Grand Blanc

Voilà six ans que l'on n'avait pas revu le groupe lorrain par ici et qui entre en scène ce soir pour son premier concert de la rentrée. Camille a bien changé avec son look à la garçonne coiffée d'une chevelure très courte et colorée. On la voit s'installer derrière une harpe imposante en arrière des guitares posées. Benoît, assis sur un tabouret, s'est fait des couettes un peu à la Fifi Brindacier.

Sorti en début d'année, il est certain que HALO, le troisième album de Grand Blanc, pourrait faire éloigner des fans des débuts mais faire venir des nouveaux ; moi-même ne l'ayant que peu écouté sur le net, je ne savais pas trop comment j'allais appréhender le concert par la suite. À d'éventuelles personnes qui espéraient donc voir le groupe jouer des morceaux plus mouvementés et nerveux de Mémoires Vives, l'aiguille du 'déceptionomètre' leur a dû faire un 180 degrés au compteur dans une salle club pas vraiment complète.

Ce soir, Grand Blanc transporte à quiconque le souhaite dans des parages sonores tranquilles, paisiblement crépusculaires et splendides. Un premier titre en ouverture, ce que je reconnaîtrai être "Loon" plus tard, est joué avec de la harpe, instrument sur lequel Camille reviendra vers la fin. Le temps passe et on ne le trouve pas long, au contraire. On se laisse flotter, voguer, dans les accomplissements musicaux planants issus de ce qui a inspiré les quatre musiciens dans les dernières années. Un doux voyage avec une certaine fragilité vibratoire aussi. Des sons de la nature aussi participent, tels les croassements en fond de milliers de grenouilles enregistrés au delta du Danube, lieu qui a marqué les jeunes lorrains lors d'un voyage là-bas. Un petit problème technique en démarrant "Orange" est pris avec le sourire et humour. On est là pour se détendre et rêver. Tout HALO sera joué apparemment, véritablement découvert ce soir-là, avec en bonus deux titres du précédent album, Image Au Mur, que sont "Isati" et "Ailleurs" ici musicalement revêtus pour l'ambiance.

Le disque acheté sur place tourne depuis, aux aurores ou le soir dans l'idéal, avec le souvenir de ce concert d'un groupe toujours touchant mais aussi généreux.