Little Simz

Sometimes I Might Be Introvert

Sometimes I Might Be Introvert

 Label :     Age 101 
 Sortie :    vendredi 03 septembre 2021 
 Format :  Album / CD  Vinyle  Numérique   

On avait quitté Little Simz l'hiver dernier, avec son Ep Drop 6, nommé suivant la logique démarrée en 2014, avec Drop 1.

Avec ses disques sortis en quelques mois, Simbi prouve une nouvelle fois qu'elle est autant à l'aise dans le format (très) court ou long. Drop 6 ne dépasse pas les treize minutes, alors que Sometimes I Might Be Introvert dépasse les soixante cinq minutes.

Mais surtout, on sent la jeune femme très à l'aise dans la production de Inflo, tout comme dans le collectif Londonien qu'il a créé, Sault. On a l'impression d'avoir un album fait en famille, à l'instar du rappeur/producteur Father et son label Awful, à Atlanta. Les artistes se greffent, gravitent autour, participent aux albums du collectifs (le dernier en date, Nine, sorti en juin dernier, est hautement recommandable) et sortent des albums sous leurs noms propres, sans oublier de faire participer les copains, comme Cleo Sol, qui accompagnait Simz sur "Selfish" dans son album de 2019 Grey Area, et qu'on retrouve entre autres sur "Woman" ici, ou Kadeem Clarke, qui ajoute ses notes de claviers et ses compositions sur la plupart des Interludes (mais pas seulement) de ce disque.
C'est sans doute aussi pour ça qu'elle est si productive, ils doivent avoir leurs habitudes, ils savent comment bosser ensemble, d'où cette sensation de facilité, et surtout d'homogénéité folle tout au long de cet album.

C'est sans doute là la grande réussite de l'album, réussir à marier tous ces styles, liés par l'amour flagrant de la Soul, et décliner cette amour sans être dégoulinant, on sent trop de respect pour cette musique pour la maltraiter. Les acteurs de cet album ne se refusent rien, on pourrait même aller jusqu'à dire qu'ils osent tout, en particulier dans les interludes, qui sont de belles respirations créatives, tel "The Rapper That Came To Tea", sorte d'opéra rock, condensé en moins de trois minutes, afin de mieux surprendre avec "Rollin Stone", hommage déguisé à aux premiers titres de Little Simz, "Dead Body" en tête.

L'intelligence du disque ne repose pas seulement les instrus ou la production, mais aussi dans le choix judicieux des feat. Et dans la faculté de Simbi de s'adapter à eux. L'exemple le plus parlant est, je pense, de choisir Obongjayar sur "Point & Kill" avec sa rythmique afrobeat. Je vais pas vous gâcher la surprise en détaillant chaque point du titre, mais la manière qu'à Little Simz d'adapter sa voix et son flow... Il y a une complémentarité folle, sans opposition comme quand Cleo Sol ou Cleopatra Nikolic (aucun lien avec feu Filip, il s'agit d'un autre pseudo de Cleo Sol!) arrivent et qu'elles jouent au classique featuring r'n'b pour donner une autre tonalité à un titre purement hip-hop. Et là aussi, ça fonctionne parfaitement.

Il faut tout de même un peu de temps pour le digérer ce disque de plus d'une heure. Il y a évidemment l'attraction immédiate, mais plus on y goûte, plus on trouve de choses à son goût, par petites touches, j'y ai même vu du Curtis Mayfield, mais c'est peut-être parce que je suis devenu accro aux albums de ce type il y a peu de temps.


Parfait   17/20
par X_Lok


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