Nils Petter Molvaer
Paris [Cité De La Musique - Parc De La Villette] - samedi 12 septembre 2009 |
Je suis un mec chanceux: moins de 3h avant le début du concert, je reçois un coup de fil: "Il nous reste une place pour Nils Petter Molvaer ce soir: t'es chaud ?". La réponse ne se fait pas attendre: "Et comment que je suis chaud !" Je ne m'attarderai pas sur le fun éprouvé lors du trajet en métro mais le fait est que j'arrive joyeux à la Cité de la Musique.
Première partie: Sophie Hunger entre en scène avec sa guitare et se lance seule dans deux chansons. Je suis saisi par son chant qui semble monter en confiance et en puissance au fil des morceaux. La place est alors toute chaude, sur scène comme dans mes oreilles pour accueillir son groupe (trombone, guitare, basse, batterie sachant que Sophie Hunger jouera quelques morceaux au piano). Et le maître-mot de leur musique est: joie. Que ce soit de vivre, de chanter, de jouer. Tout semble simple et bien huilé entre eux, ce qui donne lieu à quelques montées incroyables, des passages instrumentaux de grande classe (notamment un duo Sophie Hunger au piano avec son trombonniste en plein coeur d'un morceau qui m'a bien secoué), des rythmiques basse-batterie drôles et dansantes sans être abrutissantes ou tout simplement à la voix de Sophie Hunger qui se lâche et part à plein volume. Et l'air de rien, quelques silences ou de longues suspensions après de longues phases tendues qui permettent de rentrer dans un univers polyglotte, créatif, personnel et finalement pas si simple que ça. Un autre détail qui m'a marqué est cette façon qu'elle a de changer de ton en plein milieu d'une chanson, comme pour se répondre à elle-même... et reprendre le fil de sa chanson comme si de rien n'était !
En bonus: un certain sens de l'humour ("Ce morceau, on va le jouer en suisse-allemand, c'est peut-être moins haut que le haut-allemand mais Dieu existe aussi dans notre langue.") et un dernier morceau tout en acoustique joué sans micro assis au bord de la scène vient clore le set d'une artiste enjouée et prometteuse qui s'est mis la salle dans la poche en deux-deux.
Puis c'est au tour des têtes d'affiche de faire leur entrée: Nils Petter Molvaer accompagné de son batteur, de son guitariste et d'un "visual artist" (ndTaki: ça se dit comment en français ?) se lance lentement mais sûrement dans le tissage d'une matière sonore électronique éthérée et barrée à souhait (un de mes potes dira en fin de concert que c'était "trop noisy" par moments. Pour ma part, j'ai kiffé !), matérialisée à l'écran par des fils bleus et jaunes s'entremêlant au fur et à mesure. Le visuel me permet de rentrer dans le sonore et de laisser mes pensées s'évader jusqu'à ce que, tel un rappel de la réalité de l'instant, les silhouettes des musiciens apparaissent à l'écran alors qu'ils commencent à adosser des notes à cette manière qui rentre en fusion. La sonorité très aérée de la trompette de Molvear se fait alors très pénétrante. Tout est en place et tout est alors remis en question dès la note suivante. Comme dans un rêve en fait. J'ai vraiment l'impression que cette "recette" où l'oreille tente de s'accrocher au souffle de la trompette au milieu de cette profusion de sons crée une atmosphère permettant à l'imagination de l'auditeur de voguer loin de ses sentiers habituels. Je me prends pour exemple de ce que je dis: mes obsessions actuelles ont été laissées de côté pendant le set pour laisser place à d'autres impulsions, d'autres désirs, moins travaillés, moins polis (dans les deux sens du terme). Plus bruts, quoi !
Au terme de ce long premier morceau qui a fini par exploser, le groupe se lancera dans 2 autres morceaux explorant le parti-pris visuel et musical exposé lors du premier morceau: le premier nettement moins noisy avec deux moments d'anthologie (un solo du batteur, debout, tapant sur une cymbale de sa batterie comme si elle était un tam-tam, l'appuyant parfois sur son ventre, créant ainsi une pulsation quasi-organique et une partie de guitare finale à pleurer); le morceau final débutant en fanfare avec une rythmique explosive et dansante qui m'a permis de me lâcher et me remuer au terme de cette heure de concert qui aura filé bien vite. Aspiré par mes pensées et ayant fermé les yeux par moments, j'ai de moins en moins prêté attention au visuel au fur et à mesure que le concert avançait mais je pense qu'il permet -au moins au début et/ou pour les oreilles non-habituées à ces sons "noisy"- de rendre tangible et accessible l'univers tressé par le groupe de Nils Petter Molvaer.
Une invitation à l'arrache, deux mondes qui me tombent sur la gueule et des anecdotes dans le métro que je pourrais raconter à mes neveux et nièces: oui, je suis vraiment un mec chanceux.
Première partie: Sophie Hunger entre en scène avec sa guitare et se lance seule dans deux chansons. Je suis saisi par son chant qui semble monter en confiance et en puissance au fil des morceaux. La place est alors toute chaude, sur scène comme dans mes oreilles pour accueillir son groupe (trombone, guitare, basse, batterie sachant que Sophie Hunger jouera quelques morceaux au piano). Et le maître-mot de leur musique est: joie. Que ce soit de vivre, de chanter, de jouer. Tout semble simple et bien huilé entre eux, ce qui donne lieu à quelques montées incroyables, des passages instrumentaux de grande classe (notamment un duo Sophie Hunger au piano avec son trombonniste en plein coeur d'un morceau qui m'a bien secoué), des rythmiques basse-batterie drôles et dansantes sans être abrutissantes ou tout simplement à la voix de Sophie Hunger qui se lâche et part à plein volume. Et l'air de rien, quelques silences ou de longues suspensions après de longues phases tendues qui permettent de rentrer dans un univers polyglotte, créatif, personnel et finalement pas si simple que ça. Un autre détail qui m'a marqué est cette façon qu'elle a de changer de ton en plein milieu d'une chanson, comme pour se répondre à elle-même... et reprendre le fil de sa chanson comme si de rien n'était !
En bonus: un certain sens de l'humour ("Ce morceau, on va le jouer en suisse-allemand, c'est peut-être moins haut que le haut-allemand mais Dieu existe aussi dans notre langue.") et un dernier morceau tout en acoustique joué sans micro assis au bord de la scène vient clore le set d'une artiste enjouée et prometteuse qui s'est mis la salle dans la poche en deux-deux.
Puis c'est au tour des têtes d'affiche de faire leur entrée: Nils Petter Molvaer accompagné de son batteur, de son guitariste et d'un "visual artist" (ndTaki: ça se dit comment en français ?) se lance lentement mais sûrement dans le tissage d'une matière sonore électronique éthérée et barrée à souhait (un de mes potes dira en fin de concert que c'était "trop noisy" par moments. Pour ma part, j'ai kiffé !), matérialisée à l'écran par des fils bleus et jaunes s'entremêlant au fur et à mesure. Le visuel me permet de rentrer dans le sonore et de laisser mes pensées s'évader jusqu'à ce que, tel un rappel de la réalité de l'instant, les silhouettes des musiciens apparaissent à l'écran alors qu'ils commencent à adosser des notes à cette manière qui rentre en fusion. La sonorité très aérée de la trompette de Molvear se fait alors très pénétrante. Tout est en place et tout est alors remis en question dès la note suivante. Comme dans un rêve en fait. J'ai vraiment l'impression que cette "recette" où l'oreille tente de s'accrocher au souffle de la trompette au milieu de cette profusion de sons crée une atmosphère permettant à l'imagination de l'auditeur de voguer loin de ses sentiers habituels. Je me prends pour exemple de ce que je dis: mes obsessions actuelles ont été laissées de côté pendant le set pour laisser place à d'autres impulsions, d'autres désirs, moins travaillés, moins polis (dans les deux sens du terme). Plus bruts, quoi !
Au terme de ce long premier morceau qui a fini par exploser, le groupe se lancera dans 2 autres morceaux explorant le parti-pris visuel et musical exposé lors du premier morceau: le premier nettement moins noisy avec deux moments d'anthologie (un solo du batteur, debout, tapant sur une cymbale de sa batterie comme si elle était un tam-tam, l'appuyant parfois sur son ventre, créant ainsi une pulsation quasi-organique et une partie de guitare finale à pleurer); le morceau final débutant en fanfare avec une rythmique explosive et dansante qui m'a permis de me lâcher et me remuer au terme de cette heure de concert qui aura filé bien vite. Aspiré par mes pensées et ayant fermé les yeux par moments, j'ai de moins en moins prêté attention au visuel au fur et à mesure que le concert avançait mais je pense qu'il permet -au moins au début et/ou pour les oreilles non-habituées à ces sons "noisy"- de rendre tangible et accessible l'univers tressé par le groupe de Nils Petter Molvaer.
Une invitation à l'arrache, deux mondes qui me tombent sur la gueule et des anecdotes dans le métro que je pourrais raconter à mes neveux et nièces: oui, je suis vraiment un mec chanceux.
Excellent ! 18/20 | par Takichan |
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