Coco Rosie

La Maison De Mon Reve

La Maison De Mon Reve

 Label :     Touch And Go 
 Sortie :    mardi 09 mars 2004 
 Format :  Album / CD   

Coco et Rosie sont deux sœurs américaines qui ont passé l'été dans le 18ème parigot. Elles ont enregistré une suite de chansons à la fois modernes (rythmes, samples), ludiques (on entend un coq électronique, on pense parfois aux débuts de Dragibus)... mais aussi avec une patine nostalgique un peu hors du temps. Le son est volontairement "patine" : comme une photo sépia, on entend des distorsions sur les voix qui évoquent les vieux enregistrements jazz d'avant-guerre. C'est un peu la même sensation que j'ai ressenti en écoutant Catalpa de Jolie Holland (autre grande découverte de l'année)... l'impression immédiate d'avoir affaire a un disque au delà de son époque, des genres, des gimmicks actuels de l'enregistrement multi-pistes.

Coco et Rosie vont à l'essentiel... et si vous comprenez les paroles, la notion de décalage sera encore plus forte, tellement on ne les croit pas une seconde quand elles chantent "I want to be your housewife".

Sur scène a la Guinguette Pirate, c'était un tres bon concert, et l'on se rend compte qu'elles ont déjà de quoi enregistrer un second CD. Elles reviennent avec leur ami Devendra Banhart au Café de la danse à la rentrée. J'y serai.


Excellent !   18/20
par David_f


 Moyenne 14.20/20 

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Posté le 09 juillet 2004 à 18 h 46

Je suis amoureux. Il aura suffi d'une écoute pour que le Fa se dérobe sous mes pieds alors que normalement c'est le Sol, c'est vous dire si j'étais troublé. Il aura suffi de quelques arpèges mélancoliques pour attirer l'attention, il aura suffi d'une voix désespérément et sensuellement éraillée pour ressusciter la passionnée Billie Holiday. Un sample discret cliquète dans l'obscurité et éclaire la fin du "Terrible Angels" d'une bizarre coloration, le charme désuet de la chanson s'enrichit encore d'une espièglerie post-électronique posée là comme une cerise de fermeté sur le gâteau d'innocence des Coco Rosie.

Les Terrible Angels, ce sont bien elles. Elles, deux filles pour le prix d'une, deux frangines de cœur aussi ravissante l'une que l'autre, et qui, pour ne rien gâcher, planquent des trésors d'imagination et de douceurs sous leur énigmatique couverture. Bianca-Coco et Sierra-Rosie, la guitariste touchante et la batteuse effleurante, deux voix tendrement mêlées autours d'un canevas apaisant de 12 pistes aux étoiles douces-amères, deux nymphes pour une rêverie drolatique au bord d'un ruisseau apaisant.

Coco Rosie, deux américaines à Paris (d'où le titre en français) pour un road trip onirique et empli d'une fragile sérénité, sur le fil d'un souffle parfois court mais toujours envoûtant, sur la foi de quelques notes disséminées ça et là, sans forcer sur la barre.

Percutant...et cocorosif.
Très bon   16/20



Posté le 16 juillet 2004 à 10 h 33

Je crois que David f a à peu près tout dit. C'est vraiment un cd de chevet... j'insisterai sur ce mélange de modernité, avec ce côté électro de cuisine (raffinée) et d'ambiance de vieux disques des années 50 dont le son patiné vous file aussitôt un goût de mélancolie.

Sans oublier que les deux sœurs ont l'air tout simplement charmantes et non moins déjantées (voir leurs photos sur leur site) !

À voir à la Route du Rock.
Excellent !   18/20



Posté le 01 octobre 2005 à 14 h 13

Je pense que je ne serais sûrement pas indifférent au charme de ces deux soeurs si je devais les écouter un soir, dans une salle d'un bar quelconque, parce que oui, c'est mignon tout ça, tout ça. Mais là, euh non ... je n'ai absolument pas accroché.

Déjà ces petits sons électroniques sensés étoffer les titres, m'ont bien soulé (Tétris sur fond de caisse clair dans "West Side"). On peut trouver ça marrant, et ça l'est ; mais de la à en faire toute une histoire, non ! Ca casse les oreilles.
Certaines pistes sont bien vides, "Not For Sale" ou "Tahiti Song" par exemple, on les entend miauler dans le micro ou parler de façon mielleuse sur un fond de bruitages divers. On peut trouver ça électrisant (dans certaines circonstances ...) mais là, non !
"Good Friday" et "Butterscotch" sauvent un peu la mise, et se rapprochent des tonalités de Devendra Banhart, mais le reste n'est que du flop et du bidouillage.
Nul, tout simplement.
Nul   3/20



Posté le 18 février 2007 à 22 h 43

Il y a des jours comme ça, où on déniche par hasard un album, dont on sait à peine commencé qu'il va voyager avec nous une bonne partie de sa vie. Le genre d'albums qui ouvre un album photo dans notre tête, qui fait revivre d'agréables moments passés. Une musique qui apaise. Qui rend heureux.

Cet album est un peu de ceux-là.

Première chanson, "Terrible Angels". Un son détraqué à l'arrière, comme le hennissement d'un cheval en plastique. En même temps les premiers accords de guitare, qui ne sont pas sans rappeler "Another Lonely Day" de Ben Harper.
On ferme les yeux et il fait beau, on est allongé dans l'herbe d'un verger, et le vent fait jouer un mobile métallique dans les branches. Et ces deux filles qui sont juste à côté. Leurs voix qui s'entremêlent à merveille, se complètent à ravir. On revoit ses vacances à la campagne. Des moments heureux.
Mais malgré cette apparente douceur, les paroles le sont moins. On y parle d'anges terribles, d'Hitler, de garçon en jupe et de Jim Morrisson.

La deuxième chanson, "By Your Side", intrigue par ses beats electro et ses ''bips'', qui se marient étrangement bien avec le bruit d'une nuit d'été, faite de grillons et vent actionnant une girouette en fond sonore.

''Jesus Loves Me'' ressemble aux premiers enregistrements de blues féminin qu'on trouve, avec une voix éraillée et légèrement nasillarde, avec un arrangement minimal. De ce côté ci, les Coco Rosie se rapprochent de Cat Power et son folk minimaliste.
Le reste de l'album est dans la même veine, des arrangements légers comme un souffle, et toujours une ambiance sonore (grillons, chant de grenouilles, bruit du vent dans un mobile, vaisselle... mais aussi bips, téléphone...), qui fait qu'on écoute cet album comme si on feuilletait un album de photos de vacances. Emu, la gorge un peu serrée mais le sourire aux lèvres. Les voix, par les boucles et les canons qu'elles utilisent envoûtent par leurs rythmes lancinants et entêtants, sans jamais peser (peut-être juste que "Tahiti Rain Song").
La première chanson résume bien l'album, ambiance apaisante mais paroles qui peuvent être angoissantes, comme sur "Butterscotch" où on parle de veuve noire et de sorcière.

Coco et Rosie réussissent le tour de force de sortir un album à l'ambiance et au ton très particulier qui peut dérouter, mais qui porte en même temps une magie et un univers pas courants ! Un petit bijou, idéal pour partir en vacances, rouler en vélo dans les champs, où pour faire entrer un peu de soleil en hiver.
Très bon   16/20







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