Scout Niblett
Nantes [lundi 26 mai 2008] |
Ne vous laissez pas avoir par ses airs de femme-enfant et son air gouailleur, Scout Niblett cache une personnalité riche et attachante et une vraie force que l'on a pu découvrir en concert. Rencontre après celui du 26 mai 2008 dans les loges de l'Olympic à Nantes. Interview réalisée par Yann et prise de son par X_Keyser José.
Yann : Commençons par le début : le concert était bien, de votre côté ?
Très bien. Il faisait très chaud sur scène, j'étais un peu fatiguée, et puis plus on a joué plus j'ai gagné en énergie.
Yann : Vous avez pris votre nom de scène dans Ne tirez Pas Sur L'Oiseau Moqueur (To Kill A Mockingbird), de Harper Lee. Qu'avez-vous en commun avec le caractère de Scout ?
Elle est caractérielle et passionnée, presque colérique. Elle se bat contre le monde qui l'entoure. J'ai du m'identifier à ça.
C'est un ouvrage de Référence au Royaume-Uni ?
Oui, presque tout le monde le lit à l'école.
Vous avez travaillé avec Secretly Canadian, avec Jason Molina, vous avez toujours des projets avec eux ?
Pas dans l'immédiat. J'aimerais bien travailler de nouveau avec Jason. J'aime vraiment ce qu'il fait... rien n'est prévu pour l'instant.
Et Steve Albini ?
Il sera probablement du prochain album. J'ai fait les trois derniers avec lui. J'aime son approche de l'enregistrement, le fait qu'il ne produise pas vraiment. C'est plus un travail d'ingé-son, il te fait sonner comme tu sonnes naturellement.
Mais vous avez des morceaux très soul, vous n'avez jamais été tentée de les surproduire, de rajouter des cordes ?
J'ai composé des parties de cordes sur le dernier album, ça a un peu cassé ma règle qui consistait à être au plus proche du son live. J'en ai rajouté des couches au-delà du raisonnable. J'aime bien quand les choses sonnent plus crues, c'est mon approche favorite mais j'aime en essayer d'autres.
Vous jouez les parties de batterie vous-même.
Seulement sur les chansons où il n'y a que de la batterie, avec une exception pour Kidnapped By Neptune. Donc ça ne me change pas de jouer avec un batteur sur scène.
J'ai entendu qu'il y avait une histoire, derrière votre jeu de batterie.
Oui, quand je vivais à Nottingham en Angleterre, j'allais souvent à des soirées open mic, ou chacun peut monter sur scène pour chanter, il y avait ce type qui venait de l'île de Montserrat, dans les Caraïbes, que tout le monde a dû quitter à cause du volcan, et qui était un très bon guitariste de calypso. Mais si une batterie se trouvait là par hasard, il chantait des chansons des Beatles en s'en accompagnant ; juste sa voix et la batterie.
Vous avez travaillé avec Will Oldham, c'était son idée ou la votre ?
La mienne. J'ai toujours aimé sa musique, sa voix surtout. Je me suis dit que ça serait amusant de travailler avec quelqu'un d'autre, je n'avais jamais accolé une autre voix à la mienne auparavant. J'ai pensé que Will serait la personne idéale à qui le demander.
Sa musique est plus douce que la votre.
Oui. J'ai un grand respect pour lui en tant qu'artiste, surtout au plan vocal. J'imaginais que ça fonctionnerait vraiment bien. Ca fait des années que je l'admire, c'était vraiment la personne parfaite à qui m'adresser.
C'a été vraiment intéressant parce qu'on n'a pas vraiment répété, je lui ai envoyé les chansons par emails, sur lesquelles je chantais toutes les parties, en lui indiquant lesquelles il devait chanter. Il était en tournée à ce moment-là, donc on ne pouvait pas se rencontrer pour répéter avant l'enregistrement ; donc il est venu en studio pour deux jours, et là on a juste joué les chansons deux ou trois fois chacunes avant de les enregistrer. Ca s'est fait vraiment facilement.
C'a été vraiment intéressant parce qu'on n'a pas vraiment répété, je lui ai envoyé les chansons par emails, sur lesquelles je chantais toutes les parties, en lui indiquant lesquelles il devait chanter. Il était en tournée à ce moment-là, donc on ne pouvait pas se rencontrer pour répéter avant l'enregistrement ; donc il est venu en studio pour deux jours, et là on a juste joué les chansons deux ou trois fois chacunes avant de les enregistrer. Ca s'est fait vraiment facilement.
Vous aimez faire comme ça, ne pas trop répéter ?
Non, j'ai besoin de connaître les chansons par coeur, surtout par rapport au groupe qui m'accompagne, tout le monde doit savoir parfaitement ce qui se passe avant d'enregistrer, puisqu'on joue comme si on était live. On n'a pas le droit de merder.
Vous ne faites pas d'overdubs ?
Non, seulement si j'en ai vraiment besoin. Pour moi ça sonne mieux quand tout est prêt avant l'enregistrement. Mais avec Will c'était vraiment bien, ça a fonctionné parfaitement sans répéter.
D'être accompagnée sur scène uniquement par un batteur vous donne plus de liberté ?
Honnêtement, je ne peux plus écouter l'album. Ca fait plus d'un an qu'on tourne, et presque toutes les chansons sont désormais un tiers plus lentes. Quand j'écoute le disque il me paraît vraiment rapide. On a joué ces chansons pendant près d'un an et demi, et on en est arrivé au point où les chansons sont devenues presque parfaites pour le live. Elles sont toutes bien plus lentes qu'elles ne le sont sur l'album. Ca vient en les jouant beaucoup.
Vous sortez vos albums sur des vinyls aux pochettes très soignées.
Sur tous les albums que j'ai sorti j'ai eu le contrôle de l'artwork ; j'ai fait des études d'arts plastiques et je ne pourrais jamais laisser quelqu'un s'en occuper à ma place.
L'artwork semble toujours plus important pour les vinyls que pour les CD.
Je ne crois pas. Pour moi c'est la même quantité de travail. Pour les 45 tours c'est plus rapide, je fais un dessin ou je choisis une photo parmi celles non retenues pour l'album. Pour les albums, le travail est beaucoup plus important, alors que pour les 45t je garde l'idée que j'ai dans l'instant.
C'est important pour vous de sortir les albums en vinyl ?
Oui, j'adorerais que ce soit toujours le cas. Le problème c'est que par exemple le dernier album est épuisé en vinyl et je ne sais pas s'il sera réédité dans ce format.
Je préfère le vinyl.
Je préfère le vinyl.
Un dernier mot ?
Je suis venue ici [à Nantes] quand j'avais 14 ans, j'étais en échange avec une fille qui habitait près de Nantes. C'est la seule fois où je suis venue ici, c'était il y a vingt ans. Je me demandais si je la reverrais un jour, mais nous n'avons pas gardé le contact. Voilà pour la petite histoire.
Un grand Merci à Yann pour la réalisation de l'interview ainsi que la traduction. Remerciement aussi à Yasmine de Prun, à Jean-Phillipe de Beggars ainsi qu'à l'équipe de l'Olympic. L'interview audio sera bientôt disponible en podcast sur le site de Prun
Un grand Merci à Yann pour la réalisation de l'interview ainsi que la traduction. Remerciement aussi à Yasmine de Prun, à Jean-Phillipe de Beggars ainsi qu'à l'équipe de l'Olympic. L'interview audio sera bientôt disponible en podcast sur le site de Prun
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