Théo Hakola
Paris [La Java] - jeudi 04 septembre 2008 |
Théo Hakola, ça vous dit rien ? Ex-chanteur de Orchestre Rouge puis Passion Fodder, formations post-punks cultes des 80's, ce dandy américain a tout de même fait signer Noir Désir et a produit leur premier album ! Et il a sorti il y a une bonne dizaine d'années un semi-tube avec le cajun "Chère Maman", évoquant avec dérision et humour noir son exil à Paris.
Mis à part ce morceau, je ne connaissais pas sa carrière solo, et pas assez la discographie de Passion Fodder. Je connaissais ces derniers depuis la fin des années 80, un cousin ayant acheté l'un de leurs albums, celui-ci croyant que c'était du punk - enfin, c'est pas totalement faux, et il faut dire que le dit album s'appelait Love, Waltzes And Anarchy... Mais je trouvais qu'il y avait un côté sous-Nick Cave dans leur musique et en particulier dans sa voix. Je ne m'étais donc intéressé au groupe que de très loin - à tort. C'est d'ailleurs en première partie de Nick Cave And The Bad Seeds que j'avais vu une première fois Théo Hakola, en 1997. Il était seul, armé d'une guitare électrique qu'il maltraitait - mais nous avec, car elle était archi-saturée. Je n'avais pas retenu grand chose de ce concert, à part ce détail. Donc l'occasion de le voir jouer en tête d'affiche, et dans une petite salle, était une idée alléchante. D'autant plus que je me replonge depuis peu dans l'oeuvre de Passion Fodder. La salle c'est la Java, petite, authentique et populo. Le concert a lieu dans le cadre du gala ‘auto-caritatif' du label les Disques Bien.
Passons sur la première partie, François Tarot, de la chanson française country-folk. Vendu comme un croisement "entre The Smiths et Anne Sylvestre" mais beaucoup plus proche de la seconde que des premiers. Sympathique mais très anecdotique et vite ennuyeux (à mon sens).
Théo Hakola entre en scène, encore plus grand et plus maigre que Nick Cave, vêtu comme lui d'un costume sans veste mais avec gilet. Il est cette fois accompagné d'un vrai groupe : The Wobbly Ashes. Matthieu Texier (Hurleurs) à la guitare, Bénédicte Villain (ex-Passion Fodder) au violon, Laureline Prodhomme (ex-Giant Sand, The Dude, Versari) à la basse, Tatiana Mladenovitch (les Chamots, Sanseverino Trio) à la batterie. Un groupe français et presque exclusivement féminin, donc. Hakola instaure rapidement avec le public (une cinquantaine de personnes) une relation de complicité grâce à son humour. Il blague ainsi sur la fille enceinte de Sarah Paulin, originaire du même trou perdu des Etats-Unis que lui, ou présente ses complices en les affublant de pseudonymes tels que Pabla Neruda ou Arthurine Raimbaud. Son humour se fait parfois d'ailleurs un peu envahissant au détriment de la musique.
La musique, parlons en. Hakola et sa troupe proposent un rock du bayou souvent énergique, avec des réminiscences post-punks mais surtout des influences rock sudiste, blues, country, bluegrass. La voix de l'énergumène, très particulière, parfois comparée à celle de Nick Cave, est grave, son chant appuyé. Le problème est qu'ils varient très peu. L'homme a le goût pour les guitares cheap au son sale, héritage sans doute de son lointain passé punk. Le guitariste oscille entre vibrato, saturation, slide au bottleneck ou son clair. La bassiste assure. La batteuse a un jeu fin, un peu jazzy. Le violon se fait cajun ou cajoleur (ahaha !).
