Suicide
Suicide |
Label :
Red Star |
||||
A l'instar du Metal Machine Music de Lou Reed, le premier album de Suicide est pratiquement impossible à écouter dans son intégralité. En effet, personne, raisonnablement équilibré et normal, ne peut vraiment en rentrant du boulot ou le dimanche matin au réveil, poser cet ovni discographique sur sa platine et vaquer à ses occupations.
C'est pourtant l'un des disques fondateurs de tout ce qui va suivre à partir de 1977, car tous les mouvements musicaux vont puiser dans cet album fondamental, de la techno à la cold-wave et du hip-hop à la musique industrielle
minimaliste, jusqu'à l'abstraction. Ce disque va être un flop total lors de sa sortie, même le mouvement punk va le rejetter; et c'est dans une incomprehension générale que cet album va se forger une réputation d'album-maudit
Aujourd'hui reference force est de reconnaitre que ce disque tout autant insuppportable que génial reste d'un avant-gardiste extrême
Son écoute relève plus de l'agression que du plaisir des oreilles, le bruit et les larsens d'Alan Vega et Martin Rev décapent votre cerveau et vos neurones.
Ecouter les 10' 24 de "Frankie Teardops" ou les 2' 32 apocalyptiques de "Ghost Rider" nous rappelle le choc de la première écoute du "Sister Ray" du Velvet Underground.
On est en terre inconnue où le bidouillage et la distorsion deviennent forme artistique.
C'est un album déstabilisant et unique;
il est donc indispensable.
C'est pourtant l'un des disques fondateurs de tout ce qui va suivre à partir de 1977, car tous les mouvements musicaux vont puiser dans cet album fondamental, de la techno à la cold-wave et du hip-hop à la musique industrielle
minimaliste, jusqu'à l'abstraction. Ce disque va être un flop total lors de sa sortie, même le mouvement punk va le rejetter; et c'est dans une incomprehension générale que cet album va se forger une réputation d'album-maudit
Aujourd'hui reference force est de reconnaitre que ce disque tout autant insuppportable que génial reste d'un avant-gardiste extrême
Son écoute relève plus de l'agression que du plaisir des oreilles, le bruit et les larsens d'Alan Vega et Martin Rev décapent votre cerveau et vos neurones.
Ecouter les 10' 24 de "Frankie Teardops" ou les 2' 32 apocalyptiques de "Ghost Rider" nous rappelle le choc de la première écoute du "Sister Ray" du Velvet Underground.
On est en terre inconnue où le bidouillage et la distorsion deviennent forme artistique.
C'est un album déstabilisant et unique;
il est donc indispensable.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Jimbo |
Posté le 02 septembre 2005 à 17 h 53 |
1977. Année de sortie d'un bon nombre d'excellents albums, le premier Suicide en fait partie. Groupe issu de la scène punk new-yorkaise (Ramones, Talking Heads, Patti Smith, Television...). Leur musique est assez difficile à définir. Je la qualiefierai d'électro-rockabilly minimaliste, à éthique punk (époque oblige).
La première écoute est forcément déconcertante, on n'a jamais entendu quelque chose de semblable. Alan Vega, chanteur/brailleur, balbutie des paroles ou pousse quelques hurlements sur l'électro minimaliste commandé par Martin Rev. Ce dernier use tantôt de mélodies simples ("Rocket U.S.A.", "Johnny", "Girl"...), tantôt de beats sombres ("Ghost Rider", "Frankie Teardrop"...). Le rendu est alors soit merveilleux, soit apocalyptique et violent, mais quoiqu'il en soit toujours intense.
Que l'on aime ou pas, on ne peut pas rester de marbre face à ce court album. Son influence n'est pas négligeable, que ce soit sur la new-wave ou l'électro. On tient la un CD unique en son genre, assez difficile à apprécier au premier abord, mais que je recommande aux amateurs de post-punk. La violence de cet album est toujours intacte. Leurs prochains albums ne seront malheureusement pas de la même envergure.
