Jude

On connait tous des artistes qui nous ont profondément déçus. Jude est de ceux là. Après l'excellent No One Is Really Beautiful, l'américain s'était fourvoyé dans une pop mièvre et insipide, portant le nom de King Of Yesterday. Tout un programme, que le jeune Christodal s'était en apparence appliqué à suivre le mieux possible.

Après quatre années passées dans l'oubli, Jude nous revient donc avec Sarah, autoproduit, et dépouillé jusqu'au bout des ongles. Surprenant quand on connait le penchant de cette gueule d'ange pour les bidouillages en tous genres !
Le plus surprenant est que Sarah est un très bon album, touchant parfois la grâce ("Madonna", "You And Me"). Simple, sans prétention et pourtant diablement bien foutu, le charme de l'entreprise réside justement dans sa spontanéité et sa fraîcheur ; et c'est donc avec un plaisir non feint que l'on redécouvre cette voix de fausset et ses mélodies bien troussées.

Jude a retrouvé l'inspiration et l'on ne peut que s'en réjouir. A l'entendre, cela s'est fait dans la douleur, mais il a de quoi être fier de son nouvel objet : détaché de toute obligation commerciale, il revient dans la cour des grands. Par la petite porte, soit, mais avec la classe... Respect, s'il vous plaît !