Flavien Berger
Contre-Temps |
Label :
Pan European |
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Après son Léviathan en 2015, que pouvions nous attendre d'un nouvel album de Flavien Berger ? Ce type à l'ondulante chevelure a réussi son coup, même s'il était loin d'être prémédité. Il a gagné le respect, l'amour, tout ce que tu veux de plusieurs publics différents, alors que certains restent cloisonnés dans leurs petites cases. Il faut dire aussi qu'il sait satisfaire les attentes des amateurs de pop française, de pop synthétique un peu barrée, et de la variété française, au sens noble du terme. Car oui, il y en a un, malgré tout le rejet que l'on peut avoir à l'évocation de ce terme, qui veut à la fois tout et rien dire, et cède souvent à la facilité. Un peu à la manière du rock indé d'ailleurs.
Qu'est ce qui est variété, qu'est ce qui ne l'est pas ? Vaste question à laquelle je me garderais bien de répondre précisément, mais quand on voit que l'on peut mettre dans cette case aussi bien Daniel Guichard que Miossec, Christophe ou Desireless, voire même Jean Louis Murat... Après oui, on peut trouver des termes rassurants (ou pas), genre chansons néo-réalistes, nouvelle scène française, pop (à la) française et j'en passe. L'autre jour, je voyais David Guetta affirmer que Charles Aznavour était en quelque sorte le parrain de la French Touch. Il en dit des conneries le David parfois hein.
Certains vous diront que la variété c'est des chansons légères. Bon. Mais on peut facilement contredire cette idée en prenant, au hasard, le "Parachutiste" de Maxime Le Forestier sorti en 1972. On repassera pour la chanson légère. C'est donc sans fin, et surtout, je pense qu'on s'en moque éperdument, je pense, de savoir si Flavien Berger fait de la variét'.
L'intérêt réside évidemment dans la qualité de ce Contre-Temps, album attendu depuis fébrilement depuis l'annonce faite cet été, et les quelques titres déjà mis en avant. Comme il le dit lui-même dans "Deadline", "J'vais pas vous faire un album en deux jours". Il a pris le temps de bien faire le chose, et ce à tous les niveaux.
Il a taillé sa plus belle plume pour nous donner treize titres, mélange de drôlerie touchante, de non-sens surréaliste, de poésie franche, ces petites touches que l'on découvre en s'appropriant l'album, en tendant l'oreille lors des petits inserts savamment mis en scène dont je tairais le contenu pour ne pas en briser la magie subtile. Ce petit gars qui a commencé la musique sur PlayStation a pris une belle assurance pour nous chanter ces images mélodiques. Dans plusieurs registres, il arrive à faire transpirer le ressenti, l'intention de ses paroles à travers quelques intonations, parfois à travers le filtre d'un vocoder. Il arrive à traiter sa voix comme un instrument à part entière, n'hésitant pas, comme en témoigne ses concerts, à se boucler lui même, faisant corps avec ses synthés.
Conçu comme un véritable album, avec un début, une fin, et deux faces pensées comme telles, il arrive à nous rendre inconsciemment nostalgique, comme par exemple avec certains sons de "Brutalisme" qui font irrémédiablement penser à Eric Serra ou aux premiers Jean Michel Jarre(ça sentirait presque le D-50 ou quelque chose dans ce goût là) tout en faisant rimer kimono et Acapulco. Il sait aussi s'entourer d'instruments tels que le violoncelle ou le hang, pour le surprenant "999999999", là où on attendait logiquement un "666666", après Léviathan et Contrebande.01. Flavien aime les gens, et il a la bonne idée d'inviter deux copines, en plus de Maya de Mondragon, qu'on entend dans les petits intermèdes entre autres activités artistique avec Flavien. Julie Lanoë d'abord, échappée de Mansfield TYA ou Sexy Sushi et Bonnie Banane, sur le morceau-titre-fleuve qui j'espère donnera envie aux curieux d'aller écouter ses titres persos, qu'elle sort depuis 2012. Ce "Contre-Temps" de plus de douze minutes, véritable bijou d'intensité pop, qui joue à armes égales avec le "999999999" (qui dure 9 minutes pile, bien joué) bien plus expérimental, à eux deux ils forment les deux balises de l'album, sorte de cassures avec les autres titres, sans pour autant briser la cohérence du disque. Mais la meilleure façon d'appréhender ce disque, c'est encore de l'écouter. Et de le réécouter.
"Tu as déjà vécu ça en vrai", nous dit-il en tout début d'album. Et il n'a pas tort. Avec ses petites histoires, son côté fleur bleue exacerbé, ses mélodies accrocheuses et ambitieuses, Flavien Berger nous prend presque à contre-pied avec ce Contre-Temps. On a simplement envie de lui dire merci.
Qu'est ce qui est variété, qu'est ce qui ne l'est pas ? Vaste question à laquelle je me garderais bien de répondre précisément, mais quand on voit que l'on peut mettre dans cette case aussi bien Daniel Guichard que Miossec, Christophe ou Desireless, voire même Jean Louis Murat... Après oui, on peut trouver des termes rassurants (ou pas), genre chansons néo-réalistes, nouvelle scène française, pop (à la) française et j'en passe. L'autre jour, je voyais David Guetta affirmer que Charles Aznavour était en quelque sorte le parrain de la French Touch. Il en dit des conneries le David parfois hein.
Certains vous diront que la variété c'est des chansons légères. Bon. Mais on peut facilement contredire cette idée en prenant, au hasard, le "Parachutiste" de Maxime Le Forestier sorti en 1972. On repassera pour la chanson légère. C'est donc sans fin, et surtout, je pense qu'on s'en moque éperdument, je pense, de savoir si Flavien Berger fait de la variét'.
L'intérêt réside évidemment dans la qualité de ce Contre-Temps, album attendu depuis fébrilement depuis l'annonce faite cet été, et les quelques titres déjà mis en avant. Comme il le dit lui-même dans "Deadline", "J'vais pas vous faire un album en deux jours". Il a pris le temps de bien faire le chose, et ce à tous les niveaux.
Il a taillé sa plus belle plume pour nous donner treize titres, mélange de drôlerie touchante, de non-sens surréaliste, de poésie franche, ces petites touches que l'on découvre en s'appropriant l'album, en tendant l'oreille lors des petits inserts savamment mis en scène dont je tairais le contenu pour ne pas en briser la magie subtile. Ce petit gars qui a commencé la musique sur PlayStation a pris une belle assurance pour nous chanter ces images mélodiques. Dans plusieurs registres, il arrive à faire transpirer le ressenti, l'intention de ses paroles à travers quelques intonations, parfois à travers le filtre d'un vocoder. Il arrive à traiter sa voix comme un instrument à part entière, n'hésitant pas, comme en témoigne ses concerts, à se boucler lui même, faisant corps avec ses synthés.
Conçu comme un véritable album, avec un début, une fin, et deux faces pensées comme telles, il arrive à nous rendre inconsciemment nostalgique, comme par exemple avec certains sons de "Brutalisme" qui font irrémédiablement penser à Eric Serra ou aux premiers Jean Michel Jarre(ça sentirait presque le D-50 ou quelque chose dans ce goût là) tout en faisant rimer kimono et Acapulco. Il sait aussi s'entourer d'instruments tels que le violoncelle ou le hang, pour le surprenant "999999999", là où on attendait logiquement un "666666", après Léviathan et Contrebande.01. Flavien aime les gens, et il a la bonne idée d'inviter deux copines, en plus de Maya de Mondragon, qu'on entend dans les petits intermèdes entre autres activités artistique avec Flavien. Julie Lanoë d'abord, échappée de Mansfield TYA ou Sexy Sushi et Bonnie Banane, sur le morceau-titre-fleuve qui j'espère donnera envie aux curieux d'aller écouter ses titres persos, qu'elle sort depuis 2012. Ce "Contre-Temps" de plus de douze minutes, véritable bijou d'intensité pop, qui joue à armes égales avec le "999999999" (qui dure 9 minutes pile, bien joué) bien plus expérimental, à eux deux ils forment les deux balises de l'album, sorte de cassures avec les autres titres, sans pour autant briser la cohérence du disque. Mais la meilleure façon d'appréhender ce disque, c'est encore de l'écouter. Et de le réécouter.
"Tu as déjà vécu ça en vrai", nous dit-il en tout début d'album. Et il n'a pas tort. Avec ses petites histoires, son côté fleur bleue exacerbé, ses mélodies accrocheuses et ambitieuses, Flavien Berger nous prend presque à contre-pied avec ce Contre-Temps. On a simplement envie de lui dire merci.
Excellent ! 18/20 | par X_Lok |
En écoute ici :
https://paneuropeanrecording.bandcamp.com/album/contre-temps-2
https://paneuropeanrecording.bandcamp.com/album/contre-temps-2
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