DJ Shadow
The Private Press |
Label :
Mo' Wax |
||||
On aurait pas aimé être à la place de Josh Davis (DJ Shadow), à l'aube d'attaquer ce deuxième album. Il faut dire que c'est de sa faute. Il a inventé le trip-hop en 93 avec le maxi In-Flux sur Mo'wax, fait partie de l'excellent collectif Quannum, d'un ambitieux (prétentieux ?) album d'UNKLE en 98, et, accessoirement il a commis l'album des années 90; son premier album Endtroducing.
Ca c'est de la pression ou je ne m'y connais pas. Il y a des équipes de foot qui ont foiré leur saison pour moins que ça.
Arrêtez de me lancer des objets contondants au visage, excusez-moi pour la métaphore footballistique, je n'y connais rien, c'était pour trouver une comparaison intéressante. C'est foiré.
Foiré, ce deuxième album de DJ Shadow ne l'est pas (vous avez remarqué ma transition impeccable ?)
Plus pop que le premier, moins black dans ses samples, il est en tous cas moins sombre que le premier, plus lumineux.
On dit que pour cet album, Davis voulait rendre hommage aux fanzines, albums autoproduits qu'il affectionne.
Je ne vois pas bien le rapport, en fait, entre le fanzine photocopié de mon petit neveu dédié à Korn, ou la démo qu'essayent d'enregistrer mes petits voisins fans de Muse, et la musique ultra-sophistiquée de Shadow, mais bon, il doit savoir ce qu'il dit...
Alors quoi, il est bien ou pas cet album ?
Oui.
Comme pour le premier, l'enchainement des samples est implacable, les sons incroyables, les morceaux inventifs, originaux et excitants, les ambiances variées, il y a une évolution par rapport au premier vers le plus accessible, sans pour autant tomber dans la facilité, il y de vrais chansons, des rythmiques complexes, de la tenue, du corps, il est long en bouche, pas de goût de vieux bouchon pourri, il se gardera plusieurs decennies en se bonifiant à coup sûr.
Mais...
Non, non y'a pas de mais. j'ai beau chercher, je ne vois pas de défauts.
Éh les ami(e)s, c'est normal ! C'est Dj Shadow !
Ca c'est de la pression ou je ne m'y connais pas. Il y a des équipes de foot qui ont foiré leur saison pour moins que ça.
Arrêtez de me lancer des objets contondants au visage, excusez-moi pour la métaphore footballistique, je n'y connais rien, c'était pour trouver une comparaison intéressante. C'est foiré.
Foiré, ce deuxième album de DJ Shadow ne l'est pas (vous avez remarqué ma transition impeccable ?)
Plus pop que le premier, moins black dans ses samples, il est en tous cas moins sombre que le premier, plus lumineux.
On dit que pour cet album, Davis voulait rendre hommage aux fanzines, albums autoproduits qu'il affectionne.
Je ne vois pas bien le rapport, en fait, entre le fanzine photocopié de mon petit neveu dédié à Korn, ou la démo qu'essayent d'enregistrer mes petits voisins fans de Muse, et la musique ultra-sophistiquée de Shadow, mais bon, il doit savoir ce qu'il dit...
Alors quoi, il est bien ou pas cet album ?
Oui.
Comme pour le premier, l'enchainement des samples est implacable, les sons incroyables, les morceaux inventifs, originaux et excitants, les ambiances variées, il y a une évolution par rapport au premier vers le plus accessible, sans pour autant tomber dans la facilité, il y de vrais chansons, des rythmiques complexes, de la tenue, du corps, il est long en bouche, pas de goût de vieux bouchon pourri, il se gardera plusieurs decennies en se bonifiant à coup sûr.
Mais...
Non, non y'a pas de mais. j'ai beau chercher, je ne vois pas de défauts.
Éh les ami(e)s, c'est normal ! C'est Dj Shadow !
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Vlapush |
Posté le 19 août 2007 à 08 h 57 |
'Je ne sais plus si je crois en la musique.'
C'est ce que m'a dit mon meilleur ami un jour de novembre 2003, complètement perdu. Ce jour-là, j'aurais aimé me balader avec lui le long des rails de la station de tramway où j'ai l'habitude de marcher seul avec mes pensées, mon IPod et parfois quelques potes pour de longues heures de culte intense de mon amour pour la musique où je me sens libre de chanter, de sauter, de danser comme une jouvencelle qui a le feu au cul, de payer mes solos de air-bass et de air-drums, de pleurer comme une madeleine ou de rire aux éclats en réécoutant un morceau qui m'a fait du bien à un moment où j'étais mal.
The Private Press de DJ Shadow réunit tous les aspects de ces ballades et comme l'a pu être Endtroducing en 1996 pour la 'vinyl culture', est un hommage à cet aspect 'religieux' que revêt parfois l'amour que l'on a pour la musique. En lisant le booklet et les dédicaces de DJ Shadow, on sent un homme qui a douté mais qui s'est toujours battu pour sa musique ('The reconstruction continues...', peut-on lire à la fin des dédicaces) et la foi qu'il avait en elle.
La musique contenue dans cette galette, quant à elle, est puissamment hip-hop, bien que ce ne soit pas l'option majeure retenue par DJ Shadow dans ses choix de samples, de mélodies ou de voix. Dès les premières mesures de "Fixed Income" (premier vrai morceau du disque après l'intro "Letter from home"), on se sent transporté ailleurs par ces guitares qui tranchent avec le beat magistral (un des meilleurs produits par DJ Shadow à mes yeux avec ceux de "Changeling" et "What Does Your Soul Look Like (Part 4)" qui nous scotche: un de mes profs de théâtre aurait parlé de combinaison personnelle et optimale de 'transmission au public d'énergie tellurique et onirique', avec une flamme dans le regard, à redonner foi au plus désespéré des mélomanes anonymes. Au beau milieu du morceau, une guitare se met à chanter avant l'apparition d'une sublime ligne de saxophone et c'est ainsi que l'idée qu'avec une mise de départ identique à chaque fois, l'on peut sans cesse atteindre une plénitude nouvelle s'empare de l'auditeur pour ne plus le quitter du disque. Ce que DJ Shadow fait à merveille tout au long du disque
Un bon petit délire sur les boîtes de nuit en français dans le texte ('Soyez aussi marteaux que lui... Super !') kitchissime à souhait, un "Talkie Walkie" délicieusement sale, deux chansons belles à pleurer (la suave "Six Days War" chantée d'une voix féminine divine et détachée et le grandiose "Blood On The Motorway", fresque débutant avec un piano qui joue une marche quasi-funèbre, enchaîne sur un texte des plus bouleversants: 'I've not betrayed your ideals, your ideals betrayed [...] Let the changes in...' chanté par une voix aussi belle et poignante que le baryton de "From Your Far-Native-Land Shores" de Borodine dans un registre plus aigu, un beat de révolte qui nous arrache au désespoir et la retombée dans le réel: 'Time is done. It's too late: eternity has come...' qui apparaît à la fois sereine, implacable, douce malgré le lyrisme qui a suinté de tout le morceau: aucune issue malgré le 'sursaut' qui a agité le morceau, le génialissime "You Can't Go Home Again" où DJ Shadow construit des boucles magiques autour de motifs de guitare et de basse éclairées par une science du beat à faire sauter les tronches qu'il agite... Mention spéciale au morceau "Giving Up The Ghost" et sa partie de cello finale... Autant de passages forts d'un disque où DJ Shadow montre à nouveau qu'il est le maître du sampling malgré l'apparition d'une scène de performers tous plus talentueux les uns que les autres (et avec lesquels il collabore volontiers de temps à autre: essayez de dégotter des mixs DJ Shadow/Cut Chemist enregistrés pour des émissions de radio et donnez m'en des nouvelles ou mieux faites-les écouter à un maximum de personnes...), sachant insérer des sons 'écrins' mettant en parfaite lumière ses choix de samples 'joyaux', sans perdre en rigueur et en constance. Je conseille une écoute active et intensive de ce disque à tous les mélomanes anonymes qui se sentent blasés un jour ou l'autre.
A l'époque, au lieu de te dire d'une voix fatiguée et marquée par ton désespoir: 'On rejouera un 'quatre mains' de fou furieux: moi à gauche, toi à droite. Tu verras, ce sera bien...', j'aurais dû te répondre: 'L'humanité, c'est la musique qui naît du rire et du chaos. Tu ne crois pas ?' Mais je sais aujourd'hui que tu en as toujours eu conscience. Et je crois que c'est une bonne chose.
Je n'oublierai jamais ta confession, surtout venant de la part d'un amoureux sans concession de la musique. Maintenant qu'on ne peut plus jouer de 'quatre mains' ensemble dans l'espace-temps, ce disque est plus qu'une consolation: il valide le choix de ceux qui se sont battus pour leur musique.
C'est ce que m'a dit mon meilleur ami un jour de novembre 2003, complètement perdu. Ce jour-là, j'aurais aimé me balader avec lui le long des rails de la station de tramway où j'ai l'habitude de marcher seul avec mes pensées, mon IPod et parfois quelques potes pour de longues heures de culte intense de mon amour pour la musique où je me sens libre de chanter, de sauter, de danser comme une jouvencelle qui a le feu au cul, de payer mes solos de air-bass et de air-drums, de pleurer comme une madeleine ou de rire aux éclats en réécoutant un morceau qui m'a fait du bien à un moment où j'étais mal.
The Private Press de DJ Shadow réunit tous les aspects de ces ballades et comme l'a pu être Endtroducing en 1996 pour la 'vinyl culture', est un hommage à cet aspect 'religieux' que revêt parfois l'amour que l'on a pour la musique. En lisant le booklet et les dédicaces de DJ Shadow, on sent un homme qui a douté mais qui s'est toujours battu pour sa musique ('The reconstruction continues...', peut-on lire à la fin des dédicaces) et la foi qu'il avait en elle.
La musique contenue dans cette galette, quant à elle, est puissamment hip-hop, bien que ce ne soit pas l'option majeure retenue par DJ Shadow dans ses choix de samples, de mélodies ou de voix. Dès les premières mesures de "Fixed Income" (premier vrai morceau du disque après l'intro "Letter from home"), on se sent transporté ailleurs par ces guitares qui tranchent avec le beat magistral (un des meilleurs produits par DJ Shadow à mes yeux avec ceux de "Changeling" et "What Does Your Soul Look Like (Part 4)" qui nous scotche: un de mes profs de théâtre aurait parlé de combinaison personnelle et optimale de 'transmission au public d'énergie tellurique et onirique', avec une flamme dans le regard, à redonner foi au plus désespéré des mélomanes anonymes. Au beau milieu du morceau, une guitare se met à chanter avant l'apparition d'une sublime ligne de saxophone et c'est ainsi que l'idée qu'avec une mise de départ identique à chaque fois, l'on peut sans cesse atteindre une plénitude nouvelle s'empare de l'auditeur pour ne plus le quitter du disque. Ce que DJ Shadow fait à merveille tout au long du disque
Un bon petit délire sur les boîtes de nuit en français dans le texte ('Soyez aussi marteaux que lui... Super !') kitchissime à souhait, un "Talkie Walkie" délicieusement sale, deux chansons belles à pleurer (la suave "Six Days War" chantée d'une voix féminine divine et détachée et le grandiose "Blood On The Motorway", fresque débutant avec un piano qui joue une marche quasi-funèbre, enchaîne sur un texte des plus bouleversants: 'I've not betrayed your ideals, your ideals betrayed [...] Let the changes in...' chanté par une voix aussi belle et poignante que le baryton de "From Your Far-Native-Land Shores" de Borodine dans un registre plus aigu, un beat de révolte qui nous arrache au désespoir et la retombée dans le réel: 'Time is done. It's too late: eternity has come...' qui apparaît à la fois sereine, implacable, douce malgré le lyrisme qui a suinté de tout le morceau: aucune issue malgré le 'sursaut' qui a agité le morceau, le génialissime "You Can't Go Home Again" où DJ Shadow construit des boucles magiques autour de motifs de guitare et de basse éclairées par une science du beat à faire sauter les tronches qu'il agite... Mention spéciale au morceau "Giving Up The Ghost" et sa partie de cello finale... Autant de passages forts d'un disque où DJ Shadow montre à nouveau qu'il est le maître du sampling malgré l'apparition d'une scène de performers tous plus talentueux les uns que les autres (et avec lesquels il collabore volontiers de temps à autre: essayez de dégotter des mixs DJ Shadow/Cut Chemist enregistrés pour des émissions de radio et donnez m'en des nouvelles ou mieux faites-les écouter à un maximum de personnes...), sachant insérer des sons 'écrins' mettant en parfaite lumière ses choix de samples 'joyaux', sans perdre en rigueur et en constance. Je conseille une écoute active et intensive de ce disque à tous les mélomanes anonymes qui se sentent blasés un jour ou l'autre.
A l'époque, au lieu de te dire d'une voix fatiguée et marquée par ton désespoir: 'On rejouera un 'quatre mains' de fou furieux: moi à gauche, toi à droite. Tu verras, ce sera bien...', j'aurais dû te répondre: 'L'humanité, c'est la musique qui naît du rire et du chaos. Tu ne crois pas ?' Mais je sais aujourd'hui que tu en as toujours eu conscience. Et je crois que c'est une bonne chose.
Je n'oublierai jamais ta confession, surtout venant de la part d'un amoureux sans concession de la musique. Maintenant qu'on ne peut plus jouer de 'quatre mains' ensemble dans l'espace-temps, ce disque est plus qu'une consolation: il valide le choix de ceux qui se sont battus pour leur musique.
Exceptionnel ! ! 19/20
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