Quicksand
Interiors |
Label :
Epitaph |
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À l'heure de l'hyperconnexion, cela devient assez rare d'apprendre des nouvelles par la presse papier. C'est pourtant ce qui m'est arrivé il y a quelques jours, en recevant le dernier numéro de New Noise (publicité subliminale). Non, je ne parle pas de la roborative interview de Wonderflu (publicité subliminale) mais du groupe en couverture, Quicksand.
J'ai du mal à comprendre pourquoi ce groupe n'occupe pas aujourd'hui une place à part dans mon panthéon personnel des années 90. J'avais acheté par hasard la cassette de Slip, leur premier album, chez un disquaire de Budapest à l'été 94. Son nom avait beau sonner bizarrement pour des oreilles françaises, il y avait quelque chose d'attirant dans cet album, dont j'avais dû apercevoir une chronique élogieuse dans Rock'n'Folk ou dans Best. Noyé dans la masse des nouveaux Nirvana et Sonic Youth déversée par des majors cherchant à rattraper leur train de retard sans rien comprendre à cette musique, le groupe n'a pas survécu très longtemps ; pourtant leur son était la synthèse de ce que je recherchais à l'époque : Fugazi en moins austère, Helmet en plus mélodique, Tool en moins glauque, Smashing Pumpkins en moins glam-kitsch-dégoulinant, Jane's Addiction en moins hair-metal. Malgré tout, cette cassette a fini par tomber aux oubliettes jusqu'à ce que le groupe se reforme et sorte un troisième album, vingt ans après le deuxième qui m'avait à l'époque complètement échappé. Après quelques écoutes prometteuses de ce nouvel album, j'ai fini par déterrer la dite cassette et la placer dans le lecteur de ma mini-chaîne, qui n'avait pas servi depuis bien longtemps. Ces riffs imparables ont réveillé des souvenirs enfouis, mais ce qui m'a le plus surpris, c'est que si on m'avait proposé ces morceaux dans un blind test, je les aurais probablement attribués à At The Drive-in.
Mais recentrons-nous sur notre propos : qu'est devenue la musique de Quicksand vingt-quatre ans après la sortie d'un beau spécimen de ce qui allait devenir le post-hardcore ? Aux premières écoutes, rien ne semble avoir changé : ce son est toujours aussi stimulant. Certes, Walter Schreifels est un chanteur moins charismatique que ceux des groupes que j'ai cités, mais il compense largement par ses talents à la six cordes. Surtout, sa voix est moins forcée, moins criarde qu'à l'époque. La batterie est puissante et précise sans être lourdingue. Le son de basse bien gras dessine de gros serpents mélodiques sur lesquelles se pose la guitare, qui alterne avec à-propos riffs, arpèges, harmoniques, solos et larsens dans un style foisonnant et pourtant limpide. Pour aérer leur rock irrespirable mais aussi leur tracklist, nos quatre amis y ont inséré deux courts intermèdes instrumentaux esthétiquement intitulés ">" et ">>".
Ça a beau devenir difficile d'employer ce cliché sans se ridiculiser, je ne vois pas comment qualifier cet album autrement que comme l'album de la maturité. Plus mélodique que la moyenne des albums de post-hardcore (que celui qui pense le contraire me jette le premier CD, je l'écouterai avec intérêt), il renvoie à leurs chères études les tâcherons du néo-métal par sa noirceur élégante. J'attends encore de voir comment il va vieillir, mais ça faisait longtemps que je n'avais pas trippé comme ça sur du gros son.
J'ai du mal à comprendre pourquoi ce groupe n'occupe pas aujourd'hui une place à part dans mon panthéon personnel des années 90. J'avais acheté par hasard la cassette de Slip, leur premier album, chez un disquaire de Budapest à l'été 94. Son nom avait beau sonner bizarrement pour des oreilles françaises, il y avait quelque chose d'attirant dans cet album, dont j'avais dû apercevoir une chronique élogieuse dans Rock'n'Folk ou dans Best. Noyé dans la masse des nouveaux Nirvana et Sonic Youth déversée par des majors cherchant à rattraper leur train de retard sans rien comprendre à cette musique, le groupe n'a pas survécu très longtemps ; pourtant leur son était la synthèse de ce que je recherchais à l'époque : Fugazi en moins austère, Helmet en plus mélodique, Tool en moins glauque, Smashing Pumpkins en moins glam-kitsch-dégoulinant, Jane's Addiction en moins hair-metal. Malgré tout, cette cassette a fini par tomber aux oubliettes jusqu'à ce que le groupe se reforme et sorte un troisième album, vingt ans après le deuxième qui m'avait à l'époque complètement échappé. Après quelques écoutes prometteuses de ce nouvel album, j'ai fini par déterrer la dite cassette et la placer dans le lecteur de ma mini-chaîne, qui n'avait pas servi depuis bien longtemps. Ces riffs imparables ont réveillé des souvenirs enfouis, mais ce qui m'a le plus surpris, c'est que si on m'avait proposé ces morceaux dans un blind test, je les aurais probablement attribués à At The Drive-in.
Mais recentrons-nous sur notre propos : qu'est devenue la musique de Quicksand vingt-quatre ans après la sortie d'un beau spécimen de ce qui allait devenir le post-hardcore ? Aux premières écoutes, rien ne semble avoir changé : ce son est toujours aussi stimulant. Certes, Walter Schreifels est un chanteur moins charismatique que ceux des groupes que j'ai cités, mais il compense largement par ses talents à la six cordes. Surtout, sa voix est moins forcée, moins criarde qu'à l'époque. La batterie est puissante et précise sans être lourdingue. Le son de basse bien gras dessine de gros serpents mélodiques sur lesquelles se pose la guitare, qui alterne avec à-propos riffs, arpèges, harmoniques, solos et larsens dans un style foisonnant et pourtant limpide. Pour aérer leur rock irrespirable mais aussi leur tracklist, nos quatre amis y ont inséré deux courts intermèdes instrumentaux esthétiquement intitulés ">" et ">>".
Ça a beau devenir difficile d'employer ce cliché sans se ridiculiser, je ne vois pas comment qualifier cet album autrement que comme l'album de la maturité. Plus mélodique que la moyenne des albums de post-hardcore (que celui qui pense le contraire me jette le premier CD, je l'écouterai avec intérêt), il renvoie à leurs chères études les tâcherons du néo-métal par sa noirceur élégante. J'attends encore de voir comment il va vieillir, mais ça faisait longtemps que je n'avais pas trippé comme ça sur du gros son.
Excellent ! 18/20 | par Myfriendgoo |
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