Tricky

Vulnerable

Vulnerable

 Label :     Anti 
 Sortie :    mardi 20 mai 2003 
 Format :  Album / CD   

La pochette du septième album du bad boy de l'electro est jaune-orangée comme le ciel qui lui cogne sur la tête depuis qu'il habite Los Angeles. Loin de toutes les grisailles, Tricky parade désormais torse nu et semble avoir trouvé de bonnes raisons d'enregistrer: l'excitation musicale est revenue, sa musique fourmille de tics maîtrisés. Toujours friand de guitares malgré les machines ("Where I'm From"), capable de pop comme n'importe qui ("Antimatter"), il fait montre ici d'un savoir-faire impétueux ("Stay", "Moody") qui ne devrait pas rebuter les amateurs de la première heure tombés sous la mitraille de Maxinquaye en 1995.
Pour la jolie histoire on signalera la présence de la choriste italienne Constanza Francavilla, fan inspirée qui a fait passer une cassette de ses œuvres à son idole et se retrouve aujourd'hui sur ses disques ("Dear God"). Ceux qui souhaiteraient mettre des images sur la musique de Tricky ont à leur disposition le DVD bonus de l'édition collector et peuvent également se rendre à l'exposition de photos digitales de l'artiste, actuellement au Palais de Tokyo de Paris.


Parfait   17/20
par Slam


 Moyenne 12.20/20 

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Posté le 21 avril 2005 à 18 h 44

Constitué de rengaines pop dénuées de réel intérêt, Vulnerable est sans doute ce que Tricky a signé de plus douteux jusqu'à présent.
Même Blowback, précédent album mais surtout épisode alimentaire obligé, offre plus de qualités intrinsèques.

S'éloigner de l'étiquette Trip-Hop était sans doute tentant mais Tricky a du mal, par contre, à se rapprocher de la corne d'abondance de la musique populaire décidément (définitivement ?) pas inventée pour lui.

Ici, la pauvreté de la masse sonore n'a d'égale que l'absence d'identité de chaque morceau. C'est tout l'univers sombre et tendu que Tricky a créé jusqu'à présent qui en prend un coup.

Non seulement les fans de la première heure (et du divin Maxinquaye) n'accrocheront pas aux répétitions inutiles de Vulnerable mais on imagine mal comment cet album pourra toucher et ramener à sa cause de nouvelles âmes inspirées. Et ce n'est pas la pitoyable reprise de "The Love Cats" qui l'aidera, j'en mets ma patte à couper.

Vulnerable, certes, indispensable, je ne crois pas, non.
Insipide   7/20



Posté le 26 août 2005 à 17 h 26

"I called this album Vulnerable because it's my most honest and open record. On this album, I've stopped hiding and I'm allowing people to see different sides of the real me".

C'est sous la lumière et à côté de l'océan qui embrasse Los Angeles que Tricky a composé ce condensé de soleil nommé Vulnerable. Le "Madman" ou le "Prince of Dark" de Bristol a changé de vie, a quitté son côté sombre pour s'accrocher au clair. Fini le personnage se complaisant dans une identité noire: Tricky offre à son ancienne trip-hop fuligineuse, des UV doux aux allures de pop-groovy embellie par la voix suave et sensuelle de l'Italienne Coranza. Les premières pistes apportent une crédibilité certaine à cette barque emmenée par Tricky: la musique est belle, entraînante, sucrée mais intrigante. "Stay", "Antimatter" et "Car Crash" peignent deux belles voix, qui se complètent et s'attirent, sur un fond musical popeux pompeux. On y retrouve également un côté "malsain" implicite (notamment dans les paroles de "Stay") qui est mis en avant avec "Ice Pick" (Tricky et Costanza y chantent de manière lascive et sexuelle des mots tout autant obsédés et obsédants , "I'm needy, I'm greedy, feed me, give me some").

L'embarcation de Tricky tient nettement le coup avec "Dear God" (une reprise de XTC) et "What Is Wrong" (dont le "Forever, what does it mean ?" est très poignant); plonge dans une brume désagréable avec "Hollow" - qui effectivement, flotte, vole puis agonise; se cogne contre un rocher de guitares agaçantes ("How High" et "Moody" ne sont, musicalement parlant, pas des réussites) ; reprend le large, mais de façon légère mais tremblante avec les quatre dernières pistes de l'album.

La béatitude de Tricky émeut et fait plaisir à entendre mais, il faut l'avouer, reste moins mémorable que les beats ou les gémissements qui ont hanté "Maxinquaye" ou "Angels With Dirty Face".
Bon   15/20



Posté le 17 juillet 2006 à 12 h 49

Autant B.Boy que Punk à chien, Tricky impose à nouveau au monde
sa musique bigarrée, faite de samples tranchants et de guitares scintillantes, abandonnant presque son personnage de mauvais garçon... Car Vulnerable est un album plus pop, plus accessible que ses oeuvres précédentes. Il en a fini avec son Maxinquaye, il n'a plus rien à prouver musicalement et désormais il peut se faire plaisir.
Tricky chante avec une fan. Il compose pour une fan. Et ça donne "Stay", un titre qui n'aurait pas eu honte de passer à la radio. Le couple reprend même du Cure, "The Love Cats", et cette nouvelle envie dérange un peu c'est vrai. Surtout lorsqu'il laisse s'échapper des gimmicks horripilants de claviers Bontempi à la Afrika Bambaataa ("Where I'm From").
L'ennui c'est que le bonhomme de Bristol n'a pas quitté Massive Attack pour rien... Et bien qu'il se cache constamment derrière son mur du son, le fauve peut soudain ressurgir pour sauter à la gorge. Le divin "Car Crash" nous le prouve tout comme "Search, Search, Survive", morceau renouant avec son boulot d'antan. La pop va de pair avec la froideur d'un Ian Curtis qui nous a trop manqué.
New Wave glauquissime, pop-hip hop, Tricky n'a pas le coeur à trancher. Vulnerable, album de la mauvaise foi ? Non, c'est un disque qui ressemble à son créateur: bâtard, métissé, n'appartenant à aucune caste, aucun club.
Et c'est tellement rare.
Bon   15/20



Posté le 04 novembre 2007 à 12 h 49

Comment rester objectif à l'écoute de ce disque, moi qui aime tant la facette poisseuse de la musique de Tricky ?
Comment imaginer cette voix rocailleuse chanter de la pop ? Il m'aura fallu m'accrocher pour ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain, pour écouter le disque jusqu'au bout.
Il faut dire que tout commence mal avec ce "Stay" naveux, bavet, qui sait. Et que la suite ne s'arrange pas, tant au niveau du son que des mots. "Car Crash" me redonne espoir, un nuage passe. "How High" étonnant, son gros son de guitare. "Hollow" qui aurait pu être superbe sans ce final grotesque.
12_reprise, surprise. Tricky, fan de The Cure ? Mais pourquoi réinterpréter l'un des titres les plus anecdotiques de ce groupe majeur, alors que le répertoire de Smith & Co offrait tant de morceaux qui auraient pu si bien coller au Kid...
Au final, ce disque restera comme une de mes grandes déceptions. L'univers de Tricky se noie dans le bouillon.
Mais peut-être ne suis-je pas objectif.
Insipide   7/20







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