Son seul défaut est corrélé à son minimalisme: on peut s'en lasser, et on n'est jamais autant impréssionné qu'à la première écoute.
La première écoute est forcément déconcertante, on n'a jamais entendu quelque chose de semblable. Alan Vega, chanteur/brailleur, balbutie des paroles ou pousse quelques hurlements sur l'électro minimaliste commandé par Martin Rev. Ce dernier use tantôt de mélodies simples ("Rocket U.S.A.", "Johnny", "Girl"...), tantôt de beats sombres ("Ghost Rider", "Frankie Teardrop"...). Le rendu est alors soit merveilleux, soit apocalyptique et violent, mais quoiqu'il en soit toujours intense.
Que l'on aime ou pas, on ne peut pas rester de marbre face à ce court album. Son influence n'est pas négligeable, que ce soit sur la new-wave ou l'électro. On tient la un CD unique en son genre, assez difficile à apprécier au premier abord, mais que je recommande aux amateurs de post-punk. La violence de cet album est toujours intacte. Leurs prochains albums ne seront malheureusement pas de la même envergure.
Son seul défaut est corrélé à son minimalisme: on peut s'en lasser, et on n'est jamais autant impréssionné qu'à la première écoute.
Très bon 16/20
Posté le 14 mai 2006 à 09 h 00 |
Alors que la scène new-yorkaise de la fin des années 70 regorge de groupes à guitares (Television, Talking Heads, Blondie, Patti Smith, Ramones, Richard Hell...), Alan Vega (chant) et Martin Rev (synthé), les deux membres de Suicide, décident de procéder différemment. Ils choisissent le minimalisme radical en n'utilisant qu'un seul instrument, le synthé (peu utilisé à l'époque), accompagné de divers appareillages destinés à distordre les sons (pédales, boîtes à rythmes, etc...). Les parties de synthé en elles-mêmes sont très primaires et la variété des sons est limitée. De plus, ils sont souvent saturés et grésillent. Trois ou quatre notes suffisent pour constituer la base du morceau. Là-dessus, une autre mélodie tout aussi basique vient s'ajouter. Une boîte à rythmes simples et au son usé complète le tout. L'ensemble pour le moins déroutant a bien sûr entraîné de nombreuses critiques. On a souvent reproché à Suicide de ne pas inclure de guitare et de batterie dans leurs compositions.
La pochette de cet album sans titre est tout aussi singulière que la musique: le nom du groupe très porteur de sens, est écrit en lettres de sang dégoulinant sur un fond blanc. L'étoile rouge sur le haut de la pochette désigne le label de Marty Thau, "Red Star Records", sur lequel le groupe a signé. Suicide fut souvent considéré comme le groupe de la classe ouvrière, de la rue. Cela est perceptible à l'écoute de la musique comme des textes. Ainsi, comme Alan Vega se plaît à le souligner, le public constitué en grande majorité de prolétaires et qui allait voir jouer le groupe, n'était pas dépaysé. C'était comme s'il n'y avait pas de différences entre Suicide sur scène et la rue. Le public ne pouvait pas vraiment se divertir. Les 7 titres de l'album sont difficilement dissociables du contexte qu'ils forment. L'album entier créé une ambiance particulière. La voix d'Alan Vega qui rappelle celle d'Iggy Pop, remplit l'espace. Elle constitue des échos, se confond avec le son du synthé et contient toujours de la reverb. Le chanteur dont la voix se situe au premier plan donne son maximum. Elle réussit à enrichir l'instrumentation basique de Martin Rev. Alan Vega est un vrai chanteur au sens propre du terme. Cette voix sombre constitue un véritable atout dans la musique de Suicide.