Le concert aurait gagné à être plus ramassé. Il y a quelques temps morts qui auraient pu être évités. Le groupe a en effet joué longtemps. Hakola et ses acolytes jouent pas mal de titres de Passion Fodder, et c'est tant mieux : "Hunger Burns" (version bluegrass), "Los Cuatros Generales", "And Bleed That River Dry", "Heart Hunters" et, surtout, le sublime "Struggle For Love". Egalement, deux reprises de Dylan. "Tomorrow Is A Long Time" (qui avait été déjà reprise par Passion Fodder), jouée par Hakola seul à la guitare, est assez décevante. En revanche, la version de "Ballad Of A Thin Man" réussit le tour de force d'être au moins aussi géniale que l'original !
Un bon concert, avec quelques longueurs, mais aussi des moments de pure magie. Il m'a permis de découvrir davantage un artiste très intéressant, presque une légende vivante, attachant et généreux. Et également, une fois n'est pas coutume, de rencontrer un membre de XSilence en la personne de Galnoir, que je remercie pour ses précisions, qui m'ont aidé pour cette chronique.
Mis à part ce morceau, je ne connaissais pas sa carrière solo, et pas assez la discographie de Passion Fodder. Je connaissais ces derniers depuis la fin des années 80, un cousin ayant acheté l'un de leurs albums, celui-ci croyant que c'était du punk - enfin, c'est pas totalement faux, et il faut dire que le dit album s'appelait Love, Waltzes And Anarchy... Mais je trouvais qu'il y avait un côté sous-Nick Cave dans leur musique et en particulier dans sa voix. Je ne m'étais donc intéressé au groupe que de très loin - à tort. C'est d'ailleurs en première partie de Nick Cave And The Bad Seeds que j'avais vu une première fois Théo Hakola, en 1997. Il était seul, armé d'une guitare électrique qu'il maltraitait - mais nous avec, car elle était archi-saturée. Je n'avais pas retenu grand chose de ce concert, à part ce détail. Donc l'occasion de le voir jouer en tête d'affiche, et dans une petite salle, était une idée alléchante. D'autant plus que je me replonge depuis peu dans l'oeuvre de Passion Fodder. La salle c'est la Java, petite, authentique et populo. Le concert a lieu dans le cadre du gala ‘auto-caritatif' du label les Disques Bien.
Passons sur la première partie, François Tarot, de la chanson française country-folk. Vendu comme un croisement "entre The Smiths et Anne Sylvestre" mais beaucoup plus proche de la seconde que des premiers. Sympathique mais très anecdotique et vite ennuyeux (à mon sens).
Théo Hakola entre en scène, encore plus grand et plus maigre que Nick Cave, vêtu comme lui d'un costume sans veste mais avec gilet. Il est cette fois accompagné d'un vrai groupe : The Wobbly Ashes. Matthieu Texier (Hurleurs) à la guitare, Bénédicte Villain (ex-Passion Fodder) au violon, Laureline Prodhomme (ex-Giant Sand, The Dude, Versari) à la basse, Tatiana Mladenovitch (les Chamots, Sanseverino Trio) à la batterie. Un groupe français et presque exclusivement féminin, donc. Hakola instaure rapidement avec le public (une cinquantaine de personnes) une relation de complicité grâce à son humour. Il blague ainsi sur la fille enceinte de Sarah Paulin, originaire du même trou perdu des Etats-Unis que lui, ou présente ses complices en les affublant de pseudonymes tels que Pabla Neruda ou Arthurine Raimbaud. Son humour se fait parfois d'ailleurs un peu envahissant au détriment de la musique.
La musique, parlons en. Hakola et sa troupe proposent un rock du bayou souvent énergique, avec des réminiscences post-punks mais surtout des influences rock sudiste, blues, country, bluegrass. La voix de l'énergumène, très particulière, parfois comparée à celle de Nick Cave, est grave, son chant appuyé. Le problème est qu'ils varient très peu. L'homme a le goût pour les guitares cheap au son sale, héritage sans doute de son lointain passé punk. Le guitariste oscille entre vibrato, saturation, slide au bottleneck ou son clair. La bassiste assure. La batteuse a un jeu fin, un peu jazzy. