Ride
Weather Diaries |
Label :
Wichita |
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Je pourrai commencer cette chronique en vous balançant à la face que ce groupe n'a pas pris une ride, j'essuierai alors un bide monumental et vous auriez bien raison de me le signaler. Pourtant c'est le constat immédiat à l'écoute du nouvel opus de Ride. Ce groupe n'a pas pris une ride.
Petit rappel. Ride a splitté peu avant la sortie en 1996 de Tarantula, et depuis... Peu de choses. Jusque... 2014, une tournée nord-américaine/européenne est annoncée pour le printemps suivant ; la reformation est en marche. Les ardents followers auront vite fait de repérer les trois "new songs", extraites de cette tournée, leakés sur Youtube (dont deux figurent sur cet album). Mars 2017. Ride nous communique la prochaine sortie de ce Weather Diaries, avec la collaboration de Erol Alkan producteur DJ londonien (Franz Ferdinand entre autres), ce bon vieux Alan Moulder au mixage (mixeur des 2 premiers albums et producteur de Going Blank Again), et bien sur nos quatre comparses de toujours. Très vite les singles "Charm Assault" et "Home Is A Feeling" sont dévoilés. Ouais, c'est de la bonne. Et pour le reste ?
Qu'on se le dise, on ne tient pas là une resucée du génial Nowhere ni de son successeur. Loin de moi l'envie d'embrayer sur le sempiternel débat du "À quoi bon se reformer si c'est pour nous servir l'équivalent d'un Mc Fish quand les mecs avaient pondu le meilleur Big Tasty qui puisse être ?" hein, pour le coup je laisse sa chance au produit. "Lannoy Point" en ouverture, tout en superposition de nappes électro, nous rappelle vaguement un "Leave Them All Behind", mais la comparaison s'arrête nette une fois le morceau démarré. Avec une production plus sèche et un tempo deux fois plus rapide, on confondrait presque avec un single du Prince Harry. Voix aériennes, arpèges gracieux s'appuyant sur une légère émulsion de feedback, sans oublier une épaisse sauce épique, rien à dire ils savent nous gâter le lobe.
Le second n'est autre que "Charm Assault" et s'enchaine diablement bien. Mais voilà, ce serait trop facile s'ils répétaient la même formule. Des filtres électro, un poil cheesy au premier abord, apparaissent tantôt sur les voix tantôt sur l'instrumentation, comme sur "All I Want", "Weather Diaries" ou encore "Rocket Silver Symphony". On se laisse décontenancer facilement par cette production, fourmillant de ces petits effets post prod.
Et puis, au fil des écoutes, on s'étonne à penser que cette production calque parfaitement ces compositions dans leur époque. "Objection !" scande alors Mark "All I want is to leave this time". Le constat est amer, le sentiment de ne plus avoir rien à prouver, de ne plus ressentir d'extase quelconque... La lassitude pointe le bout du nez "It seems you never know which direction life would go" nous confie-t-il sur "Weather Diaries" avant d'enclencher une tempête sonique digne d'une turbine A380. Si vous doutiez du potentiel bruitiste du combo en 2017, vous voilà rassurés. D'ailleurs impossible de ne pas penser à MBV, et de se demander qui d'Andy Bell ou de Kevin Shields à la plus grosse... Pédale de delay.
Vient alors le tour du trio gagnant de cet album, "Rocket Silver Symphony", "Lateral Alice" et "Cali". Ride sait nous faire passer aisément d'une ambiance à une autre. "Lateral Alice" ravira par son coté pop stoner efficace. "Cali" véritable joyau de folk pop shoegazant, est bien évidemment à écouter en boucle. "White Sands" et son songwriting tout en psychédélisme nous berce pour un atterrissage tout en douceur.
Oui il n'y a pas ou peu de choses à jeter. Ok, il y a l'interlude "Integration Tape" qui n'apporte rien, et "Impermanence" ce morceau qui se cherche tout du long sans jamais vraiment démarrer.
Au final, ce cinquième album se déguste sans fin, immédiat tout en gardant sa part de mystère, il est à compter parmi les retours gagnants du revival shoegaze. Et puis un Royal Deluxe c'est bien aussi.
Petit rappel. Ride a splitté peu avant la sortie en 1996 de Tarantula, et depuis... Peu de choses. Jusque... 2014, une tournée nord-américaine/européenne est annoncée pour le printemps suivant ; la reformation est en marche. Les ardents followers auront vite fait de repérer les trois "new songs", extraites de cette tournée, leakés sur Youtube (dont deux figurent sur cet album). Mars 2017. Ride nous communique la prochaine sortie de ce Weather Diaries, avec la collaboration de Erol Alkan producteur DJ londonien (Franz Ferdinand entre autres), ce bon vieux Alan Moulder au mixage (mixeur des 2 premiers albums et producteur de Going Blank Again), et bien sur nos quatre comparses de toujours. Très vite les singles "Charm Assault" et "Home Is A Feeling" sont dévoilés. Ouais, c'est de la bonne. Et pour le reste ?
Qu'on se le dise, on ne tient pas là une resucée du génial Nowhere ni de son successeur. Loin de moi l'envie d'embrayer sur le sempiternel débat du "À quoi bon se reformer si c'est pour nous servir l'équivalent d'un Mc Fish quand les mecs avaient pondu le meilleur Big Tasty qui puisse être ?" hein, pour le coup je laisse sa chance au produit. "Lannoy Point" en ouverture, tout en superposition de nappes électro, nous rappelle vaguement un "Leave Them All Behind", mais la comparaison s'arrête nette une fois le morceau démarré. Avec une production plus sèche et un tempo deux fois plus rapide, on confondrait presque avec un single du Prince Harry. Voix aériennes, arpèges gracieux s'appuyant sur une légère émulsion de feedback, sans oublier une épaisse sauce épique, rien à dire ils savent nous gâter le lobe.
Le second n'est autre que "Charm Assault" et s'enchaine diablement bien. Mais voilà, ce serait trop facile s'ils répétaient la même formule. Des filtres électro, un poil cheesy au premier abord, apparaissent tantôt sur les voix tantôt sur l'instrumentation, comme sur "All I Want", "Weather Diaries" ou encore "Rocket Silver Symphony". On se laisse décontenancer facilement par cette production, fourmillant de ces petits effets post prod.
Et puis, au fil des écoutes, on s'étonne à penser que cette production calque parfaitement ces compositions dans leur époque. "Objection !" scande alors Mark "All I want is to leave this time". Le constat est amer, le sentiment de ne plus avoir rien à prouver, de ne plus ressentir d'extase quelconque... La lassitude pointe le bout du nez "It seems you never know which direction life would go" nous confie-t-il sur "Weather Diaries" avant d'enclencher une tempête sonique digne d'une turbine A380. Si vous doutiez du potentiel bruitiste du combo en 2017, vous voilà rassurés. D'ailleurs impossible de ne pas penser à MBV, et de se demander qui d'Andy Bell ou de Kevin Shields à la plus grosse... Pédale de delay.
Vient alors le tour du trio gagnant de cet album, "Rocket Silver Symphony", "Lateral Alice" et "Cali". Ride sait nous faire passer aisément d'une ambiance à une autre. "Lateral Alice" ravira par son coté pop stoner efficace. "Cali" véritable joyau de folk pop shoegazant, est bien évidemment à écouter en boucle. "White Sands" et son songwriting tout en psychédélisme nous berce pour un atterrissage tout en douceur.
Oui il n'y a pas ou peu de choses à jeter. Ok, il y a l'interlude "Integration Tape" qui n'apporte rien, et "Impermanence" ce morceau qui se cherche tout du long sans jamais vraiment démarrer.
Au final, ce cinquième album se déguste sans fin, immédiat tout en gardant sa part de mystère, il est à compter parmi les retours gagnants du revival shoegaze. Et puis un Royal Deluxe c'est bien aussi.
Parfait 17/20 | par Chaos |
Ecoutable sur : https://rideox4.bandcamp.com/album/weather-diaries
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