"Ghost Rider" sonne très Stooges et malgré ce son particulier, il cadre bien avec la tendance punk de l'époque. A l'aide de son synthé, Martin Rev arrive quasiment à reconstituer le son de guitare saturé. "Rockin' USA" et "Johnny" contiennent des réminiscences des années 50 et 60 avec des mélodies renouant avec celles des succès de cette époque. "Cheree" est une chanson d'amour à la Suicide. Pour adoucir le tout, Rev a programmé un son scintillant qu'il ajoute aux quatre notes de base. On assiste à un instant d'univers merveilleux et angélique, ça existe chez Suicide. "Girl" a une mélodie psychédélique qui tourne autour du pot comme les gémissements insistants de Vega. Le point culminant du disque est sans contexte le terrifiant et hypnotique "Frankie Teardrop", morceau de 10 minutes. Vega raconte un fait divers : Frankie, 20 ans, marié avec des enfants, il travaille à l'usine, un jour il n'a plus d'argent, il tue sa famille avant de se suicider. Le fantôme de Frankie plane au-dessus de tout le morceau. Le même son persistant de synthé, constitué d'ondulations, et les cris d'angoisse de Vega nous figent. Il s'agit de l'expression d'un effroi authentique. Alan Vega a lui-même souffert de la faim et de la misère avant de former Suicide. Le funèbre "Che" est un hommage au Che. Le son d'orgue réussit à reconstituer l'atmosphère d'une église. Suicide démontre avec ce disque qu'il ne suffit pas toujours de jouer une multitude de notes avec des instruments de rock classique pour exprimer des émotions, des sensations. Suicide n'a eu peur d'expérimenter ce phénomène et c'est pour cela que ce disque est intéressant. Ce disque s'est mal vendu à sa sortie, pourtant aujourd'hui il fait l'objet d'un véritable culte. L'album a été réédité en 1998 en double CD avec en bonus un live de 1977. Suicide est un groupe précurseur de la scène électronique et de la musique dite industrielle. C'est le meilleur album de Suicide. Les diverses reformations du groupe ayant été peu convaincantes, on se contentera de cet album au son unique et dérangeant.
La pochette de cet album sans titre est tout aussi singulière que la musique: le nom du groupe très porteur de sens, est écrit en lettres de sang dégoulinant sur un fond blanc. L'étoile rouge sur le haut de la pochette désigne le label de Marty Thau, "Red Star Records", sur lequel le groupe a signé. Suicide fut souvent considéré comme le groupe de la classe ouvrière, de la rue. Cela est perceptible à l'écoute de la musique comme des textes. Ainsi, comme Alan Vega se plaît à le souligner, le public constitué en grande majorité de prolétaires et qui allait voir jouer le groupe, n'était pas dépaysé. C'était comme s'il n'y avait pas de différences entre Suicide sur scène et la rue. Le public ne pouvait pas vraiment se divertir. Les 7 titres de l'album sont difficilement dissociables du contexte qu'ils forment. L'album entier créé une ambiance particulière. La voix d'Alan Vega qui rappelle celle d'Iggy Pop, remplit l'espace. Elle constitue des échos, se confond avec le son du synthé et contient toujours de la reverb. Le chanteur dont la voix se situe au premier plan donne son maximum. Elle réussit à enrichir l'instrumentation basique de Martin Rev. Alan Vega est un vrai chanteur au sens propre du terme. Cette voix sombre constitue un véritable atout dans la musique de Suicide.
