Botnledja

Magnyl

Magnyl

 Label :     Error Music 
 Sortie :    1998 
 Format :  Album / CD  Numérique   

Il est parfois de bonne médecine que d'aller chercher ailleurs en contournant des choix largement proposés dans les rayonnages et qui finissent par peu inspirer. Alors un jour, on tombe au hasard (un peu) sur Botnleðja, power trio islandais formé dans les années 90 et dont on peut lire la critique d'un autre album qui a erré seule depuis fort longtemps sur ce site.

Pourquoi ce choix de Magnyl expédié en colis postal depuis une latitude scandinave (qu'est-ce que j'aime me la péter) ? Parce que le titre sonne assez viking (ha ha ha!). Mais non, car c'est surtout que le clip du mcluskyen "Hentu Í Mig Aur" a été vu, montrant ces jeunes gars-là vandaliser, en cours de route, l'habitacle d'une bagnole qu'ils ont volée avant de l'incendier finalement dans un coin perdu. Magnyl (nom d'un médicament sauf erreur) est le troisième album du groupe qui se verra accompagner Blur pour une tournée britannique, suivant la parution de l'album éponyme de 1997 du groupe briton rencontré en Islande même.

D'emblée, le disque attaque lourd avec "Rassgata 51", façon grunge bien sombre à gros calibre, martelé par un son de basse puissant. Le morceau suivant, "Ég Drukkna Hér", se situe entre post-punk et grosse ronflée grunge encore, comme si du Fugazi épuré passait le relais à un autre groupe pour envoyer la sauce. Le gros rock US alternatif a bien atteint les rivages du groupe, cramant même ce que l'on pourrait croire à des moments pop arrosés ici souvent à l'essence de fuzz allumé par une allumette qu'on vient juste de gratter. Il n'y qu'à écouter "Rohypnol", un crescendo embelli par une belle section de violons ceci-dit ou bien "Dagur Eitt". Ou bien le rêche "Sjónvarpssnjór". Des noms arrivent à la pelle à chaque fois que repasse ce disque : Mudhoney, Smile, Ride, Nirvana, un peu Sonic Youth et probablement plein d'autres qui arriveront successivement. L'album est furieux comme des brûlures d'estomac. Des rythmiques détonnent dans des éruptions d'une guitare à la distorsion un peu déglingué. On peut décrire aussi parfois comme du spleen britannique vitrifié dans du punk hardcore d'outre atlantique. Le fan de ces tendances ne se sentira pas dépaysé musicalement hormis pour la langue certes.

Botnleðja, c'est de la dynamite à découvrir, si ce n'est déjà fait, sans aucune obligation d'ordonnance ...


Parfait   17/20
par Pascha


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