Alice Cooper
Paris [L'Olympia] - jeudi 07 décembre 2017 |
Voilà quelque chose que j'avais envie de faire au moins une fois dans ma vie mais que je ne m'étais jamais résolu à faire.
Il faut dire qu'en bon indie rocker péteux, je ne m'intéresse à la carrière d'Alice Cooper que jusqu'en 1975. Son premier album solo. Et qu'il a quand même sorti 19 albums depuis, flirtant ou forniquant même carrément avec des styles dont je ne suis pas très friand. Et c'est un euphémisme.
Ceci dit, face à la disparition récente de nombreuses personnalités d'âge comparable, et étant en admiration totale devant la plupart de ses disques de début de carrière, je me suis résolu à aller voir Alice Cooper avant qu'il ne soit trop tard. Et puis, l'affiche sur laquelle Vincent Furnier arbore les soleils noirs, symboliques de la vieille époque, m'avait subliminalement convaincu.
Bref, j'ai passé le pas, j'ai pris ma place en me disant qu'au pire, j'aurais quand même vu Alice Cooper. Ce n'est pas la première partie prise en cours, un groupe de heavy metal brésilien du nom de Republica dont je ne pourrais rien dire d'autre que "c'est pas mon truc", qui a vraiment pu me rassurer. Ensuite, on attend. La scène se couvre d'un rideau qui reprend l'affiche de la tournée et on attend. Puis, quand on a attendu, l'Olympia nous annonce qu'il nous offre 20 minutes d'entracte. Alors, on est énervé, mais on attend encore.
Le bon côté, c'est que le rideau se lève avant les 20 minutes annoncées. Le mauvais, c'est que le concert commence avec "Brutal Planet", du sous-Manson des années 2000. Pas forcément un morceau nul à chier dans son genre, d'ailleurs, mais entendre Cooper faire du sous-Manson, c'est comme si Elvis s'était mis à faire du sous-Johnny. Au niveau des musiciens, on est clairement sur un parti-pris gros son/metal, tout ce qui pourrait inquiéter au plus haut point, mais heureusement le décorum sur scène, la bonne ambiance sensible et le charisme d'Alice permet de patienter sur les moments qui, musicalement, ont peu d'intérêt.
Après ça, le groupe enchaine sur trois morceaux anciens, et les doutes sont à moitié levés : certes, l'orchestration les rend clairement plus "metal", mais, d'une part, certains titres plus hardrock rendent bien ainsi ("Department Of Youth", assez ridicule sur disque, passe même carrément bien, mais c'est peut-être le contraste avec "Brutal Planet") et d'autres part, quand les morceaux sont excellents, c'est ce qui transparait en premier.
L'ensemble du concert sera sur cette dynamique, entremêlant morceaux au goût douteux (du hard fm 80s au sous-Marilyn Manson, donc) et plus vieux titres avec un son qui passe plus ou moins bien. L'album le plus représenté est Welcome To My Nightmare, mais les vieux morceaux dans l'ensemble couvrent une grosse moitié de la setlist, bien que certains soient fortement tronqués. Quand bien même, c'est le pied d'entendre "Under My Wheels", "Billion Dollar Babies" ou "Halo Of Flies".
Gros moment de solitude : j'exprime vocalement ma joie en entendant les première notes de "Ballad Of Dwight Fry" au milieu de personnes stoïques qui me regardent avec étonnement. Quelques minutes plus tôt, ces mêmes personnes s'extasiaient sur "Poison". Triste monde cruel...
Côté scène, c'est on ne peut plus théâtral : décors, costumes, accessoires, danseuses et un Alice Cooper qui sait tenir la scène et nous divertir même quand son groupe nous joue ses chansons les plus pénibles. Sur "Feed My Frankenstein", le chanteur passe sur une machine électrique avant de disparaitre sous une masse de fumée et d'être remplacée par une marionnette géante. Improbable dans un concert de rock, mais finalement tellement amusant et dans l'ambiance que ça passe tout seul. De même, grand-guignol oblige, nous aurons droit à la classique scène de décapitation sur "Ballad Of Dwight Fry", que Furnier chante en camisole de force, avant son retour sur scène pour "I'm Eighteen". Le pied!
Au final, si je ne me retrouve pas dans les aspects hard rock/metal d'Alice Cooper, ceux-ci représentant une part non-négligeable de sa carrière, je savais bien que je ne pourrais pas y couper. Pire, à voir le public présent ce soir-là, ce sont certainement les aspects qu'apprécient et attendent la plupart de ses fans. À partir de là, aller voir Alice Cooper sans être prêt à accepter ces côtés-là, ce serait comme aller voir un concert de Johnny en refusant de voir des beaufs avec des tatouages d'aigles, de loups et d'indiens. Une fois qu'on accepte ça, on ne peut que se réjouir d'avoir vu un spectacle de cette qualité, et écouté une partie de ces titres qui sont, à mon sens, un pan majeur du rock des années 70.
Il faut dire qu'en bon indie rocker péteux, je ne m'intéresse à la carrière d'Alice Cooper que jusqu'en 1975. Son premier album solo. Et qu'il a quand même sorti 19 albums depuis, flirtant ou forniquant même carrément avec des styles dont je ne suis pas très friand. Et c'est un euphémisme.
Ceci dit, face à la disparition récente de nombreuses personnalités d'âge comparable, et étant en admiration totale devant la plupart de ses disques de début de carrière, je me suis résolu à aller voir Alice Cooper avant qu'il ne soit trop tard. Et puis, l'affiche sur laquelle Vincent Furnier arbore les soleils noirs, symboliques de la vieille époque, m'avait subliminalement convaincu.
Bref, j'ai passé le pas, j'ai pris ma place en me disant qu'au pire, j'aurais quand même vu Alice Cooper. Ce n'est pas la première partie prise en cours, un groupe de heavy metal brésilien du nom de Republica dont je ne pourrais rien dire d'autre que "c'est pas mon truc", qui a vraiment pu me rassurer. Ensuite, on attend. La scène se couvre d'un rideau qui reprend l'affiche de la tournée et on attend. Puis, quand on a attendu, l'Olympia nous annonce qu'il nous offre 20 minutes d'entracte. Alors, on est énervé, mais on attend encore.
Le bon côté, c'est que le rideau se lève avant les 20 minutes annoncées. Le mauvais, c'est que le concert commence avec "Brutal Planet", du sous-Manson des années 2000. Pas forcément un morceau nul à chier dans son genre, d'ailleurs, mais entendre Cooper faire du sous-Manson, c'est comme si Elvis s'était mis à faire du sous-Johnny. Au niveau des musiciens, on est clairement sur un parti-pris gros son/metal, tout ce qui pourrait inquiéter au plus haut point, mais heureusement le décorum sur scène, la bonne ambiance sensible et le charisme d'Alice permet de patienter sur les moments qui, musicalement, ont peu d'intérêt.
Après ça, le groupe enchaine sur trois morceaux anciens, et les doutes sont à moitié levés : certes, l'orchestration les rend clairement plus "metal", mais, d'une part, certains titres plus hardrock rendent bien ainsi ("Department Of Youth", assez ridicule sur disque, passe même carrément bien, mais c'est peut-être le contraste avec "Brutal Planet") et d'autres part, quand les morceaux sont excellents, c'est ce qui transparait en premier.
L'ensemble du concert sera sur cette dynamique, entremêlant morceaux au goût douteux (du hard fm 80s au sous-Marilyn Manson, donc) et plus vieux titres avec un son qui passe plus ou moins bien. L'album le plus représenté est Welcome To My Nightmare, mais les vieux morceaux dans l'ensemble couvrent une grosse moitié de la setlist, bien que certains soient fortement tronqués. Quand bien même, c'est le pied d'entendre "Under My Wheels", "Billion Dollar Babies" ou "Halo Of Flies".
Gros moment de solitude : j'exprime vocalement ma joie en entendant les première notes de "Ballad Of Dwight Fry" au milieu de personnes stoïques qui me regardent avec étonnement. Quelques minutes plus tôt, ces mêmes personnes s'extasiaient sur "Poison". Triste monde cruel...
Côté scène, c'est on ne peut plus théâtral : décors, costumes, accessoires, danseuses et un Alice Cooper qui sait tenir la scène et nous divertir même quand son groupe nous joue ses chansons les plus pénibles. Sur "Feed My Frankenstein", le chanteur passe sur une machine électrique avant de disparaitre sous une masse de fumée et d'être remplacée par une marionnette géante. Improbable dans un concert de rock, mais finalement tellement amusant et dans l'ambiance que ça passe tout seul. De même, grand-guignol oblige, nous aurons droit à la classique scène de décapitation sur "Ballad Of Dwight Fry", que Furnier chante en camisole de force, avant son retour sur scène pour "I'm Eighteen". Le pied!
Au final, si je ne me retrouve pas dans les aspects hard rock/metal d'Alice Cooper, ceux-ci représentant une part non-négligeable de sa carrière, je savais bien que je ne pourrais pas y couper. Pire, à voir le public présent ce soir-là, ce sont certainement les aspects qu'apprécient et attendent la plupart de ses fans. À partir de là, aller voir Alice Cooper sans être prêt à accepter ces côtés-là, ce serait comme aller voir un concert de Johnny en refusant de voir des beaufs avec des tatouages d'aigles, de loups et d'indiens. Une fois qu'on accepte ça, on ne peut que se réjouir d'avoir vu un spectacle de cette qualité, et écouté une partie de ces titres qui sont, à mon sens, un pan majeur du rock des années 70.
Très bon 16/20 | par Blackcondorguy |
Setlist :
Intro : Spend The Night
Brutal Planet
No More Mr Nice Guy
Under My Wheels
Department Of Youth
Pain
Billion Dollar Babies
The World Needs Guts
Woman Of Mass Distraction
Poison
Halo Of Flies
Feed My Frankenstein
Cold Ethyl
Only Women Bleed
Paranoiac Personality
Ballad Of Dwight Fry
Killer (extrait)
I Love The Dead (extrait, juste les musiciens)
I'm Eighteen
>>>
School's Out
Intro : Spend The Night
Brutal Planet
No More Mr Nice Guy
Under My Wheels
Department Of Youth
Pain
Billion Dollar Babies
The World Needs Guts
Woman Of Mass Distraction
Poison
Halo Of Flies
Feed My Frankenstein
Cold Ethyl
Only Women Bleed
Paranoiac Personality
Ballad Of Dwight Fry
Killer (extrait)
I Love The Dead (extrait, juste les musiciens)
I'm Eighteen
>>>
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