"Ghost Rider" sonne très Stooges et malgré ce son particulier, il cadre bien avec la tendance punk de l'époque. A l'aide de son synthé, Martin Rev arrive quasiment à reconstituer le son de guitare saturé. "Rockin' USA" et "Johnny" contiennent des réminiscences des années 50 et 60 avec des mélodies renouant avec celles des succès de cette époque. "Cheree" est une chanson d'amour à la Suicide. Pour adoucir le tout, Rev a programmé un son scintillant qu'il ajoute aux quatre notes de base. On assiste à un instant d'univers merveilleux et angélique, ça existe chez Suicide. "Girl" a une mélodie psychédélique qui tourne autour du pot comme les gémissements insistants de Vega. Le point culminant du disque est sans contexte le terrifiant et hypnotique "Frankie Teardrop", morceau de 10 minutes. Vega raconte un fait divers : Frankie, 20 ans, marié avec des enfants, il travaille à l'usine, un jour il n'a plus d'argent, il tue sa famille avant de se suicider. Le fantôme de Frankie plane au-dessus de tout le morceau. Le même son persistant de synthé, constitué d'ondulations, et les cris d'angoisse de Vega nous figent. Il s'agit de l'expression d'un effroi authentique. Alan Vega a lui-même souffert de la faim et de la misère avant de former Suicide. Le funèbre "Che" est un hommage au Che. Le son d'orgue réussit à reconstituer l'atmosphère d'une église. Suicide démontre avec ce disque qu'il ne suffit pas toujours de jouer une multitude de notes avec des instruments de rock classique pour exprimer des émotions, des sensations. Suicide n'a eu peur d'expérimenter ce phénomène et c'est pour cela que ce disque est intéressant. Ce disque s'est mal vendu à sa sortie, pourtant aujourd'hui il fait l'objet d'un véritable culte. L'album a été réédité en 1998 en double CD avec en bonus un live de 1977. Suicide est un groupe précurseur de la scène électronique et de la musique dite industrielle. C'est le meilleur album de Suicide. Les diverses reformations du groupe ayant été peu convaincantes, on se contentera de cet album au son unique et dérangeant.
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 06 janvier 2007 à 11 h 44 |
32 minutes (pour 7 titres) de délire malsain et sonore. Sans doute le disque le plus flippant de tous les temps. Et pour cause : Suicide (nom extrêmement commercial, pas vrai ?) se compose de deux dingues, Alan Vega (chants, hurlements, gémissements, halètements, crises de colère) et Martin Rev (claviers).
En guise de claviers, ne vous attendez pas à un mellotron, un Hammond ou a des pianos cristallins. Non ; c'est un sampler pourri, désaccordé, 'd'occasion', qui sert d'instrument. Le tout sonne comme un orgue fantômatique, et donne un ton funèbre et malsain à la musique de Suicide.
Le groupe ne joue plus, mais n'est pas séparé. Selon Vega, Suicide se reformera dès que le besoin d'argent se fera ressentir Voilà qui est franc.
Le groupe le plus haï de tous les temps. Lorsqu'ils se produisaient sur scène, ils ne laissaient personne indifférent (dans la réédition 1998 de ce magistral premier disque se trouve, sur un second CD -c'est une réédition 2 CD- un show à Bruxelles, 23 Minutes Over Brussels, où le groupe tenta de jouer l'intégralité de ce disque, en live, et dû s'arrêter au bout de 23 minutes -sur "Frankie Teardrop"- alors que le micro leur fut retiré, et que les spectateurs les insultaient, en français). Un document historique. Tétanisant.
Alan Vega, en parfait samouraï, n'hésitait pas à frapper les spectateurs (qui faisaient de même avec lui) et à les empêcher de sortir pour qu'ils 'profitent du show jusqu'au bout'. Sympa.
Imapssible, Martin Rev, toujours caché derrières de grosses lunettes noires de ski, jouait d'une main et, de l'autre, se protégeait des détritus lancés sur le groupe.
Ambiance.
Le disque ? 7 titres, donc. "Ghost Rider", "Rocket U.S.A.", "Cheree" (chanson d'amour, si, si), "Johnny", "Girl" sur la face A.
Et la face B, alors là... "Frankie Teardrop", 10 minutes de terreur pure, la chanson la plus effrayante jamais enregistrée, l'histoire d'un ouvrier qui bute sa famille (femme, gosses) avant de se revolvériser la tronche. Halètements, cris et hurlements stridents et absolument tétanisants de Vega. On 'vit' littéralement chaque meurtre -et le suicide- de Frankie, comme si... comme si on était Frankie, où bien un observateur invisible. Effrayant.
Puis, "Che", qui termine le disque. Après un tel déluge de terreur qu'est le morceau précédent, on a du mal à être marqués par "Che". C'est, cependant, un grand morceau.
La réédition CD offre un remix de "Cheree", deux bonus ("I Remember" et "Keep Your Dreams"), et, sur le CD 2, en plus des "23 minutes over Brussels", on trouve 5 titres joués en 'live' au CBGB, parmi lesquels les deux bonus tracks du disque 1, et une reprise de "96 Tears". Bref, des bonus tracks plus qu'intéressants : cruciaux.
Pochette dégoulinante, titre de groupe et de disque assez rebutants... Mais un album qui figure largement parmi les meilleurs du monde.
Attention : violent et perturbant. On ne préviendra jamais assez à ce sujet.
En guise de claviers, ne vous attendez pas à un mellotron, un Hammond ou a des pianos cristallins. Non ; c'est un sampler pourri, désaccordé, 'd'occasion', qui sert d'instrument. Le tout sonne comme un orgue fantômatique, et donne un ton funèbre et malsain à la musique de Suicide.
Le groupe ne joue plus, mais n'est pas séparé. Selon Vega, Suicide se reformera dès que le besoin d'argent se fera ressentir Voilà qui est franc.
Le groupe le plus haï de tous les temps. Lorsqu'ils se produisaient sur scène, ils ne laissaient personne indifférent (dans la réédition 1998 de ce magistral premier disque se trouve, sur un second CD -c'est une réédition 2 CD- un show à Bruxelles, 23 Minutes Over Brussels, où le groupe tenta de jouer l'intégralité de ce disque, en live, et dû s'arrêter au bout de 23 minutes -sur "Frankie Teardrop"- alors que le micro leur fut retiré, et que les spectateurs les insultaient, en français). Un document historique. Tétanisant.
Alan Vega, en parfait samouraï, n'hésitait pas à frapper les spectateurs (qui faisaient de même avec lui) et à les empêcher de sortir pour qu'ils 'profitent du show jusqu'au bout'. Sympa.
Imapssible, Martin Rev, toujours caché derrières de grosses lunettes noires de ski, jouait d'une main et, de l'autre, se protégeait des détritus lancés sur le groupe.
Ambiance.
Le disque ? 7 titres, donc. "Ghost Rider", "Rocket U.S.A.", "Cheree" (chanson d'amour, si, si), "Johnny", "Girl" sur la face A.
Et la face B, alors là... "Frankie Teardrop", 10 minutes de terreur pure, la chanson la plus effrayante jamais enregistrée, l'histoire d'un ouvrier qui bute sa famille (femme, gosses) avant de se revolvériser la tronche. Halètements, cris et hurlements stridents et absolument tétanisants de Vega. On 'vit' littéralement chaque meurtre -et le suicide- de Frankie, comme si... comme si on était Frankie, où bien un observateur invisible. Effrayant.
Puis, "Che", qui termine le disque. Après un tel déluge de terreur qu'est le morceau précédent, on a du mal à être marqués par "Che". C'est, cependant, un grand morceau.
La réédition CD offre un remix de "Cheree", deux bonus ("I Remember" et "Keep Your Dreams"), et, sur le CD 2, en plus des "23 minutes over Brussels", on trouve 5 titres joués en 'live' au CBGB, parmi lesquels les deux bonus tracks du disque 1, et une reprise de "96 Tears". Bref, des bonus tracks plus qu'intéressants : cruciaux.
Pochette dégoulinante, titre de groupe et de disque assez rebutants... Mais un album qui figure largement parmi les meilleurs du monde.
Attention : violent et perturbant. On ne préviendra jamais assez à ce sujet.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 27 février 2007 à 16 h 28 |
Tandis qu'en cette fin des seventies prolifèrent les groupes punk (Sex Pistols, The Ramones, The Clash, Television... pour ne citer que les plus connus), plusieurs vont essayer de prendre la vague à contre courant, et de réinventer la musique tout en gardant l'esprit si cher à cette époque. C'est le cas des Bad Brains et de Black Flag avec le mouvement hardcore, des Cramps et des New York Dolls avec le garage punk (quoique bien aidés par leurs influences des Stooges et de MC5), et de Suicide avec le rock électronique et les prémices de la new-wave.
