Fleet Foxes

Montréal - Canada [Métropolis] - lundi 03 août 2009

 Fleet Foxes
Mon histoire avec Fleet Foxes est un peu compliquée. Je m'explique. Je suis passé du sceptique qui ne voulait rien savoir de ces folkeux la fleur au fusil et n'appréciait pas leurs vertus, au fan transi qui a acheté sa place juste après son billet d'avion pour Montréal. Peut-être même avec une dose tellement élevée de ces lascars dans la peau que mon cerveau me passe leur album de temps à autre quand il trouve que tout est trop calme autour, histoire d'en rajouter une couche. Cela était donc ma seconde grande attente après la soirée The Dodos/Beirut ratée au Metropolis.

Le concert débute ainsi forcément par une grande préoccupation quant à la qualité de l'acoustique du show. Et alors que je m'inquiète sur l'enveloppe, j'occulte la partie intrinsèque au groupe c'est à dire la fidélité avec laquelle ils vont retranscrire leur cocon de velours sur scène. On voit déjà où je veux en venir et faire un nouveau constat de mes espérances malheureuses. Je cherchais en eux une cérémonie calme et pastorale, à l'abri des vagues électriques mais je m'aperçois bien rapidement qu'ils jouent avec force et cassent le rituel auquel j'avais pris l'habitude de me livrer depuis plusieurs mois. La finesse n'est plus de mise et le groupe semble désuni notamment Tillman tout au fond sur sa batterie, alors qu'il y a de la place devant, qui semble s'ennuyer profondément. Il y a aussi ce guitariste stagiaire sur la droite dont l'utilité se résume à jouer le riff principal quand Pecknold lâche son manche pour se consacrer au chant. On voit qu'il cherche de la complicité avec les autres. Sans résultat.

Les seuls moments de béatitude totale sont les apartés où le chanteur se retrouve seul à condition qu'il ne gueule pas pour rien et casse la beauté de "Tiger Moutain Peasant Song". Ou lorsqu'ils jouent les morceaux que je connais avec clarté. Car mon erreur est peut-être de découvrir les titres de Sun Giant EP sorti pourtant il y a un bout, ainsi que trois inédits ("Bedouin Dress", "Blue Spotted Tail" et un autre) mais là je suis pardonnable. Je me rends compte que j'ai besoin du même temps d'adaptation que celui qu'il m'a fallu pour leur éponyme. Ainsi je découvre pour la première fois la moitié des titres qui composent la setlist et me lasse bien assez vite de les entendre fredonner leur ouh ouh ouh en choeur pour pratiquement chaque introduction. Or le temps d'adaptation risque ici d'être plus long puisque maintenant que je connais leur oeuvre principale, j'ai du mal à noter une certaine évolution à cause justement de ces polyphonies trop faciles balancées d'emblée qui cassent de suite l'attention que l'on peut porter à une première écoute. Je retrouve le sentiment de mes tentatives fastidieuses de rentrer dans leur cahute de hippies mélancoliques.

Le public ovationne, Robin Pecknold avec bonnet en laine rouge semble tout surpris d'avoir autant de succès. Il glisse même un "best concert ever" qu'il doit sortir fréquemment. Ils sont bien rodés maintenant avec leur tournée sans fin. Pour ma part je reste indifférent, à l'écart, surpris par le phénomène Fleet Foxes sur scène. Je désirais tout autre chose, tout comme sur la galette. Alors oui se pose la question de l'intérêt de voir un groupe si c'est pour qu'il respecte à la lettre la production de leurs album. Réponse : j'en sais absolument rien. Peut-être l'envie de communier avec eux de manière plus directe, d'être touché droit au coeur sans intermédiaire. De les voir simplement évoluer et apprécier leur complicité et amitié. Peut-être dois-je remettre en question mes attentes ou alors n'en avoir aucune ? Quoi qu'il en soit mon cerveau s'est calmé pour un temps et ne me dérange plus bizarrement. C'est un peu dommage quand même.


Pas mal   13/20
par TiComo La Fuera


  Setlist :

Sun Giant
Sun It Rises
Drops In The River
English House
Bedouin Dress
White Winter Hymnal
Ragged Wood
Your Protector
Tiger Mountain Peasant Song
Blue Spotted Tail
(inédit)
He Doesn't Know Why
Mykonos
>>
Oliver James
Blue Ridge Mountains


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