Zombie Zombie

Livity

Livity

 Label :     Versatile 
 Sortie :    vendredi 20 octobre 2017 
 Format :  Album / CD  Vinyle  Numérique   

Dur de suivre les pérégrinations musicales de Zombie Zombie n'est ce pas ! Il faut dire que ces trois gars n'arrêtent pas, et multiplient les projets. Entre les B.O. (Irréprochable & Loubia Hamra), la bande son d'un spectacle de cirque (Slow Futur), en jouant les fines bouches on pourrait dire que ce Livity est le troisième véritable album du groupe. Illustré par Monsieur Philippe Druillet (cofondateur de Métal Hurlant dont les dessins illustraient déjà la sublime compilation Cosmic Machine), une belle porte d'entrée pour ce disque d'Etienne Jaumet, Cosmic Neman & Doctor Schonberg !

On est évidemment en terrain connu avec ce trio, des percussions partout, des synthés, des boites à rythmes & des effets à ne plus savoir qu'en faire. une légère mélodie s'infiltre en nous, se dilate et le grand cirque synthétique se met en place, sur de longues plages prenant tout le temps possible pour s'étirer, varier doucement les motifs, les rythmiques. Il semble loin le temps où Carpenter était au centre de l'attention, même si évidemment toutes ses sonorités analogiques nous rappelle son bon souvenir. Ces mecs savent y faire pour nous immerger en quelques secondes dans leur monde. La transition pourrait paraître brutale entre "Livity" & "Ils Existent", mais ça passe tout seul, Toujours autant cinématographique, la SciFi est omniprésente dans ce disque, bardé d'images mentales qui viennent sans cesse, bien aidé avec les sons bombardés par Etienne Jaumet. Ils n'ont peur de rien, des claps, des ryhtmiques presque italo disco par moment, manque plus que quelques Congas pour que le menu soit complet. On pourrait frôler l'overdose vu la superposition continuelle de son, de rythmes, mais ça deviendrait presque une sorte d'afrobeat électronique, plus y'en a plus c'est bon. Avec eux, la montée perpétuelle durant huit minutes n'est même plus maitrisée, ça devient presque un art ("Hippocampe" qui termine la première face).Prends-en de la graine James Murphy.

On l'attendait, voilà enfin l'élément qui manquait ! Non, pas les congas, je parle bien sûr du Saxo ! Valeur ajoutée on ne peut plus indispensable au génial "Looose", mélange de disco, de free jazz & expérimentation sonore, ce titre mettra tout le monde d'accord.
Ne jamais savoir si c'est de la pure impro ou des titres ultra travaillés, c'est aussi ça la force de Zombie Zombie. ils pourraient nous faire des heures de jams, partir d'un simple son ou rythme proposé par Cosmic Neuman, oou retravailler tout à l'extrême pour que ça s'emboite aussi bien, peut être un peu des deux. La question se pose d'autant plus pour qui les a vus en concert, avec parfois plusieurs minutes avant de pouvoir se reposer sur un thème connu. Le survitaminé "Acera" en est l'exemple flagrant, une longue variation sans queue ni tête vraiment visibles, mais cet espèce de kraut nous prend sans nous lâcher tout au long du titre. Un album qui s'écouterait presque les yeux fermés, les images varient, vont & viennent mais sont omniprésentes, ouvert aux interprétations & à l'imagination de chacun, de multiples visions peuvent venir de "Heavy Meditation", la longue conclusion, l'atterrissage de ce trip sensoriel.

Conclusion ? pas si sûr, le Dr Shonberg et ses compères en ont encore sous le coude, un titre bonus, "Lune Noire", vient nous finir en beauté. Ils ont eu une bonne idée de ne pas inclure ce titre au disque. Plus court, plus dark, il représente presque une face b de l'album à lui tout seul. Véritable oeuvre expérimentale, qui n'aurait pas renié les activistes du GRM. Surprenant, mais ô combien enthousiasmant pour les oreilles aguerries.


Très bon   16/20
par X_Lok


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