Peter Von Poehl

Besançon entame le dernier tiers de l'hiver avec une nouvelle édition du festival Génériq (manifestation culturelle s'étalant en même temps aussi de Mulhouse à Dijon en passant par Belfort et le Pays de Montbéliard) qui dissémine ses tumultes musicaux dans divers lieux de la ville sur cinq jours. Dans le programme du troisième soir, c'est au concert de Peter Von Poehl que je me suis rendu, une occasion aussi de terminer la courte excursion bisontine en ce qui me concerne.

Le Suédois ex-A.S. Dragon est, pour sa nouvelle tournée, accompagné de deux danseurs contemporains (Héla Fattoumi et Eric Lamoureux) en plus de ses musiciens et forment ensemble un spectacle de musique et de danse baptisé Sympathetic Magic, titre aussi du nouvel album à paraître en avril prochain. Le concert se révèle peu à peu être un voyage musical et visuel, à l'expression des corps qui se déplacent dans des morceaux pop poétiques et fragiles. Deux corps qui interagissent avec la musique en déplaçant des ampoules qui constellent la scène, en croisant des projections volantes sur des toiles mobiles, ou en faisant tourner des rosaces suspendues dont les effets moirés grâce aux lumières les font se sublimer en papillons scintillants. Entre deux nouvelles chansons, Peter Von Poehl s'adresse parfois au public dans un français trébuchant, ce qui n'est pas dénué d'humour quant aux sujets abordés comme le cabillaud ou les phoques norvégiens et apparemment des sujets scientifiques qui semblent le toucher. Et il a une belle voix quand il chante, androgyne si on peut dire, qui transporte délicatement telle une plume.

Après un rappel seul à la guitare pour une chanson plus ancienne, c'est toute la troupe qui vient, par trois fois, saluer le public qui ne tarit pas d'applaudissements mérités envers un concert qui a enchanté les yeux et les oreilles.