Maniucha & Ksawery
Oj Borom, Borom |
Label :
Wodzirej |
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Sur des terres mystiques, où les sons se dessinent plus clairement que les silhouettes dans la brume épaisse, des Slaves en célèbrent d'autres. Un appel, un hommage, ce qu'on veut ; de la Pologne vers l'Ukraine. Un mouvement de deux instruments s'appropriant la tradition d'un voisin. La contrebasse est lourde, épaisse, mais aussi mystérieuse, insaisissable, et prompt à l'envol. La voix scande des textes cryptés à mes oreilles françaises, d'un chant à la fois tendre et puissant, digne et sobre, mais dramatique.
Vêtus d'oripeaux bien humbles, ces récits – qui pourraient aussi bien être des chants de bataille antiques, des chagrins amoureux, des lamentations de deuil, des mélopées de récolte ou des célébrations rituelles, pourquoi pas des chansons paillardes (mais alors du genre qui serrent le cœur plus qu'elles ne tentent la chair) – occupent l'espace d'un façon unique et résonnent dans un silence solennel. Maniucha Bikont et Ksawery Wòjcinski s'unissent dans un mariage des contraires, où Madame porte la culotte, tenant la baraque quasiment à elle seule, déroulant des chants aux motifs carrés auxquels elle insuffle une émotion toute contenue ; tandis que Monsieur papillonne, volage, chien fou en proie à des velléités improvisatrices auprès desquelles le chant se pose en ferme gouvernail. Des contraires qui trouvent en l'autre une unité ; pour une musique fière, grave, à l'émotion à la fois retenue et déliée qui trouve une certaine liberté, au delà de son cadre rigide, dans les percées free de la contrebasse.
En bon couple, le duo se laisse respirer en s'accordant quelques brèves escapades solo : Madame a capella, nue et puissante, Monsieur qui teste son groove en roue libre. Pour mieux se retrouver ensuite lorsque Maniucha vient rapporter ces chants, qu'elle a recueillis en allant au contact de vieux interprètes ukrainiens, auprès de Ksawery afin qu'il les illustre à sa propre manière, riche, pesante et romantique. Oj Borom, Borom, c'est l'histoire d'une rencontre pérenne, entre un pays et un autre, entre la liberté et la tradition, entre un homme et une femme.
Vêtus d'oripeaux bien humbles, ces récits – qui pourraient aussi bien être des chants de bataille antiques, des chagrins amoureux, des lamentations de deuil, des mélopées de récolte ou des célébrations rituelles, pourquoi pas des chansons paillardes (mais alors du genre qui serrent le cœur plus qu'elles ne tentent la chair) – occupent l'espace d'un façon unique et résonnent dans un silence solennel. Maniucha Bikont et Ksawery Wòjcinski s'unissent dans un mariage des contraires, où Madame porte la culotte, tenant la baraque quasiment à elle seule, déroulant des chants aux motifs carrés auxquels elle insuffle une émotion toute contenue ; tandis que Monsieur papillonne, volage, chien fou en proie à des velléités improvisatrices auprès desquelles le chant se pose en ferme gouvernail. Des contraires qui trouvent en l'autre une unité ; pour une musique fière, grave, à l'émotion à la fois retenue et déliée qui trouve une certaine liberté, au delà de son cadre rigide, dans les percées free de la contrebasse.
En bon couple, le duo se laisse respirer en s'accordant quelques brèves escapades solo : Madame a capella, nue et puissante, Monsieur qui teste son groove en roue libre. Pour mieux se retrouver ensuite lorsque Maniucha vient rapporter ces chants, qu'elle a recueillis en allant au contact de vieux interprètes ukrainiens, auprès de Ksawery afin qu'il les illustre à sa propre manière, riche, pesante et romantique. Oj Borom, Borom, c'est l'histoire d'une rencontre pérenne, entre un pays et un autre, entre la liberté et la tradition, entre un homme et une femme.
Parfait 17/20 | par X_Wazoo |
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