Cet album sort en 1977, en pleine reconnaissance du mouvement punk, et se distingue par l'utilisation de synthétiseurs et de boîtes à rythmes, en opposition aux guitares cradingues et aux batteries brutes si chères aux autres groupes de l'époque, et qui donne sa noirceur et son côté avant-gardiste au son de l'album. C'est pourquoi la première écoute est difficile et on sait qu'il faudra y revenir, car l'oreille n'est pas habituée à entendre des bizarreries pareilles. La musique se compose de riffs simples et joue sur la répétition de ces riffs qui étourdissent l'auditeur, et lui insuffle un sentiment d'insécurité, le tout dans une ambiance malsaine. Bref on se prend une bonne claque dans sa gueule, et on a du mal à s'en relever.
Pour un coup d'essai c'est un coup de maître. Malgré la répétition précédemment évoquée, l'album fait état d'une grande variété, et on n'a jamais l'impression d'avoir écouté 2 fois le même morceau. On en trouve certains relativement mélodiques ("Rocket U.S.A", "Girl"), des concentrés de bizarrerie alambiquée ("Ghost Rider", "Che"), ou on sent que la voix sort du coeur, et même une chanson d'amour ("Cheree") un comble. Mais surtout le morceau qui te donne envie de te coller une balle au fond de la boîte crânienne : "Frankie Teardrop". 10 minutes d'horreur, la bande originale d'un suicide, avec un Alan Vega qui s'égosille, et qui montre sa profonde douleur en extériorisant son mal-être... Bouleversant et terrifiant... Mais à la lumière de tous ces éléments, on peut presque considérer qu'il s'agit là d'un concept album.
Vous l'aurez compris, ce disque n'est pas à la portée de toutes les oreilles, et si au bout d'une écoute vous n'aimez pas mais êtes intrigués, réitérez l'expérience une fois ou deux encore. Vous serez probablement conquis par cet album qui a su immortaliser la terreur malsaine et la violence, sur une galette de 10 cm.
Cet album sort en 1977, en pleine reconnaissance du mouvement punk, et se distingue par l'utilisation de synthétiseurs et de boîtes à rythmes, en opposition aux guitares cradingues et aux batteries brutes si chères aux autres groupes de l'époque, et qui donne sa noirceur et son côté avant-gardiste au son de l'album. C'est pourquoi la première écoute est difficile et on sait qu'il faudra y revenir, car l'oreille n'est pas habituée à entendre des bizarreries pareilles. La musique se compose de riffs simples et joue sur la répétition de ces riffs qui étourdissent l'auditeur, et lui insuffle un sentiment d'insécurité, le tout dans une ambiance malsaine. Bref on se prend une bonne claque dans sa gueule, et on a du mal à s'en relever.
Pour un coup d'essai c'est un coup de maître. Malgré la répétition précédemment évoquée, l'album fait état d'une grande variété, et on n'a jamais l'impression d'avoir écouté 2 fois le même morceau. On en trouve certains relativement mélodiques ("Rocket U.S.A", "Girl"), des concentrés de bizarrerie alambiquée ("Ghost Rider", "Che"), ou on sent que la voix sort du coeur, et même une chanson d'amour ("Cheree") un comble. Mais surtout le morceau qui te donne envie de te coller une balle au fond de la boîte crânienne : "Frankie Teardrop". 10 minutes d'horreur, la bande originale d'un suicide, avec un Alan Vega qui s'égosille, et qui montre sa profonde douleur en extériorisant son mal-être... Bouleversant et terrifiant... Mais à la lumière de tous ces éléments, on peut presque considérer qu'il s'agit là d'un concept album.
Vous l'aurez compris, ce disque n'est pas à la portée de toutes les oreilles, et si au bout d'une écoute vous n'aimez pas mais êtes intrigués, réitérez l'expérience une fois ou deux encore. Vous serez probablement conquis par cet album qui a su immortaliser la terreur malsaine et la violence, sur une galette de 10 cm.
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 09 août 2007 à 12 h 04 |
Là on s'attaque à un gros morceau... Suicide, groupe pre et post-punk ? D'après Alan Vega en tout cas, moitié de Suicide, ce groupe a été pionnier du genre, car formé avant même les New York Dolls et les Ramones. Pourtant le premier album a mis du temps à venir, 7 ans de concerts chaotiques ont été nécessaire pour enfanter l'album, concerts où Alan Vega se battait avec le public, les provoquaient, tandis que Martin Rev restait concentré sur son clavier et ses boucles Techno.
La techno, genre auquel Suicide a largement contribué, même si cet album n'a eu aucun succès à sa sortie, il a eu l'effet d'une bombe à retardement, bien réglée, l'explosion eut lieu une dizaine d'année plus tard en Europe (l'électronique étant un genre en grande partie Européen).
L'album contient un ersatz de morceau inspiré de rockabilly, comme "Ghost Rider", avec la basse que Philippe Katerine, notre clown national, ce serait amusé à plagier, avec qui plus est un son équivalent. Une chanson d'amour, "Cheree", se retrouve en plein milieu de l'album, avec une phrase en français ('je t'adore baby'), chanson qui calme les ardeurs du reste de l'album.
Vient le morceau phare de l'album, "Frankie Teardrop", avec ses cris effrayants d'interné d'asile, en fait un vétéran du Viêt-Nam dans la chanson, une des chansons préférée de Bruce Springsteen, mais là encore la chanson est extrêmement minimaliste: des phrases parlées, des cris de déchirement, de mort, avec beaucoup de reverb dans la voix toujours, et la boite à rythme en arrière, plus un son très mécanique, robotique diront certains.
L'album, tout comme Trout Mask Replica, ne laisse en tout cas pas indifférent: il choque de par sa profonde noirceur, par les gémissements et autres hurlements d'Alan Vega, et quiconque s'amuse à écouter Frankie Teardrop peut être choqué à jamais: il a le droit à un avant-goût de l'enfer.
Pourtant si cet album est dépressif à ce point, il en devient une rédemption parfois, lorsque le temps est gris et que le bonheur est loin: il faut combattre le mal par le mal, en quelque sorte, et avec cet album, vous avez le parfait remède...
La techno, genre auquel Suicide a largement contribué, même si cet album n'a eu aucun succès à sa sortie, il a eu l'effet d'une bombe à retardement, bien réglée, l'explosion eut lieu une dizaine d'année plus tard en Europe (l'électronique étant un genre en grande partie Européen).
L'album contient un ersatz de morceau inspiré de rockabilly, comme "Ghost Rider", avec la basse que Philippe Katerine, notre clown national, ce serait amusé à plagier, avec qui plus est un son équivalent. Une chanson d'amour, "Cheree", se retrouve en plein milieu de l'album, avec une phrase en français ('je t'adore baby'), chanson qui calme les ardeurs du reste de l'album.
Vient le morceau phare de l'album, "Frankie Teardrop", avec ses cris effrayants d'interné d'asile, en fait un vétéran du Viêt-Nam dans la chanson, une des chansons préférée de Bruce Springsteen, mais là encore la chanson est extrêmement minimaliste: des phrases parlées, des cris de déchirement, de mort, avec beaucoup de reverb dans la voix toujours, et la boite à rythme en arrière, plus un son très mécanique, robotique diront certains.
L'album, tout comme Trout Mask Replica, ne laisse en tout cas pas indifférent: il choque de par sa profonde noirceur, par les gémissements et autres hurlements d'Alan Vega, et quiconque s'amuse à écouter Frankie Teardrop peut être choqué à jamais: il a le droit à un avant-goût de l'enfer.
Pourtant si cet album est dépressif à ce point, il en devient une rédemption parfois, lorsque le temps est gris et que le bonheur est loin: il faut combattre le mal par le mal, en quelque sorte, et avec cet album, vous avez le parfait remède...
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 07 juillet 2008 à 17 h 06 |
"Cela nous fait peur que les gens aiment ce genre de musique aujourd'hui. Au moins avant, on savait qu'ils détestaient notre musique et cette situation m'amusait. Que les gens nous aiment et nous respectent, c'est génial, mais nous ne sommes pas vraiment habitués à ça!" Alan Vega
Suicide, c'est le genre de groupe qu'on a parfois du mal à écouter sans avoir l'impression de marcher sur un fil tendu au dessus de l'enfer. Le genre de musique chaotique qui vous retourne les organes vitaux et vous brise les tympans.
Imaginez, un gars aux allures de Lou Reed période ‘transformer', Lunettes de ski sur le nez, une main sur les machines et l'autre arrêtant les projectiles lancés par un public en état de choc. Un autre gars, au regard psychopathe, prêt à vous sauter dessus les dents en avant. Bougeant tel un robot qui aurait déraillé et chantant comme Elvis en plein bad trip.
Selon la légende urbaine c'est parce qu'il ne restait plus qu'eux à signer à New York, que le label Red Star finira par frapper à leurs porte en 76; bien après beaucoup de groupes appartenant à la même ‘scène'. Mais Suicide fait ses débuts en decembre 1970, soit deux ans avant la formation des New York Dolls et quatre ans avant la naissance des Ramones.
En 1977, après des années d'experimentations, de concerts et de bagarres, la pochette sanglante voit enfin le jour. Un album assez glauque, difficile à écouter dans sa totalité, mais fascinant du début à la fin! Une sorte de Rockabilly minimaliste où la guitare et la batterie ont été remplacées par des machines. Une musique binaire et chaotique qui donnerait même des frissons au fantôme de Gene Vincent. A l'époque, et aujourd'hui encore, leurs son les éloigne dès le départ du succès grand public.
Avant gardistes ou artistes maudits, crooner psychotique ou punks avant l'heure. C'est tout cela Suicide. Plus proche de la performance artistique que du groupe de Rock. Un groupe qui, commme Kraftwerk, a ouvert la voix à la musique électronique actuelle.
Suicide, c'est le genre de groupe qu'on a parfois du mal à écouter sans avoir l'impression de marcher sur un fil tendu au dessus de l'enfer. Le genre de musique chaotique qui vous retourne les organes vitaux et vous brise les tympans.
Imaginez, un gars aux allures de Lou Reed période ‘transformer', Lunettes de ski sur le nez, une main sur les machines et l'autre arrêtant les projectiles lancés par un public en état de choc. Un autre gars, au regard psychopathe, prêt à vous sauter dessus les dents en avant. Bougeant tel un robot qui aurait déraillé et chantant comme Elvis en plein bad trip.
Selon la légende urbaine c'est parce qu'il ne restait plus qu'eux à signer à New York, que le label Red Star finira par frapper à leurs porte en 76; bien après beaucoup de groupes appartenant à la même ‘scène'. Mais Suicide fait ses débuts en decembre 1970, soit deux ans avant la formation des New York Dolls et quatre ans avant la naissance des Ramones.
En 1977, après des années d'experimentations, de concerts et de bagarres, la pochette sanglante voit enfin le jour. Un album assez glauque, difficile à écouter dans sa totalité, mais fascinant du début à la fin! Une sorte de Rockabilly minimaliste où la guitare et la batterie ont été remplacées par des machines. Une musique binaire et chaotique qui donnerait même des frissons au fantôme de Gene Vincent. A l'époque, et aujourd'hui encore, leurs son les éloigne dès le départ du succès grand public.
Avant gardistes ou artistes maudits, crooner psychotique ou punks avant l'heure. C'est tout cela Suicide. Plus proche de la performance artistique que du groupe de Rock. Un groupe qui, commme Kraftwerk, a ouvert la voix à la musique électronique actuelle.
Intemporel ! ! ! 20/20
En ligne
400 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages