Faith No More
Angel Dust |
Label :
Slash |
||||
Faith No More sort mine de rien cet album en 1992. Et le rock se prend un gros coup de pelle.
Sont dévoilées ici quatorze chansons fabuleuses, formant un album d'une cohésion rare. De l'ouverture "Land Of The Sunshine", portée par une basse au groove déjanté, jusqu'à la reprise du standard des Commodores "Easy", avec son solo livré sous un son crade à souhait, Faith No More montre un talent et une ouverture d'esprit qui ne se sont jamais retrouvés depuis.
Chaque morceau est un bijou pris séparement. Les musiciens sont à pleurer de joie, et Mike Patton transporte les morceaux en étalant une performance vocale tenant du lyrisme. Un coup de coeur à "Be Agressive", haletant et jouissif avec ses choeurs saccadés, qui me fait grimper au plafond. Il est suivi de "A Small Victory", qui calme le jeu avec une ligne mélodique mise en relief par un refrain hargneux. La succession de ses deux chansons est à tomber par terre, depassant de loin la succession simple de deux plages musicales, c'est un frisson pur.
La cohésion de l'album est assurée, malgrès le mélange des genres, par la noirceur et la patte de Faith No More. Il se distille un malaise palpable à l'écoute d'Angel Dust. Et c'est ici en particulier que cet album est une claque: réussir, à partir d'éléments si variés, à créer un ensemble d'une grande classe.
Faith No More fait du rock, tous les genres de rock, et il maîtrise le sujet.
Sont dévoilées ici quatorze chansons fabuleuses, formant un album d'une cohésion rare. De l'ouverture "Land Of The Sunshine", portée par une basse au groove déjanté, jusqu'à la reprise du standard des Commodores "Easy", avec son solo livré sous un son crade à souhait, Faith No More montre un talent et une ouverture d'esprit qui ne se sont jamais retrouvés depuis.
Chaque morceau est un bijou pris séparement. Les musiciens sont à pleurer de joie, et Mike Patton transporte les morceaux en étalant une performance vocale tenant du lyrisme. Un coup de coeur à "Be Agressive", haletant et jouissif avec ses choeurs saccadés, qui me fait grimper au plafond. Il est suivi de "A Small Victory", qui calme le jeu avec une ligne mélodique mise en relief par un refrain hargneux. La succession de ses deux chansons est à tomber par terre, depassant de loin la succession simple de deux plages musicales, c'est un frisson pur.
La cohésion de l'album est assurée, malgrès le mélange des genres, par la noirceur et la patte de Faith No More. Il se distille un malaise palpable à l'écoute d'Angel Dust. Et c'est ici en particulier que cet album est une claque: réussir, à partir d'éléments si variés, à créer un ensemble d'une grande classe.
Faith No More fait du rock, tous les genres de rock, et il maîtrise le sujet.
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Spasme |
Posté le 21 février 2006 à 01 h 16 |
Faith No More fait partie de ces groupes qui, comme Kyuss, sont arrivés avec des musique différentes et innovantes comparé à celle qui primaient à leur époque. Ils ont traversé les périodes 80's, grunge, et néo-métal avec des succès tout relatifs, succès qui a fortement augmenté à partir du moment ou Metallica et les Guns'n'roses les ont cité parmi leur groupe de référence. Cet album, Angel Dust, a eu peu de succès à sa sortie, mais apparaît aujourd'hui comme un album essentiel des années 90. Il a apporté de la fraîcheur à une époque où les chemises de bûcherons faisaient la loi.
Dès les premières notes de "Land Of Sunshine", on sait que cet album va être bon. Le chant de Patton est parfait et colle parfaitement à la musique composée par le groupe. On sent que les compostions ont été énormément travaillées : les sons de synthé apportent une richesse musicale assez rare à cette époque où la simplicité était prônée. "Midlife Crisis" premier single de l'album recèle une qualité que Faith No More n'avait que rarement atteint avant Angel Dust. C'est l'album de la révélation. On sent que la maturité s'est installée et que les membres du groupe ont vraiment donné à cet album le son qu'ils attendaient depuis longtemps. De plus son influence a été indéniable sur certains groupes qui ont suivis. "Be Agressive" et ses back vocals qui rappellent un certain "Be Obscene" d'un artiste actuel, pour ne citer qu'un exemple.
La variété est également un des thème phare d'Angel Dust. Le son du groupe est défini et ainsi ils peuvent explorer certains territoires différents de leur registre. La pop, le rock, le métal, tout y passe. On découvre à chaque nouveau morceau des éléments nouveaux qui donnent de la consistance à la galette.
On ne peut que leur reprocher que les inconvénients de leurs avantages : trop de sons synthés tuent le synthé. Et 13 chansons avec le même son de synthé et le même son de guitare peuvent paraître un peu répétitive pour certains. Cet album aurait pu être parfait si le groupe n'avait pas fait dans la surenchère au niveau des claviers. Mais ce n'est qu'un avis.
Pour conclure : du bon et même du très bon Faith No More. Dommage pour eux qu'ils n'aient pas eu le succès qu'ils méritaient à leur époque. Il leur faudra attendre encore 2 albums pour que leur talent soit reconnu à sa juste mesure.
Dès les premières notes de "Land Of Sunshine", on sait que cet album va être bon. Le chant de Patton est parfait et colle parfaitement à la musique composée par le groupe. On sent que les compostions ont été énormément travaillées : les sons de synthé apportent une richesse musicale assez rare à cette époque où la simplicité était prônée. "Midlife Crisis" premier single de l'album recèle une qualité que Faith No More n'avait que rarement atteint avant Angel Dust. C'est l'album de la révélation. On sent que la maturité s'est installée et que les membres du groupe ont vraiment donné à cet album le son qu'ils attendaient depuis longtemps. De plus son influence a été indéniable sur certains groupes qui ont suivis. "Be Agressive" et ses back vocals qui rappellent un certain "Be Obscene" d'un artiste actuel, pour ne citer qu'un exemple.
La variété est également un des thème phare d'Angel Dust. Le son du groupe est défini et ainsi ils peuvent explorer certains territoires différents de leur registre. La pop, le rock, le métal, tout y passe. On découvre à chaque nouveau morceau des éléments nouveaux qui donnent de la consistance à la galette.
On ne peut que leur reprocher que les inconvénients de leurs avantages : trop de sons synthés tuent le synthé. Et 13 chansons avec le même son de synthé et le même son de guitare peuvent paraître un peu répétitive pour certains. Cet album aurait pu être parfait si le groupe n'avait pas fait dans la surenchère au niveau des claviers. Mais ce n'est qu'un avis.
Pour conclure : du bon et même du très bon Faith No More. Dommage pour eux qu'ils n'aient pas eu le succès qu'ils méritaient à leur époque. Il leur faudra attendre encore 2 albums pour que leur talent soit reconnu à sa juste mesure.
Parfait 17/20
Posté le 03 septembre 2009 à 22 h 49 |
Le quatrième album de Faith No More aura mis son temps à paraître : surfant sur le succès, le groupe enchaîne les concerts et sort un live en 1991, année durant laquelle Mike Patton s'en retourne également à ses premières amours en sortant l'album de Mr. Bungle. Bien que Patton ait toujours nié que ceci ait eu une influence directe sur l'enregistrement de Angel Dust, dans lequel il s'implique beaucoup plus que pour The Real Thing, les choses ne sont plus comme avant. Le constat est sans appel : ce nouvel opus enterre définitivement la première période de Faith No More, celle du funk metal, de la déconne et des couleurs bariolées. Il reste cependant encore un peu de tout cela sur Angel Dust, mais c'est à peine remarquable tant la chape de lourdeur, de violence et de noirceur qui s'abat dessus est impressionnante.
Comme dans The Real Thing, Angel Dust s'ouvre sur un triptyque tubesque, ici constitué par "Land of Sunshine", "Caffeine" et "Midlife Crisis". Seul le dernier titre fut sorti en tant que single, mais les deux autres auraient parfaitement pu prendre sa place, tant ils accrochent et captivent. Le ton est donné : les compositions sont géniales, la production est délectable, le son de chaque instrument est un régal. La guitare vrombissante est ici très en avant, secondé par un clavier plus aérien. Ce duo, supporté par la basse et la batterie, mène la danse du début à la fin, nous ouvrant les portes d'un univers noir et baroque, gardé par cet étrange cygne baigné de bleu qui ne semble guère naturel. L'autre changement de taille, c'est le chant de Mike Patton. Déjà très impressionnant en 1989, le bonhomme encore jeune déploie ici son talent pour de bon, abandonnant sa voix nasillarde pour un timbre plus grave et ample. Sa prestation frôle parfois le kitsch... le frôle, seulement, et donne à l'album cette touche de lyrisme et de baroque qui ne fait qu'ajouter à sa grandeur. Qu'il porte un morceau entier ("Smaller & Smaller") ou le consacre en apportant sa folie ou sa prestance (les rires démoniaques de "Land Of Sunshine", les hurlements de "Caffeine" ou "Jizzlober"), le vocaliste dément est toujours renversant de maîtrise et d'audace.
Angel Dust est également l'album avec lequel Faith No More va consacrer toute sa singularité et son génie, qu'on pense qu'ils se réduisent à cet opus ou non. The Real Thing était diablement fun, mais n'était au final qu'une collection de morceaux, certes tous excellents. Ici, la cohérence et la profondeur sont indéniablement plus grandes, faisant d'Angel Dust un de ces albums que l'on vit à chaque écoute (le summum du genre étant atteint avec The Downward Spiral de Nine Inch Nails deux ans plus tard). Un caractère que l'on remarque peut-être d'abord sur "Everything's Ruined", la meilleure chanson de l'album et l'une des plus belles et poignantes du groupe. Le titre suivant "Malpractice", beaucoup plus noir et violent, nous convainc définitivement : que ce soit voulu ou non, il y a quelque chose derrière cet enchaînement de morceaux. Lorsque les guitares se font plus discrètes, que la haine laisse la place à l'émotion, ne serait-ce que pour quelques secondes, lorsque l'intensité nous fait lâcher prise, cesser d'écouter un disque et pénétrer dans un univers, on arrête un moment de prendre son pied pour réaliser, un peu effrayé, les dimensions d'une telle œuvre.
Une œuvre qui ne se limite pas qu'à elle-même, puisque le metal d'avant-garde que les Californiens nous y balancent à la face fit l'effet d'une bombe en 1992 (assurément l'album de l'année, avec Last Rights de Skinny Puppy, Souls at Zero de Neurosis, Broken de Nine Inch Nails et... bon, j'arrête), et qu'on en trouve des résonances dans beaucoup, beaucoup d'autres formations...
Sur The Real Thing, certains titres touchaient au sublime dans des moments du pure violence, alors que l'on baignait dans la douceur quelques secondes auparavant. Je pense notamment à "Zombie Eaters" et au titre éponyme. C'est bien simple, ici, on retrouve ce genre de frisson sur TOUS les morceaux (allez, sauf sur "Be Aggressive", celui que j'aime le moins). Que ce soient les ambiances noires de "Midlife Crisis", la classe ultime de la deuxième partie de "RV", le sublime piano de "Everything's Ruined" (j'insiste, un chef-d'œuvre à part entière) ou le génialissime et ultraviolent "Jizzlober" (le seul morceau entièrement composé par le guitariste Jim Martin, dont il co-signe également les paroles – il quittera le groupe en 1994), chaque piste est un émerveillement qui nous met une gifle dont on tombe vite en admiration. Les compositions sont tout simplement fantastiques. Mais s'il me fallait formuler quelques timides critiques, eh bien je dirais que si "Midnight Cowboy" est excellent, la fin de "Jizzlober" aurait sans doute fait une conclusion plus marquante. De plus, "Be Aggressive" est, comme je l'ai dit, un peu en dessous du niveau général. Enfin, je ne peux m'empêcher de trouver que le son manque parfois d'un peu de puissance, ne restituant pas toujours totalement le génie, la folie et la violence qui se déchirent sur cet album. Mais tous ces détails ne sont pas suffisants pour entacher un des dix meilleurs albums jamais enregistrés (du moins dans cet espace-temps).
