Thurston Moore
Trees Outside The Academy |
Label :
Ecstatic Peace |
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Mais que se passe-t-il ??? Un album entier à la guitare sèche de la part d'un des maîtres incontestés du bruitisme électrique ??? J'avoue qu'aux premières notes de l'album j'ai eu un peu peur de tomber dans l'ennui abyssal d'une saloperie d'unplugged sur le tard... Et finalement je me suis grandement trompé : Thurston Moore, avec l'aide non négligeable de Steve Shelley (toujours au fûts, comme sur Psychic Hearts) réussi là un album à la fois superbement mélodique, planant par instant, avec ce qu'il faut de dissonance pour que l'on reconnaisse la patte de notre jeune sonique...
Un album pour fan de rock pseudo intellectuel ? Non, c'est un album spontané sans complexe avec plein de petites trouvailles et l'apparition d'un violon savamment utilisé. Pas de grande avancée par rapport aux précédents albums de Sonic Youth ? Oui, peut-être mais le set guitare sèche / violon donne une seconde jeunesse...
Un peu trop sage pour l'amateur de rock noisy et bruit en tout genre ? Peut être mais ici tout est en finesse et qui reprochera à un quinquagénaire qui a participé à révolutionner le rock de se poser un peu ? Autre petit clin d'œil sympathique : la présence de Joe Mascis sur quelques titres et de ses solos inimitables...
Un album pour fan de rock pseudo intellectuel ? Non, c'est un album spontané sans complexe avec plein de petites trouvailles et l'apparition d'un violon savamment utilisé. Pas de grande avancée par rapport aux précédents albums de Sonic Youth ? Oui, peut-être mais le set guitare sèche / violon donne une seconde jeunesse...
Un peu trop sage pour l'amateur de rock noisy et bruit en tout genre ? Peut être mais ici tout est en finesse et qui reprochera à un quinquagénaire qui a participé à révolutionner le rock de se poser un peu ? Autre petit clin d'œil sympathique : la présence de Joe Mascis sur quelques titres et de ses solos inimitables...
Très bon 16/20 | par LaMeuleAViande |
Posté le 08 février 2008 à 10 h 35 |
Pour son nouvel album solo, Thurston Moore développe l'aspect plus mélodique et feutré qu'ont subit la plupart de ses compositions sur les albums de Sonic Youth depuis Murray Street. Le pape des joutes de guitare hurlantes et dissonantes propose ici un faux album acoustique gorgé de mélodies élaborées.
Trees Outside The Academy est quasiment intégralement composé de parties de guitares acoustiques de Thurston Moore superposées, enchevêtrées et soutenues par une basse discrète et la batterie du fidèle Steve Shelley. Seul un violon ou la guitare fuzzée de Jay Mascis viennent étoffer un peu ce dépouillement inhabituel. Mais c'est cette simplicité qui permet de goûter pleinement les compositions sucrées et/ou mélancoliques. Dépourvus de toute électricité, les entrelacs de notes sont plus facilement assimilables ainsi que la production qui permet à chaque couche instrumentale d'être bien distincte. Le chant suit également l'évolution entamée depuis quelques années déjà dans son groupe principal. Trainant, triste et désabusé, il appuie le côté glauque et sombre de la plupart des titres.
Une nouveauté de taille apparaît tout de même : grâce au violon précité ou au chant de Christina Carter des Charalambides ("Honest James") certains morceaux se transforment en mélopées folks, chose on ne peut plus inhabituelle chez un citadin revendiqué. Mais se sont ces différents changements de couleurs qui évitent à Trees Outside The Academy de sombrer dans l'ennuyeux. Un morceau comme "Off Work" offre, par exemple, une expérience faite d'une suite de couleurs différentes : rythmes tribaux, guitare noise grinçante représentant un milieu industriel froid et entêtant, cassure, puis la batterie devient chaloupée, la guitare se fait entendre et, alliée à des cordes grandioses, peint la sérénité ressentie par la sortie du milieu professionnel.
Beaucoup des morceaux du disque peuvent être décortiqués et analysés de la sorte. Comme chez Sonic Youth, les multiples textures sonores utilisées sont d'une pertinence et d'une mise en place rare. On est très loin des carcans de la chanson rock classique même si l'album en utilise des ingrédients et les instruments mais de façon détournée. Son titre en dit plus long que n'importe quel discours : chaque morceau représente un de ces arbres solides, profondément enracinés et finalement assez familiers bien qu'il soit en dehors de tout académisme musical.
Les personnes qui pouvaient encore penser que Thurston Moore n'était qu'un bruitiste incapable de jouer une partition de guitare ‘classique' pourront définitivement revoir leur vision de cet artiste hors du commun. Même si l'on peut parfois anticiper la tournure que prendront les mélodies des morceaux ou les lignes de chant (certaines idées viennent tout droit des derniers albums de Sonic Youth), ses expérimentations montrent un tout nouveau visage du New-Yorkais.
Trees Outside The Academy est quasiment intégralement composé de parties de guitares acoustiques de Thurston Moore superposées, enchevêtrées et soutenues par une basse discrète et la batterie du fidèle Steve Shelley. Seul un violon ou la guitare fuzzée de Jay Mascis viennent étoffer un peu ce dépouillement inhabituel. Mais c'est cette simplicité qui permet de goûter pleinement les compositions sucrées et/ou mélancoliques. Dépourvus de toute électricité, les entrelacs de notes sont plus facilement assimilables ainsi que la production qui permet à chaque couche instrumentale d'être bien distincte. Le chant suit également l'évolution entamée depuis quelques années déjà dans son groupe principal. Trainant, triste et désabusé, il appuie le côté glauque et sombre de la plupart des titres.
Une nouveauté de taille apparaît tout de même : grâce au violon précité ou au chant de Christina Carter des Charalambides ("Honest James") certains morceaux se transforment en mélopées folks, chose on ne peut plus inhabituelle chez un citadin revendiqué. Mais se sont ces différents changements de couleurs qui évitent à Trees Outside The Academy de sombrer dans l'ennuyeux. Un morceau comme "Off Work" offre, par exemple, une expérience faite d'une suite de couleurs différentes : rythmes tribaux, guitare noise grinçante représentant un milieu industriel froid et entêtant, cassure, puis la batterie devient chaloupée, la guitare se fait entendre et, alliée à des cordes grandioses, peint la sérénité ressentie par la sortie du milieu professionnel.
Beaucoup des morceaux du disque peuvent être décortiqués et analysés de la sorte. Comme chez Sonic Youth, les multiples textures sonores utilisées sont d'une pertinence et d'une mise en place rare. On est très loin des carcans de la chanson rock classique même si l'album en utilise des ingrédients et les instruments mais de façon détournée. Son titre en dit plus long que n'importe quel discours : chaque morceau représente un de ces arbres solides, profondément enracinés et finalement assez familiers bien qu'il soit en dehors de tout académisme musical.
Les personnes qui pouvaient encore penser que Thurston Moore n'était qu'un bruitiste incapable de jouer une partition de guitare ‘classique' pourront définitivement revoir leur vision de cet artiste hors du commun. Même si l'on peut parfois anticiper la tournure que prendront les mélodies des morceaux ou les lignes de chant (certaines idées viennent tout droit des derniers albums de Sonic Youth), ses expérimentations montrent un tout nouveau visage du New-Yorkais.
Bon 15/20
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