Shora
Switching Rethorics |
Label :
Overcome |
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A quoi peut-on s'attendre lorsque le roi du Noise-Zen (Merzbow) rencontre la révélation Post-Core (Shora) qui a su transcender le genre en seulement un album (Shaping The Random) ? Au chaos absolu, celui qui pousse à la folie meurtrière...
Plus qu'un split-album, ce Switching Rethorics est un combat à mort entre deux entités qui, l'une par les machines, l'autre par les instruments, repoussent constamment la violence auditive et cherchent à trépaner l'auditeur.
Merzbow ouvre les hostilités avec un "t2000" agressif, une plage de bruit chauffé à blanc qui, d'entrée, fout la trouille. Si vous n'éteignez pas votre chaîne au bout de dix secondes, c'est gagné, vous devriez supporter l'album en entier. Sinon, résignez-vous, vous êtes comme 99% des personnes écoutant Merzbow pour la première fois : choqué.
Sur les sept titres composant ce split, Masami Akita en prend trois à son compte : "t2000", "Black Cat" et "To Further Confines". Le premier était déjà à la limite de l'audible, le deuxième ne l'est même plus. Strident, déstructuré, il vous lamine les nerfs, vous écorche vif et badigeonne les plaies au gros sel. Vous vous demandiez ce qu'il existe de pire qu'un dentiste fou vous creusant les ratiches façon "Marathon Man" ? Vous avez enfin la réponse... "Black Cat" est une torture longue de huit minutes, un malstrom oppressant d'une violence inhumaine. Et alors que votre main gauche essaie désespérément de boucher une oreille, vous voyez avec effarement la droite augmenter le volume... Plus fort, pour que ça fasse plus mal encore, et il n'y a qu'une seule raison pour expliquer ce geste fou : Le soulagement est proportionnel à l'intensité de la douleur subie... L'essence même du masochisme. Enfin, "To Further Confines" clôture l'album en forme de symbiose puisque Merzbow utilise le riff du premier titre de Shora ("Erode Implode") et le passe à la moulinette Noise. Et quand ces deux monstres tout droit issus d'un cauchemar lovecraftien s'accouplent, il n'y a plus qu'à implorer un ciel vide de promesses. Aucun pardon possible, aucune repentance, vous avez voulu défier la Bête et il faut en subir les conséquences.
Soyons honnête, il faut être particulièrement couillu pour accepter de partager un quelconque espace numérique avec Merzbow. Comment soutenir la comparaison ? Comment ne serait-ce que penser à égaler l'épouvante musicale que crée Masami Akita ? Car dans un split-album où les groupes alternent les pistes au lieu de jouer l'un à la suite de l'autre, il faut que les deux formations dégagent le même niveau d'intensité, qu'il y ait osmose, harmonie. Shora balaye toutes ces questions d'un revers de main impérial : Ce groupe est la voix d'une légion d'aliénés. En une minute quarante-trois secondes "Erode Implode" amène le Screaming-Core à un niveau encore jamais atteint. On croit être blasé, avoir tout entendu en matière de groupes à guitares et ces mecs déboulent la haine au ventre, vous piétinent la tronche, foutent le feu à votre baraque et vous regardent cramer sans broncher. Les trois autres compositions de Shora soutiennent la même cadence infernale et les Suisses réussissent l'exploit de hisser leur Post-Core au même seuil d'intolérance que la Noise de Merzbow, cette égalité parfaite faisant de ce Switching Rethorics un monument de noirceur et de cruauté. L'écoute en est éprouvante, décompose la matière, éradique toute forme de vie à cent lieues à la ronde et vous laisse les oreilles bourdonnantes, votre cerveau en mélasse clapotant dans les restes de votre boîte crânienne. Un album réellement nocif.
Plus qu'un split-album, ce Switching Rethorics est un combat à mort entre deux entités qui, l'une par les machines, l'autre par les instruments, repoussent constamment la violence auditive et cherchent à trépaner l'auditeur.
Merzbow ouvre les hostilités avec un "t2000" agressif, une plage de bruit chauffé à blanc qui, d'entrée, fout la trouille. Si vous n'éteignez pas votre chaîne au bout de dix secondes, c'est gagné, vous devriez supporter l'album en entier. Sinon, résignez-vous, vous êtes comme 99% des personnes écoutant Merzbow pour la première fois : choqué.
Sur les sept titres composant ce split, Masami Akita en prend trois à son compte : "t2000", "Black Cat" et "To Further Confines". Le premier était déjà à la limite de l'audible, le deuxième ne l'est même plus. Strident, déstructuré, il vous lamine les nerfs, vous écorche vif et badigeonne les plaies au gros sel. Vous vous demandiez ce qu'il existe de pire qu'un dentiste fou vous creusant les ratiches façon "Marathon Man" ? Vous avez enfin la réponse... "Black Cat" est une torture longue de huit minutes, un malstrom oppressant d'une violence inhumaine. Et alors que votre main gauche essaie désespérément de boucher une oreille, vous voyez avec effarement la droite augmenter le volume... Plus fort, pour que ça fasse plus mal encore, et il n'y a qu'une seule raison pour expliquer ce geste fou : Le soulagement est proportionnel à l'intensité de la douleur subie... L'essence même du masochisme. Enfin, "To Further Confines" clôture l'album en forme de symbiose puisque Merzbow utilise le riff du premier titre de Shora ("Erode Implode") et le passe à la moulinette Noise. Et quand ces deux monstres tout droit issus d'un cauchemar lovecraftien s'accouplent, il n'y a plus qu'à implorer un ciel vide de promesses. Aucun pardon possible, aucune repentance, vous avez voulu défier la Bête et il faut en subir les conséquences.
Soyons honnête, il faut être particulièrement couillu pour accepter de partager un quelconque espace numérique avec Merzbow. Comment soutenir la comparaison ? Comment ne serait-ce que penser à égaler l'épouvante musicale que crée Masami Akita ? Car dans un split-album où les groupes alternent les pistes au lieu de jouer l'un à la suite de l'autre, il faut que les deux formations dégagent le même niveau d'intensité, qu'il y ait osmose, harmonie. Shora balaye toutes ces questions d'un revers de main impérial : Ce groupe est la voix d'une légion d'aliénés. En une minute quarante-trois secondes "Erode Implode" amène le Screaming-Core à un niveau encore jamais atteint. On croit être blasé, avoir tout entendu en matière de groupes à guitares et ces mecs déboulent la haine au ventre, vous piétinent la tronche, foutent le feu à votre baraque et vous regardent cramer sans broncher. Les trois autres compositions de Shora soutiennent la même cadence infernale et les Suisses réussissent l'exploit de hisser leur Post-Core au même seuil d'intolérance que la Noise de Merzbow, cette égalité parfaite faisant de ce Switching Rethorics un monument de noirceur et de cruauté. L'écoute en est éprouvante, décompose la matière, éradique toute forme de vie à cent lieues à la ronde et vous laisse les oreilles bourdonnantes, votre cerveau en mélasse clapotant dans les restes de votre boîte crânienne. Un album réellement nocif.
Excellent ! 18/20 | par Arno Vice |
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