beauté que doivent sûrement aujoud'hui jalouser les membres d'Explosions In The Sky.

Ainsi, Vegetale est la troisième production d'Ulan Bator; le troisième opus qui permet au groupe d'afficher alors une discographie exemplaire. Cet album est tout simplement aussi indispensable que le sont ses prédecesseurs.