Father John Misty
God's Favorite Customer |
Label :
Sub Pop / Bella Union |
||||
La décontraction de Fear Fun, le romantisme de I Love You, Honeybear et le semi-désespoir de Pure Comedy, tous les Power Rangers sont réunis pour former le grand God's Favorite Customer.
Ce 4è album a été écrit majoritairement durant 6 semaines à l'hôtel, où Josh Tillman / Father John Misty faisait face à une crise dans son couple et une santé mentale problématique – il a déjà avoué avoir eu un problème avec l'alcool, s'en être soigné, mais il a aussi eu recours à l'automédication, notamment avec de petites doses de LSD, qu'il utilise également pour trouver l'inspiration. Josh est mal et une fois que ceci est dit, vous comprenez mieux cette pochette facepalm signée Pari Dukovic (avec des larmes brillantes pour certaines versions du vinyle).
Plus personnel et donc plus sincère, Josh semble utiliser ce disque comme une sorte de thérapie – coucher ses pensées sur papier ne suffit plus, il faut les chanter et les partager. C'est toujours assez délicat ce genre de disque (je pense encore une fois à Sleeper de Ty Segall ou Tonight's The Night de Neil Young pour remonter bien plus loin), on a l'impression d'être dans la position du voyeur, si l'on comprend la langue évidemment. Est-il bon ou plutôt sain de voir un Homme sombrer ? Il essaye de s'en sortir, il y a de l'espoir, mais comment peut-on se sentir bien en ayant conscience qu'une personne semble être en détresse mentale ? Parce que c'est aussi une question que pose ce disque, comment peut-on l'aimer et ressentir du bonheur en l'écoutant ? La Musique évidemment, mais même les paroles, les plus dures sont souvent les plus belles à entendre – assez étrange tout ça... un psychologue est demandé à l'accueil des locaux d'XSilence svp !
Pas d'introduction, pas de mesures jouées avant que la voix arrive, non, "Hangout At The Gallows" démarre de suite et Father John Misty entre directement en scène. Mélodie fine, orchestration bien menée et variée, le ton est un peu plus léger que sur Pure Comedy, même si on sent que quelque chose le pèse et ça va être ainsi sur la plupart des titres.
"Psychic terrorists
In the upper room
Left foot, right foot, that's the ticket
You'll be back on top real soon"
Parle-t-il aux journalistes ou à Josh Tillman ?
"What's your politics?
What's your religion?
What's your intake?
Your reason for living?"
Il semble qu'il cible les journalistes qui ont eu tendance (surtout en 2017) à vouloir son opinion sur tout ; une des choses qui le pèsent semble-t-il. Le refrain est passionné et le Father use du falsetto que l'on retrouvera plus que d'habitude sur ce disque – plus de confiance en soi ou simplement qu'il s'est encore amélioré ? (cette voix est toujours aussi douce à entendre). Mais très vite arrivent ces vers :
"So you wanna hang out at the gallows?
Those guys get an early start"
Est-ce pour regarder ou aller se pendre ? Les pensées suicidaires seront l'un des thèmes récurrents de ce 4è opus. Heureusement il enchaîne avec le single "Mr. Tillman" plus enjoué avec les couplets du point de vue de l'hôtelier et les refrains de Josh Tillman. Autobiographique, il parle de son séjour à l'hôtel qui semble avoir été très troublant :
"Let's see here, you left your passport in the mini fridge
[...]
Don't leave your mattress in the rain if you sleep on the balcony
Okay, did you and your guests have a pleasant stay?
