Fountains Of Wayne
Traffic And Weather |
Label :
Virgin |
||||
Ne pas se fier à ce qui brille le plus : si l'on cite souvent Welcome Interstate Managers comme le proverbial meilleur album des Fountains of Wayne c'est avant tout car c'est l'album du tube ("Stacy's Mom") et de la curiosité pop (Katie Perry a repris la touchante "Hackensack" sur son unplugged, mouais...) mais nous aurons tendance à miser sur l'exceptionnel Utopia Parkway pour la couronne. Plus concis, moins schizophrène. Fountains of Wayne avait deux songwriters et ce qui est arrivé chez les Beatles ou chez Uncle Tupelo s'est aussi produit ici : d'abord très fusionnelles et convergentes, les écritures de Chris Collingwood et de Adam Schlesinger ont au fil des ans réclamé leur indépendance et divergence. Cette double approche a donc culminé sur Welcome Interstate Managers, album où les aspirations country de Collingwood se disputaient à la pop stylée de Schlesinger. Engueulades, crise de leadership et une décision prise pour ce quatrième album dont rassurez vous on va finir par parler, le chef c'est Schlesinger. Après tout, c'est lui qui a écrit le tube qui paie les maisons de tout le monde dans le groupe.
Paru en 2007, Traffic and Weather est donc centré sur l'écriture toujours très mélodique du bassiste et l'on y retrouve toute sa marque de fabrique, les motifs de guitares bubblegum qui sonnent comme des synthés ("Hotel Majestic", "Strapped For Cash"), les refrains imparables ("Yolanda Hayes", la chanson titre), l'obsession sixties psyché ("Planet Of Weed") et comme toujours ces paroles en forme de petites histoires... "Someone To Love", petite perfection pop rock qui aurait pu/dû cartonner, parle de deux célibataires un peu bobo rêvant de trouver l'amour finissant par se croiser et -attention spoiler- il ne se passe pas du tout ce que vous imaginez... On souffre avec le narrateur dont la copine semble cacher quelque chose lors de la superbe et cinématique "This Better Be Good", clairement le grand moment du disque (avec "I 95" quand même...). Sur ces chansons -ou encore "Micheal And Heather At The Baggage Claim" qui sonne épuisée comme après un vol long-courrier- l'écriture de Schlesinger parvient à créer un petit univers dans lequel on se retrouve sur des détails du quotidien, sur un sentiment très familier d'entendre la bande son idéale de l'adaptation ciné de nos vies. Bien qu'en retrait au niveau de l'écriture Chris Collingwood signe un très beau "Fire In The Canyon" et son interprétation toujours juste fait des petits miracles à chaque couplet de "I 95".
Il y aura encore un bel album en forme de chant du cygne en 2010 et le sort des épatants Fountains of Wayne était scellé. Le décès de Schlesinger au printemps 2020 a attiré un peu de lumière tardive sur l'écriture exceptionnelle de ce grand styliste hyper prolifique durant trois décennies dont les chansons aux formes toujours différentes selon les projets révèlent un fond formant un univers attachant fait de petites villes, de riffs pop rock, de détails amusants, d'harmonies vocales sixties, de monsieur et madame tout le monde, de synthés sautillants, de romances ratées, de sourires désabusés, de filles dont on tombe amoureux en une chanson. Traffic & Weather en est une magnifique illustration.
Paru en 2007, Traffic and Weather est donc centré sur l'écriture toujours très mélodique du bassiste et l'on y retrouve toute sa marque de fabrique, les motifs de guitares bubblegum qui sonnent comme des synthés ("Hotel Majestic", "Strapped For Cash"), les refrains imparables ("Yolanda Hayes", la chanson titre), l'obsession sixties psyché ("Planet Of Weed") et comme toujours ces paroles en forme de petites histoires... "Someone To Love", petite perfection pop rock qui aurait pu/dû cartonner, parle de deux célibataires un peu bobo rêvant de trouver l'amour finissant par se croiser et -attention spoiler- il ne se passe pas du tout ce que vous imaginez... On souffre avec le narrateur dont la copine semble cacher quelque chose lors de la superbe et cinématique "This Better Be Good", clairement le grand moment du disque (avec "I 95" quand même...). Sur ces chansons -ou encore "Micheal And Heather At The Baggage Claim" qui sonne épuisée comme après un vol long-courrier- l'écriture de Schlesinger parvient à créer un petit univers dans lequel on se retrouve sur des détails du quotidien, sur un sentiment très familier d'entendre la bande son idéale de l'adaptation ciné de nos vies. Bien qu'en retrait au niveau de l'écriture Chris Collingwood signe un très beau "Fire In The Canyon" et son interprétation toujours juste fait des petits miracles à chaque couplet de "I 95".
Il y aura encore un bel album en forme de chant du cygne en 2010 et le sort des épatants Fountains of Wayne était scellé. Le décès de Schlesinger au printemps 2020 a attiré un peu de lumière tardive sur l'écriture exceptionnelle de ce grand styliste hyper prolifique durant trois décennies dont les chansons aux formes toujours différentes selon les projets révèlent un fond formant un univers attachant fait de petites villes, de riffs pop rock, de détails amusants, d'harmonies vocales sixties, de monsieur et madame tout le monde, de synthés sautillants, de romances ratées, de sourires désabusés, de filles dont on tombe amoureux en une chanson. Traffic & Weather en est une magnifique illustration.
Bon 15/20 | par Granpa |
En ligne
505 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages