Mars Red Sky
"Envoyer au Hellfest à 10H30 le matin après une pomme et un café dans le jabot, reste un sacré truc !" [mardi 01 mars 2016] |
Nous avons profité de la sortie d' Apex III (Praise For The Burning Soul) le troisième album de Mars Red Sky pour leur poser quelques questions. Le groupe étant déjà en tournée à l'heure dite nous avons opté pour l'option internet, et ces jeunes gens ont pris le temps de nous répondre entre deux dates.
Interview menée par OLivier & Lok
Interview menée par OLivier & Lok
-Question bateau pour commencer, comment vous êtes vous rencontré tous les trois ?
Mat : Quand Julien m'a appelé pour rejoindre le groupe après le départ de Benoit le premier batteur il y a 4 ans, on s'est réunis tous les trois dans un café, au marché des capucins à Bordeaux, on a mangé du canard ensemble, quand on a fini notre repas sans même avoir joué une note ensemble, on savait que c'était bon. Ils ont aimé mon coup de fourchette je crois. A ce moment-là je ne pouvais pas rejoindre le groupe tout de suite car j'étais engagé sur d'autres tournées, mais 2 mois après, on a enfin croisé nos fers, et nous y voilà !
-Votre premier album a été enregistré dans le sublime désert espagnol de Bardenas, le second au Brésil, c'était un vrai désir de votre part de sortir de votre “zone de confort” comme on dit, ou bien ça s'est fait comme ça, par des rencontres, des opportunités qui ne se refusent pas ?
Mat : A la base, oui l'idée du groupe est tournée autour du voyage. Mais pour le 2ème album, tout s'est pas franchement passé comme prévu. On s'est retrouvé bloqués au Brésil juste après notre dernière date à Belo Horizonte, interdit de monter dans l'avion vers les USA pour problème de visas. Et à partir de ce malheureux événement, une succession de choses positives sont arrivées. Déjà Felipe nous a littéralement pris sous aile en nous hébergeant chez lui et sa femme pendant presque 10 jours à Rio. Et grâce à lui et ses potes nous nous sommes retrouvé en studio 3 jours après pour enregistrer notre nouvel album avec Gabriel Zander notre ami, sauveur, producteur !
-Et ce dernier disque, où avez vous été pour l'enregistrement ?
Mat : Cette fois, après être allé, successivement en Espagne puis au Brésil pour enregistrer, on a décidé de rester à la maison. Donc on a trouvé un studio à Bordeaux, qui est installé dans une maison, et notre ami Gabriel Zander qui nous a sauvé du naufrage au Brésil, et qui a produit notre 2ème album là bas à Rio, est venu chez nous pour enregistrer nos nouveaux morceaux pendant 2 semaines. On avait 15 jours pour les prises donc on a pu prendre notre temps pour essayer pas mal de choses et produire un peu plus notre musique.
-On sent une réelle homogeneité entre l'Ep Providence et cet Apex III, ils ont d'ailleurs un titre en commun, ils ont été enregistré lors des mêmes sessions je suppose ? Vous n'avez pas mis tous ces titres sur l'album pour un souci de cohérence ?
Mat : Non pas par souci de cohérence, mais par contrainte de temps uniquement. On s'est basé sur le support vinyle sur lequel on ne peut loger qu'approximativement 20 minutes par faces. Donc on a dû enlever un morceau. Le choix n'a pas été facile, mais pour rendre justice à celui qui a pris la porte, on l'a relogé sur un EP et en face A s'il vous plaît ! En plus ce morceau est le plus ancien des nouveaux, mais aussi celui qui représente bien les différentes facettes de ce nouvel album et même de MRS aujourd'hui.
-Stranded In Arcadia était en quelque sorte un concept album, qui continue avec l'Ep Providence, notamment avec le titre “Saphire Vessel”. Arcadia justement, c'est une subtile référence aux Mondes Engloutis (https://www.youtube.com/watch?v=xrfSMLuPXLo), à Xfiles, ou c'est complètement autre chose ?
Julien : En fait on peut voir des concepts partout où on regarde, car si on le veut on peut faire voir des connections entre chaque chose. Mais rien dans toute l’histoire n’était préméditée. Simplement, le « vaisseau » est bleue sur la pochette de Stranded In Arcadia, d’où Sapphire, c’est moins bateau (tiens, bateau, Vessel…) que « Blue »… c’est ça qui a amené « Two Emmeralds.. » dans Under The Hood… Donc que ça soit dans la musique, l’artwork ou les paroles, il s’agit d’un assemblage d’idées assez simples et surtout le fait de pouvoir y voir les connections et les mettre en lumière intuitivement qui prévaut, plutôt que d’être partis sur des références ou des concepts établis.
Mat : Je dirai pas que Stranded in Arcadia, est un concept album. Bien sûr il y a des thèmes comme le fait de s'échouer sur un paradis perdu, ou les clins d'oeil à notre mésaventure au Brésil ou encore à la Planète des Singes pour la pochette du 45 tours Hovering Satelites…
-Qu'en est il de ce nouvel album, quelle est la signification particulière de son titre ?
Julien : Dans le même ordre d’idée, le titre est un bon exemple ; c’est clairement la juxtaposition de deux choses qui n’ont à priori rien à voir et qui au final créent un truc joli, évocateur.. Un livre ( The Burning Soul ) était constamment au studio pendant les prises.. J’ai adoré ce livre et trouvé que l’atmosphère était très proche de ce qu’on était en train de faire, comme si on en faisait la bande son… Puis d’un autre côté Apex III semblait très bien comme titre d’album, l’idée du triangle, chaque membre du groupe en étant le sommet le plus important.. Mais il manquait un petit quelque chose, et cette parenthèse vient combler ce « vide »… C’est un peu le principe du collage, une forme d’art qu’on adore. On retrouve beaucoup de tout ça dans notre façon de composer.
-Vous faites beaucoup de concerts, en France ou à l’étranger, et vous sortez un album ou E.P. par an, Sans compter les autres projets comme l'album solo de Julien en 2013, le nouvel album de Daria qui vient de sortir également et j'en passe.Vous débutez à peine une longue tournée européenne de plus de deux mois, Comment conjuguez-vous le rythme intense des tournées avec le processus de création, les enregistrements…?
Mat : C'est un cycle logique. Une fois que tu sors un album, il est logique de tourner pour le défendre. Une fois que ce processus est terminé, ça recommence. La seule chose est de réussir à anticiper cela, donc de composer pendant les moments d'attente en tournée, comme les balances ou les jours off. Et aussi de bien communiquer entre les différents projets, ce qui n'est pas toujours évident mais faisable avec un peu d'organisation. Parfois on ne peut pas tout faire et il faut faire des choix, c'est normal et c'est la vie.
-Vous alternez grandes scènes de festival (Hellfest, Roadburn etc) et salles plus petites (le Ferrailleur sur Nantes, le Trabendo & la Maroquinerie sur Paris pour ne citer que celles qu'on fréquente). Parmi les centaines de concerts que vous avez donnés, lesquels vous ont le plus marqués (en bien ou en mal) ?
Mat : Pour sûr tout ceux dont tu parles, nous ont marqué ! On peut citer les concerts en Argentine et au Brésil, comme des souvenirs incroyables, aussi la date à Moscou était fantastique. Et bien sûr envoyer au Hellfest à 10H30 le matin après une pomme et un café dans le jabot, reste un sacré truc !
MARS RED SKY live at Hellfest 2014 par hellfestchannel
-Comment se passe une journée type lors d'une tournée de Mars Red Sky ? C'est plutôt à la cool avec appareil photo en bandoulière, p'tit resto typique & terrasse ou c'est vraiment Route/Salle de concert/Hôtel/Route ?
Mat : ca dépend, à priori c'est plutôt la deuxième option, mais parfois certains d'entre nous se lèvent plus tôt pour aller feuner un ou deux musées quand le temps le permet.
-Qu'est ce que vous écoutez sur la route justement ?
Mat : En vrac, Bruce Springsteen, Lynyrd Skynyrd, Killing Joke, Tigran Hamasyan, Cheap Trick, Robert Wyatt, Lafesse, France Inter, et on discute pas mal aussi...
-En entendant le morceau « Sapphire Vessel » sur votre dernier E.P, j’ai presque retrouvé Calc dans l'ambiance et les arrangements. Je n’avais pas ressenti ça sur les albums précédents. Est-ce que vous avez-voulu relier le style de vos anciens groupes (Pull, Calc, Headcases) avec l’univers de MRS ? La scène Indie Pop/rock 90's vous manque-t-elle ?
Julien : Merci ! On amène tous les trois nos bagages, nos habitudes et aspirations, et quelques tics aussi probablement.. Ce morceau est très à part, il a été enregistré et mixé en grande partie chez moi alors… Mais c’est Mat qui joue du piano sur celui-là !
Mat : Si cela arrive, ce n'est pas du tout conscient. Franchement, non la scène Indie Pop 90's ne me manque pas du tout, et on n'est pas du tout en mode nostalgique, « c'était mieux avant ». En ce qui me concerne, c'est l'inverse, c'est mieux aujourd'hui !!
-J'ai lu sur le site de Mat que vous avez enregistré une reprise de Lynyrd Skynyrd, aura-t-on une chance de l'entendre lors de vos prochains concerts ?
Mat : Non je ne pense qu'on joue ce morceau sur scène, par contre oui on en a fait une version en studio. C'est un morceau (That Smell) qu'on écoutait sur la route souvent, et on est tous tombé d'accord, alors on l'a fait. Je ne sais pas ce qu'on en fera, mais il est quelque part !
-Vous avez d'autres reprises en tête pour un futur plus ou moins proche ?
Mat : Oui on avait évoqué Ashes to ashes, avant que son auteur ne passe l'arme à gauche, donc on va pas faire ça tout de suite, sinon on a plein de truc en tête mais on préfère utiliser le temps qu'on a pour nos nouvelles chansons !
-On associe MRS à la scène Stoner/Heavy-rock psyché, qui, comme beaucoup de courants musicaux, répond à une certaine image et obéit à des codes. Comment cela influe-t-il sur l'écriture et le contenu de vos textes ?
Mat : Oui c'est très bien si on nous associe à une scène ou une famille, on est content et on s'entend très bien avec plein de groupes issus de cette niche. Par contre, c'est un pur hasard qu'on se soit retrouvé la dedans et on essaie pas de coller aux codes associés à ce genre de musique, que ce soit visuellement ou musicalement. Et puis surtout, on fume pas de joint et on n'a pas de tatouage alors bon…
-Depuis votre premier album en 2011, c'est Carlos Pop qui s'occupe de tous vos artworks (pochettes d’albums, affiches...), créant ainsi une identité visuelle très forte à MRS, qui, je trouve, colle parfaitement à votre musique. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur lui ? Comment fonctionne votre collaboration ?
Julien : Carlos et Jimmy ont développé une collaboration très fructueuse, Carlos a créé un truc en mélangeant plusieures techniques, et Jimmy lui donne en principe les grandes lignes, puis ils peaufinent..
-Quels sont vos coups de cœur musicaux de l'année 2015 ? Quelles sont les sorties que vous attendez pour 2016 ?
Mat : Le dernier Killing Joke est génial, bon évidemment Mockroot de Tigran Hamasyan est pour moi le disque de l'année et de loin !
Julien : « Bagarre Générale », qui sont de Bordeaux aussi. Une grandiose musique entre doom apocalyptique, Pierre Boulez et King Crimson avec des.. trombonnes. Plein. C’est énorme.
- Et pour finir, arrivez vous à vivre de votre musique ?
Mat : Oui nous sommes 3 musiciens et 2 techniciens dans le groupe, Julien et moi sommes musiciens pro, et Jimmy souhaite garder son travail dans le milieu de la musique. Donc Julien et moi jouons aussi dans d'autres orchestres en tant que leader ou sideman (Julian Pras, James Leg, Epiq…) et MRS contribue grandement à notre professionnalisation. Par contre on est là avant tout pour se faire plaisir, et on travaille dur pour y arriver ! À s'amuser !
Mat : Quand Julien m'a appelé pour rejoindre le groupe après le départ de Benoit le premier batteur il y a 4 ans, on s'est réunis tous les trois dans un café, au marché des capucins à Bordeaux, on a mangé du canard ensemble, quand on a fini notre repas sans même avoir joué une note ensemble, on savait que c'était bon. Ils ont aimé mon coup de fourchette je crois. A ce moment-là je ne pouvais pas rejoindre le groupe tout de suite car j'étais engagé sur d'autres tournées, mais 2 mois après, on a enfin croisé nos fers, et nous y voilà !
-Votre premier album a été enregistré dans le sublime désert espagnol de Bardenas, le second au Brésil, c'était un vrai désir de votre part de sortir de votre “zone de confort” comme on dit, ou bien ça s'est fait comme ça, par des rencontres, des opportunités qui ne se refusent pas ?
Mat : A la base, oui l'idée du groupe est tournée autour du voyage. Mais pour le 2ème album, tout s'est pas franchement passé comme prévu. On s'est retrouvé bloqués au Brésil juste après notre dernière date à Belo Horizonte, interdit de monter dans l'avion vers les USA pour problème de visas. Et à partir de ce malheureux événement, une succession de choses positives sont arrivées. Déjà Felipe nous a littéralement pris sous aile en nous hébergeant chez lui et sa femme pendant presque 10 jours à Rio. Et grâce à lui et ses potes nous nous sommes retrouvé en studio 3 jours après pour enregistrer notre nouvel album avec Gabriel Zander notre ami, sauveur, producteur !
-Et ce dernier disque, où avez vous été pour l'enregistrement ?
Mat : Cette fois, après être allé, successivement en Espagne puis au Brésil pour enregistrer, on a décidé de rester à la maison. Donc on a trouvé un studio à Bordeaux, qui est installé dans une maison, et notre ami Gabriel Zander qui nous a sauvé du naufrage au Brésil, et qui a produit notre 2ème album là bas à Rio, est venu chez nous pour enregistrer nos nouveaux morceaux pendant 2 semaines. On avait 15 jours pour les prises donc on a pu prendre notre temps pour essayer pas mal de choses et produire un peu plus notre musique.
-On sent une réelle homogeneité entre l'Ep Providence et cet Apex III, ils ont d'ailleurs un titre en commun, ils ont été enregistré lors des mêmes sessions je suppose ? Vous n'avez pas mis tous ces titres sur l'album pour un souci de cohérence ?
Mat : Non pas par souci de cohérence, mais par contrainte de temps uniquement. On s'est basé sur le support vinyle sur lequel on ne peut loger qu'approximativement 20 minutes par faces. Donc on a dû enlever un morceau. Le choix n'a pas été facile, mais pour rendre justice à celui qui a pris la porte, on l'a relogé sur un EP et en face A s'il vous plaît ! En plus ce morceau est le plus ancien des nouveaux, mais aussi celui qui représente bien les différentes facettes de ce nouvel album et même de MRS aujourd'hui.
-Stranded In Arcadia était en quelque sorte un concept album, qui continue avec l'Ep Providence, notamment avec le titre “Saphire Vessel”. Arcadia justement, c'est une subtile référence aux Mondes Engloutis (https://www.youtube.com/watch?v=xrfSMLuPXLo), à Xfiles, ou c'est complètement autre chose ?
Julien : En fait on peut voir des concepts partout où on regarde, car si on le veut on peut faire voir des connections entre chaque chose. Mais rien dans toute l’histoire n’était préméditée. Simplement, le « vaisseau » est bleue sur la pochette de Stranded In Arcadia, d’où Sapphire, c’est moins bateau (tiens, bateau, Vessel…) que « Blue »… c’est ça qui a amené « Two Emmeralds.. » dans Under The Hood… Donc que ça soit dans la musique, l’artwork ou les paroles, il s’agit d’un assemblage d’idées assez simples et surtout le fait de pouvoir y voir les connections et les mettre en lumière intuitivement qui prévaut, plutôt que d’être partis sur des références ou des concepts établis.
Mat : Je dirai pas que Stranded in Arcadia, est un concept album. Bien sûr il y a des thèmes comme le fait de s'échouer sur un paradis perdu, ou les clins d'oeil à notre mésaventure au Brésil ou encore à la Planète des Singes pour la pochette du 45 tours Hovering Satelites…
-Qu'en est il de ce nouvel album, quelle est la signification particulière de son titre ?
Julien : Dans le même ordre d’idée, le titre est un bon exemple ; c’est clairement la juxtaposition de deux choses qui n’ont à priori rien à voir et qui au final créent un truc joli, évocateur.. Un livre ( The Burning Soul ) était constamment au studio pendant les prises.. J’ai adoré ce livre et trouvé que l’atmosphère était très proche de ce qu’on était en train de faire, comme si on en faisait la bande son… Puis d’un autre côté Apex III semblait très bien comme titre d’album, l’idée du triangle, chaque membre du groupe en étant le sommet le plus important.. Mais il manquait un petit quelque chose, et cette parenthèse vient combler ce « vide »… C’est un peu le principe du collage, une forme d’art qu’on adore. On retrouve beaucoup de tout ça dans notre façon de composer.
-Vous faites beaucoup de concerts, en France ou à l’étranger, et vous sortez un album ou E.P. par an, Sans compter les autres projets comme l'album solo de Julien en 2013, le nouvel album de Daria qui vient de sortir également et j'en passe.Vous débutez à peine une longue tournée européenne de plus de deux mois, Comment conjuguez-vous le rythme intense des tournées avec le processus de création, les enregistrements…?
Mat : C'est un cycle logique. Une fois que tu sors un album, il est logique de tourner pour le défendre. Une fois que ce processus est terminé, ça recommence. La seule chose est de réussir à anticiper cela, donc de composer pendant les moments d'attente en tournée, comme les balances ou les jours off. Et aussi de bien communiquer entre les différents projets, ce qui n'est pas toujours évident mais faisable avec un peu d'organisation. Parfois on ne peut pas tout faire et il faut faire des choix, c'est normal et c'est la vie.
-Vous alternez grandes scènes de festival (Hellfest, Roadburn etc) et salles plus petites (le Ferrailleur sur Nantes, le Trabendo & la Maroquinerie sur Paris pour ne citer que celles qu'on fréquente). Parmi les centaines de concerts que vous avez donnés, lesquels vous ont le plus marqués (en bien ou en mal) ?
Mat : Pour sûr tout ceux dont tu parles, nous ont marqué ! On peut citer les concerts en Argentine et au Brésil, comme des souvenirs incroyables, aussi la date à Moscou était fantastique. Et bien sûr envoyer au Hellfest à 10H30 le matin après une pomme et un café dans le jabot, reste un sacré truc !
MARS RED SKY live at Hellfest 2014 par hellfestchannel
-Comment se passe une journée type lors d'une tournée de Mars Red Sky ? C'est plutôt à la cool avec appareil photo en bandoulière, p'tit resto typique & terrasse ou c'est vraiment Route/Salle de concert/Hôtel/Route ?
Mat : ca dépend, à priori c'est plutôt la deuxième option, mais parfois certains d'entre nous se lèvent plus tôt pour aller feuner un ou deux musées quand le temps le permet.
-Qu'est ce que vous écoutez sur la route justement ?
Mat : En vrac, Bruce Springsteen, Lynyrd Skynyrd, Killing Joke, Tigran Hamasyan, Cheap Trick, Robert Wyatt, Lafesse, France Inter, et on discute pas mal aussi...
-En entendant le morceau « Sapphire Vessel » sur votre dernier E.P, j’ai presque retrouvé Calc dans l'ambiance et les arrangements. Je n’avais pas ressenti ça sur les albums précédents. Est-ce que vous avez-voulu relier le style de vos anciens groupes (Pull, Calc, Headcases) avec l’univers de MRS ? La scène Indie Pop/rock 90's vous manque-t-elle ?
Julien : Merci ! On amène tous les trois nos bagages, nos habitudes et aspirations, et quelques tics aussi probablement.. Ce morceau est très à part, il a été enregistré et mixé en grande partie chez moi alors… Mais c’est Mat qui joue du piano sur celui-là !
Mat : Si cela arrive, ce n'est pas du tout conscient. Franchement, non la scène Indie Pop 90's ne me manque pas du tout, et on n'est pas du tout en mode nostalgique, « c'était mieux avant ». En ce qui me concerne, c'est l'inverse, c'est mieux aujourd'hui !!
-J'ai lu sur le site de Mat que vous avez enregistré une reprise de Lynyrd Skynyrd, aura-t-on une chance de l'entendre lors de vos prochains concerts ?
Mat : Non je ne pense qu'on joue ce morceau sur scène, par contre oui on en a fait une version en studio. C'est un morceau (That Smell) qu'on écoutait sur la route souvent, et on est tous tombé d'accord, alors on l'a fait. Je ne sais pas ce qu'on en fera, mais il est quelque part !
-Vous avez d'autres reprises en tête pour un futur plus ou moins proche ?
Mat : Oui on avait évoqué Ashes to ashes, avant que son auteur ne passe l'arme à gauche, donc on va pas faire ça tout de suite, sinon on a plein de truc en tête mais on préfère utiliser le temps qu'on a pour nos nouvelles chansons !
-On associe MRS à la scène Stoner/Heavy-rock psyché, qui, comme beaucoup de courants musicaux, répond à une certaine image et obéit à des codes. Comment cela influe-t-il sur l'écriture et le contenu de vos textes ?
Mat : Oui c'est très bien si on nous associe à une scène ou une famille, on est content et on s'entend très bien avec plein de groupes issus de cette niche. Par contre, c'est un pur hasard qu'on se soit retrouvé la dedans et on essaie pas de coller aux codes associés à ce genre de musique, que ce soit visuellement ou musicalement. Et puis surtout, on fume pas de joint et on n'a pas de tatouage alors bon…
-Depuis votre premier album en 2011, c'est Carlos Pop qui s'occupe de tous vos artworks (pochettes d’albums, affiches...), créant ainsi une identité visuelle très forte à MRS, qui, je trouve, colle parfaitement à votre musique. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur lui ? Comment fonctionne votre collaboration ?
Julien : Carlos et Jimmy ont développé une collaboration très fructueuse, Carlos a créé un truc en mélangeant plusieures techniques, et Jimmy lui donne en principe les grandes lignes, puis ils peaufinent..
-Quels sont vos coups de cœur musicaux de l'année 2015 ? Quelles sont les sorties que vous attendez pour 2016 ?
Mat : Le dernier Killing Joke est génial, bon évidemment Mockroot de Tigran Hamasyan est pour moi le disque de l'année et de loin !
Julien : « Bagarre Générale », qui sont de Bordeaux aussi. Une grandiose musique entre doom apocalyptique, Pierre Boulez et King Crimson avec des.. trombonnes. Plein. C’est énorme.
- Et pour finir, arrivez vous à vivre de votre musique ?
Mat : Oui nous sommes 3 musiciens et 2 techniciens dans le groupe, Julien et moi sommes musiciens pro, et Jimmy souhaite garder son travail dans le milieu de la musique. Donc Julien et moi jouons aussi dans d'autres orchestres en tant que leader ou sideman (Julian Pras, James Leg, Epiq…) et MRS contribue grandement à notre professionnalisation. Par contre on est là avant tout pour se faire plaisir, et on travaille dur pour y arriver ! À s'amuser !
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