Comme dans The Real Thing, Angel Dust s'ouvre sur un triptyque tubesque, ici constitué par "Land of Sunshine", "Caffeine" et "Midlife Crisis". Seul le dernier titre fut sorti en tant que single, mais les deux autres auraient parfaitement pu prendre sa place, tant ils accrochent et captivent. Le ton est donné : les compositions sont géniales, la production est délectable, le son de chaque instrument est un régal. La guitare vrombissante est ici très en avant, secondé par un clavier plus aérien. Ce duo, supporté par la basse et la batterie, mène la danse du début à la fin, nous ouvrant les portes d'un univers noir et baroque, gardé par cet étrange cygne baigné de bleu qui ne semble guère naturel. L'autre changement de taille, c'est le chant de Mike Patton. Déjà très impressionnant en 1989, le bonhomme encore jeune déploie ici son talent pour de bon, abandonnant sa voix nasillarde pour un timbre plus grave et ample. Sa prestation frôle parfois le kitsch... le frôle, seulement, et donne à l'album cette touche de lyrisme et de baroque qui ne fait qu'ajouter à sa grandeur. Qu'il porte un morceau entier ("Smaller & Smaller") ou le consacre en apportant sa folie ou sa prestance (les rires démoniaques de "Land Of Sunshine", les hurlements de "Caffeine" ou "Jizzlober"), le vocaliste dément est toujours renversant de maîtrise et d'audace.
Angel Dust est également l'album avec lequel Faith No More va consacrer toute sa singularité et son génie, qu'on pense qu'ils se réduisent à cet opus ou non. The Real Thing était diablement fun, mais n'était au final qu'une collection de morceaux, certes tous excellents. Ici, la cohérence et la profondeur sont indéniablement plus grandes, faisant d'Angel Dust un de ces albums que l'on vit à chaque écoute (le summum du genre étant atteint avec The Downward Spiral de Nine Inch Nails deux ans plus tard). Un caractère que l'on remarque peut-être d'abord sur "Everything's Ruined", la meilleure chanson de l'album et l'une des plus belles et poignantes du groupe. Le titre suivant "Malpractice", beaucoup plus noir et violent, nous convainc définitivement : que ce soit voulu ou non, il y a quelque chose derrière cet enchaînement de morceaux. Lorsque les guitares se font plus discrètes, que la haine laisse la place à l'émotion, ne serait-ce que pour quelques secondes, lorsque l'intensité nous fait lâcher prise, cesser d'écouter un disque et pénétrer dans un univers, on arrête un moment de prendre son pied pour réaliser, un peu effrayé, les dimensions d'une telle œuvre.
Une œuvre qui ne se limite pas qu'à elle-même, puisque le metal d'avant-garde que les Californiens nous y balancent à la face fit l'effet d'une bombe en 1992 (assurément l'album de l'année, avec Last Rights de Skinny Puppy, Souls at Zero de Neurosis, Broken de Nine Inch Nails et... bon, j'arrête), et qu'on en trouve des résonances dans beaucoup, beaucoup d'autres formations...
Sur The Real Thing, certains titres touchaient au sublime dans des moments du pure violence, alors que l'on baignait dans la douceur quelques secondes auparavant. Je pense notamment à "Zombie Eaters" et au titre éponyme. C'est bien simple, ici, on retrouve ce genre de frisson sur TOUS les morceaux (allez, sauf sur "Be Aggressive", celui que j'aime le moins). Que ce soient les ambiances noires de "Midlife Crisis", la classe ultime de la deuxième partie de "RV", le sublime piano de "Everything's Ruined" (j'insiste, un chef-d'œuvre à part entière) ou le génialissime et ultraviolent "Jizzlober" (le seul morceau entièrement composé par le guitariste Jim Martin, dont il co-signe également les paroles – il quittera le groupe en 1994), chaque piste est un émerveillement qui nous met une gifle dont on tombe vite en admiration. Les compositions sont tout simplement fantastiques. Mais s'il me fallait formuler quelques timides critiques, eh bien je dirais que si "Midnight Cowboy" est excellent, la fin de "Jizzlober" aurait sans doute fait une conclusion plus marquante. De plus, "Be Aggressive" est, comme je l'ai dit, un peu en dessous du niveau général. Enfin, je ne peux m'empêcher de trouver que le son manque parfois d'un peu de puissance, ne restituant pas toujours totalement le génie, la folie et la violence qui se déchirent sur cet album. Mais tous ces détails ne sont pas suffisants pour entacher un des dix meilleurs albums jamais enregistrés (du moins dans cet espace-temps).
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