What a beautiful tattoo that young man had on his face"
on croirait une scène des films Very Bad Trip et pourtant quand Josh intervient :
"I'm feeling good, damn, I'm feeling so fine
I'm living on a cloud above an island in my mind
Oh baby, don't be alarmed, this is just my vibe
No need to walk around, no it's not too bad a climb"
pas besoin de s'inquiéter, tout va bien... en tout cas c'est ce qu'il se dit à lui-même (et sûrement ce qui le fait tenir). Le clip illustre bien ses propos et surtout ce sentiment d'être perdu, de ne pas comprendre ce qui se passe autour de lui et pourtant avoir l'air de ne pas y penser, de ne pas comprendre ce qui lui arrive. Monsieur n'est pas complètement dépressif, comme toujours avec cette maladie il y a des beaux jours, la preuve il a écrit une chanson d'amour "Just Dumb Enough To Try" avec ce piano doux et ces arpèges de guitare acoustique. Et "Date Night" tout en up-tempo et piano sautillant hypnotique est dans l'esprit Fear Fun – l'album le plus joyeux qu'il ait fait. Le plus intéressant dans cette piste c'est son propre combat entre sa voix grave et sa voix aiguë (Josh Tillman l'amoureux vs Father John Misty l'homme à femmes?). C'est le genre de son à mettre à fond quand on a envie de se la péter en voiture toutes vitres ouvertes, c'est fichtrement efficace et ce rappel de Fear Fun, personnellement, me fait grandement plaisir ! Mais Josh étant celui qu'il était lors de l'enregistrement, il termine la Face A sur une note plutôt triste. "Please Don't Die" est sûrement la chanson la plus dure à écouter entre les pensées suicidaires qui reviennent (couplets) :
"One more cryptic message
Thinking that I might end it
Oh god, you must have woken up
To me saying that it's all too much
I'll take it easy with the morbid stuff"
et l'être aimé qui l'implore de ne pas mourir où qu'il soit (refrains). Pourtant, dans un sens c'est une chanson d'amour. La personne pense et tient réellement à Josh, elle le comprend, mais ne veut pas qu'il prenne une décision sans retour. Ce n'est pas un simple "j'espère que tu vas bien" assez conventionnel et détaché que l'on envoie/dit à une personne que l'on connaît – vous et moi, combien de fois on a dit "salut, ça va ?" alors que si l'on est sincère à 100%, on s'avoue à soi-même que c'est souvent une simple formalité, on s'en branle un peu de savoir si la personne en face va vraiment bien (oui, on est des monstres, mais on est entre nous). Derrière les paroles "You're all that I have so please don't die / Wherever you are tonight" il y a un réel sentiment, un amour fort en ressort, c'est une manière forte de dire "ne fait pas ça ou je vais souffrir", c'est égoïste dans un sens, mais utile si cela peut sauver une vie. Évidemment la chanson a un impact encore plus fort sur les personnes qui ont vécu cette situation. Father John Misty rajoute un chef-d'œuvre d'écriture dans sa discographie.
La Face B s'ouvre tout en douceur avec "The Palace" qui aurait clairement pu être sur Pure Comedy pour son ambiance plombante piano/voix avec de très légères notes de guitare acoustique (faut tendre l'oreille). Il parle de prise de drogue ce qui tend à renforcer le côté autobiographique (vu qu'il l'a déjà avoué, comme dit plus tôt), mais le plus intéressant se trouve dans la suite des paroles :
"Last night I wrote a poem
Man, I must have been in the poem zone
I'm in over my head
[...]
Last night I texted your iPhone
And said I think I'm ready to come home"
Le désespoir semble s'évaporer – la lumière au bout du tunnel, toujours elle. Puis il nous embarque dans une danse cuivrée avec "Disappointing Diamonds Are The Rarest Of Them All", ça bouge de nouveau. En fait l'album est plutôt bien agencé, ça oscille entre calme, dansant et engageant, pas vraiment le temps de s'ennuyer, on a l'aspect poignant et excitant de l'univers du Father John Misty.
"Disappointing diamonds are the rarest of them all
And a love that lasts forever really can't be that special
Sure we know our roles, and how it's supposed to go
Does everybody have to be the greatest story ever told?"
et ceci est dit avec une voix qui monte encore plus dans les aiguës (cette voix putain!), Josh comprend que son histoire ne pouvait être parfaite car AUCUNE histoire d'amour ne peut l'être et c'est en sachant ça qu'il peut "grandir", en apprenant et en acceptant les difficultés. Le titre s'arrête brutalement, tout comme "Date Night" ça reste en dessous des 2m30... j'en veux plus !! On dit qu'il ne faut pas abuser des bonnes choses, mais je m'en fous, je veux un prochain disque complet avec l'ambiance de ces 2 morceaux-là (+ "Mr. Tillman"). Arrive "God's Favorite Customer" ; le clip illustre bien l'ambiance du titre, on se retrouve tard la nuit ou très tôt le matin dans les rues bien calmes, marchant sous les lampadaires, passant devant des vitrines éclairées, avec de la vie derrière ou non, seul ou avec l'être aimé souhaité à ses côtés ou en illusion... cette impression est illustrée par le chant presque fantomatique de Natalie Mering (Weyes Blood). Les petites touches de wurlitzer, d'harmonica et de flûte traversière assez discrètes sont une merveilleuse idée.
"Speak to me
Won't you speak, sweet angel?
Don't you remember me?
I was God's favorite customer
But now I'm in trouble"
parle-t-il à sa femme ? À un ange ? À Dieu lui-même qu'il a abandonné volontairement après avoir été élevé dans une famille très religieuse ? Il est mal, à tel point qu'il en vient à revoir son choix d'avoir écarté la religion... à moins que sa religion soit en réalité sa femme et là, la chanson suivante peut obtenir un impact encore plus fort. "The Songwriter", touchante, poignante, prenante et je pourrais continuer encore longtemps comme ça... le piano est de nouveau maître, Josh est à poil, juste sa voix et caressant son instrument sous ses mains (je vous laisse imaginer autre chose si vous le souhaitez), mais c'est l'orgue qu'on entend derrière qui sublime le tout – merci Jonathan Wilson ! Monsieur Tillman se demande : "et si c'était Emma la compositrice et que c'était moi la muse ? Aurait-elle agi comme je l'ai fait, exposant sa vie à tout le monde, usant d'elle comme inspiration principale ?". Il y a une certaine culpabilité derrière ses paroles.
"What would it sound like if you were the songwriter
And you did your living around me?
Would you undress me repeatedly in public
To show how very noble and naked you can be?
[...]
What would it sound like if you were the songwriter
And loving me was your unsung masterpiece?"
Et on se quitte sur "We're Only People (And There's Not Much Anyone Can Do About That)" avec cette ambiance fin d'album / fin de concert, guitare électrique, piano, basse, contrebasse, batterie, mellotron, tambourin, steel guitar, on sort tout pour un dernier éclat, l'éternelle satisfaction au bout du chemin, l'espoir retrouvé.
"People, we know so little about ourselves
But just enough to wanna be nearly anybody else
How does that add up?
Oh, friends, all my friends
Oh, I hope you're somewhere smiling
Just know I think about you more kindly than you and I have ever been
And I'll see you the next time around the bend."
God's Favorite Customer est plus centré, Father John Misty va à l'essentiel, ne s'étale pas, n'essaye pas de créer une grande œuvre comme il l'a fait avec I Love You, Honeybear et surtout Pure Comedy. Plus simple ? Pas vraiment, les compositions sont réfléchies et la production toujours aussi bien menée, malgré que le duo Josh Tillman / Jonathan Wilson ne soit plus aussi présent, Jonathan Rado (Foxygen) prend le rôle à cœur et s'en sort vraiment bien – il semble bien s'entendre avec les Jonathan, mais il fait aussi confiance à Dave Cerminara et Trevor Spencer qui sont aussi là pour l'épauler sur 3 chansons ; en CD, en vinyle, en digital, avec un casque, cet album est un pur bonheur à écouter.
Plus autobiographique encore et donc plus introspectif, God's Favorite Customer pourrait être un disque "à part" dans sa discographie, non pas musicalement, mais thématiquement – en tout cas on lui souhaite de ne pas revivre cette épreuve, même si elle lui a permis d'écrire ce joli disque, on ne va pas souhaiter le malheur à un Artiste qu'on aime, il est fini le temps des poètes maudits et on a déjà une belle trilogie sombre avec Neil Young.
Ce 4è album a été écrit majoritairement durant 6 semaines à l'hôtel, où Josh Tillman / Father John Misty faisait face à une crise dans son couple et une santé mentale problématique – il a déjà avoué avoir eu un problème avec l'alcool, s'en être soigné, mais il a aussi eu recours à l'automédication, notamment avec de petites doses de LSD, qu'il utilise également pour trouver l'inspiration. Josh est mal et une fois que ceci est dit, vous comprenez mieux cette pochette facepalm signée Pari Dukovic (avec des larmes brillantes pour certaines versions du vinyle).
Plus personnel et donc plus sincère, Josh semble utiliser ce disque comme une sorte de thérapie – coucher ses pensées sur papier ne suffit plus, il faut les chanter et les partager. C'est toujours assez délicat ce genre de disque (je pense encore une fois à Sleeper de Ty Segall ou Tonight's The Night de Neil Young pour remonter bien plus loin), on a l'impression d'être dans la position du voyeur, si l'on comprend la langue évidemment. Est-il bon ou plutôt sain de voir un Homme sombrer ? Il essaye de s'en sortir, il y a de l'espoir, mais comment peut-on se sentir bien en ayant conscience qu'une personne semble être en détresse mentale ? Parce que c'est aussi une question que pose ce disque, comment peut-on l'aimer et ressentir du bonheur en l'écoutant ? La Musique évidemment, mais même les paroles, les plus dures sont souvent les plus belles à entendre – assez étrange tout ça... un psychologue est demandé à l'accueil des locaux d'XSilence svp !
Pas d'introduction, pas de mesures jouées avant que la voix arrive, non, "Hangout At The Gallows" démarre de suite et Father John Misty entre directement en scène. Mélodie fine, orchestration bien menée et variée, le ton est un peu plus léger que sur Pure Comedy, même si on sent que quelque chose le pèse et ça va être ainsi sur la plupart des titres.
"Psychic terrorists
In the upper room
Left foot, right foot, that's the ticket
You'll be back on top real soon"
Parle-t-il aux journalistes ou à Josh Tillman ?
"What's your politics?
What's your religion?
What's your intake?
Your reason for living?"
Il semble qu'il cible les journalistes qui ont eu tendance (surtout en 2017) à vouloir son opinion sur tout ; une des choses qui le pèsent semble-t-il. Le refrain est passionné et le Father use du falsetto que l'on retrouvera plus que d'habitude sur ce disque – plus de confiance en soi ou simplement qu'il s'est encore amélioré ? (cette voix est toujours aussi douce à entendre). Mais très vite arrivent ces vers :
"So you wanna hang out at the gallows?
Those guys get an early start"
Est-ce pour regarder ou aller se pendre ? Les pensées suicidaires seront l'un des thèmes récurrents de ce 4è opus. Heureusement il enchaîne avec le single "Mr. Tillman" plus enjoué avec les couplets du point de vue de l'hôtelier et les refrains de Josh Tillman. Autobiographique, il parle de son séjour à l'hôtel qui semble avoir été très troublant :
"Let's see here, you left your passport in the mini fridge
[...]
Don't leave your mattress in the rain if you sleep on the balcony
Okay, did you and your guests have a pleasant stay?
What a beautiful tattoo that young man had on his face"
on croirait une scène des films Very Bad Trip et pourtant quand Josh intervient :
"I'm feeling good, damn, I'm feeling so fine
I'm living on a cloud above an island in my mind
Oh baby, don't be alarmed, this is just my vibe
No need to walk around, no it's not too bad a climb"
pas besoin de s'inquiéter, tout va bien... en tout cas c'est ce qu'il se dit à lui-même (et sûrement ce qui le fait tenir). Le clip illustre bien ses propos et surtout ce sentiment d'être perdu, de ne pas comprendre ce qui se passe autour de lui et pourtant avoir l'air de ne pas y penser, de ne pas comprendre ce qui lui arrive. Monsieur n'est pas complètement dépressif, comme toujours avec cette maladie il y a des beaux jours, la preuve il a écrit une chanson d'amour "Just Dumb Enough To Try" avec ce piano doux et ces arpèges de guitare acoustique. Et "Date Night" tout en up-tempo et piano sautillant hypnotique est dans l'esprit Fear Fun – l'album le plus joyeux qu'il ait fait. Le plus intéressant dans cette piste c'est son propre combat entre sa voix grave et sa voix aiguë (Josh Tillman l'amoureux vs Father John Misty l'homme à femmes?). C'est le genre de son à mettre à fond quand on a envie de se la péter en voiture toutes vitres ouvertes, c'est fichtrement efficace et ce rappel de Fear Fun, personnellement, me fait grandement plaisir ! Mais Josh étant celui qu'il était lors de l'enregistrement, il termine la Face A sur une note plutôt triste. "Please Don't Die" est sûrement la chanson la plus dure à écouter entre les pensées suicidaires qui reviennent (couplets) :
"One more cryptic message
Thinking that I might end it
Oh god, you must have woken up
To me saying that it's all too much
I'll take it easy with the morbid stuff"
et l'être aimé qui l'implore de ne pas mourir où qu'il soit (refrains). Pourtant, dans un sens c'est une chanson d'amour. La personne pense et tient réellement à Josh, elle le comprend, mais ne veut pas qu'il prenne une décision sans retour. Ce n'est pas un simple "j'espère que tu vas bien" assez conventionnel et détaché que l'on envoie/dit à une personne que l'on connaît – vous et moi, combien de fois on a dit "salut, ça va ?" alors que si l'on est sincère à 100%, on s'avoue à soi-même que c'est souvent une simple formalité, on s'en branle un peu de savoir si la personne en face va vraiment bien (oui, on est des monstres, mais on est entre nous). Derrière les paroles "You're all that I have so please don't die / Wherever you are tonight" il y a un réel sentiment, un amour fort en ressort, c'est une manière forte de dire "ne fait pas ça ou je vais souffrir", c'est égoïste dans un sens, mais utile si cela peut sauver une vie. Évidemment la chanson a un impact encore plus fort sur les personnes qui ont vécu cette situation. Father John Misty rajoute un chef-d'œuvre d'écriture dans sa discographie.
La Face B s'ouvre tout en douceur avec "The Palace" qui aurait clairement pu être sur Pure Comedy pour son ambiance plombante piano/voix avec de très légères notes de guitare acoustique (faut tendre l'oreille). Il parle de prise de drogue ce qui tend à renforcer le côté autobiographique (vu qu'il l'a déjà avoué, comme dit plus tôt), mais le plus intéressant se trouve dans la suite des paroles :
"Last night I wrote a poem
Man, I must have been in the poem zone
I'm in over my head
[...]
Last night I texted your iPhone
And said I think I'm ready to come home"
Le désespoir semble s'évaporer – la lumière au bout du tunnel, toujours elle. Puis il nous embarque dans une danse cuivrée avec "Disappointing Diamonds Are The Rarest Of Them All", ça bouge de nouveau. En fait l'album est plutôt bien agencé, ça oscille entre calme, dansant et engageant, pas vraiment le temps de s'ennuyer, on a l'aspect poignant et excitant de l'univers du Father John Misty.
"Disappointing diamonds are the rarest of them all
And a love that lasts forever really can't be that special
Sure we know our roles, and how it's supposed to go
Does everybody have to be the greatest story ever told?"
et ceci est dit avec une voix qui monte encore plus dans les aiguës (cette voix putain!), Josh comprend que son histoire ne pouvait être parfaite car AUCUNE histoire d'amour ne peut l'être et c'est en sachant ça qu'il peut "grandir", en apprenant et en acceptant les difficultés. Le titre s'arrête brutalement, tout comme "Date Night" ça reste en dessous des 2m30... j'en veux plus !! On dit qu'il ne faut pas abuser des bonnes choses, mais je m'en fous, je veux un prochain disque complet avec l'ambiance de ces 2 morceaux-là (+ "Mr. Tillman"). Arrive "God's Favorite Customer" ; le clip illustre bien l'ambiance du titre, on se retrouve tard la nuit ou très tôt le matin dans les rues bien calmes, marchant sous les lampadaires, passant devant des vitrines éclairées, avec de la vie derrière ou non, seul ou avec l'être aimé souhaité à ses côtés ou en illusion... cette impression est illustrée par le chant presque fantomatique de Natalie Mering (Weyes Blood). Les petites touches de wurlitzer, d'harmonica et de flûte traversière assez discrètes sont une merveilleuse idée.
"Speak to me
Won't you speak, sweet angel?
Don't you remember me?
I was God's favorite customer
But now I'm in trouble"
parle-t-il à sa femme ? À un ange ? À Dieu lui-même qu'il a abandonné volontairement après avoir été élevé dans une famille très religieuse ? Il est mal, à tel point qu'il en vient à revoir son choix d'avoir écarté la religion... à moins que sa religion soit en réalité sa femme et là, la chanson suivante peut obtenir un impact encore plus fort. "The Songwriter", touchante, poignante, prenante et je pourrais continuer encore longtemps comme ça... le piano est de nouveau maître, Josh est à poil, juste sa voix et caressant son instrument sous ses mains (je vous laisse imaginer autre chose si vous le souhaitez), mais c'est l'orgue qu'on entend derrière qui sublime le tout – merci Jonathan Wilson ! Monsieur Tillman se demande : "et si c'était Emma la compositrice et que c'était moi la muse ? Aurait-elle agi comme je l'ai fait, exposant sa vie à tout le monde, usant d'elle comme inspiration principale ?". Il y a une certaine culpabilité derrière ses paroles.
"What would it sound like if you were the songwriter
And you did your living around me?
Would you undress me repeatedly in public
To show how very noble and naked you can be?
[...]
What would it sound like if you were the songwriter
And loving me was your unsung masterpiece?"
Et on se quitte sur "We're Only People (And There's Not Much Anyone Can Do About That)" avec cette ambiance fin d'album / fin de concert, guitare électrique, piano, basse, contrebasse, batterie, mellotron, tambourin, steel guitar, on sort tout pour un dernier éclat, l'éternelle satisfaction au bout du chemin, l'espoir retrouvé.
"People, we know so little about ourselves
But just enough to wanna be nearly anybody else
How does that add up?
Oh, friends, all my friends
Oh, I hope you're somewhere smiling
Just know I think about you more kindly than you and I have ever been
And I'll see you the next time around the bend."
God's Favorite Customer est plus centré, Father John Misty va à l'essentiel, ne s'étale pas, n'essaye pas de créer une grande œuvre comme il l'a fait avec I Love You, Honeybear et surtout Pure Comedy. Plus simple ? Pas vraiment, les compositions sont réfléchies et la production toujours aussi bien menée, malgré que le duo Josh Tillman / Jonathan Wilson ne soit plus aussi présent, Jonathan Rado (Foxygen) prend le rôle à cœur et s'en sort vraiment bien – il semble bien s'entendre avec les Jonathan, mais il fait aussi confiance à Dave Cerminara et Trevor Spencer qui sont aussi là pour l'épauler sur 3 chansons ; en CD, en vinyle, en digital, avec un casque, cet album est un pur bonheur à écouter.
Plus autobiographique encore et donc plus introspectif, God's Favorite Customer pourrait être un disque "à part" dans sa discographie, non pas musicalement, mais thématiquement – en tout cas on lui souhaite de ne pas revivre cette épreuve, même si elle lui a permis d'écrire ce joli disque, on ne va pas souhaiter le malheur à un Artiste qu'on aime, il est fini le temps des poètes maudits et on a déjà une belle trilogie sombre avec Neil Young.
Excellent ! 18/20 | par Beckuto |
Écoutable sur
https://fatherjohnmisty.bandcamp.com/album/gods-favorite-customer
N.B. : Le poster/livret indique que l'album et certaines chansons ont des titres alternatifs : le disque aurait pu s'appeler Mr Tillman's Wild Ride et la 1ère piste "Hangout At The Gallows" = "You're The Answer", la 2è "Mr. Tillman" = "Bowery" et enfin la 6è "The Palace" = "I Love You But No, You're Not".
https://fatherjohnmisty.bandcamp.com/album/gods-favorite-customer
N.B. : Le poster/livret indique que l'album et certaines chansons ont des titres alternatifs : le disque aurait pu s'appeler Mr Tillman's Wild Ride et la 1ère piste "Hangout At The Gallows" = "You're The Answer", la 2è "Mr. Tillman" = "Bowery" et enfin la 6è "The Palace" = "I Love You But No, You're Not".
En ligne
336 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages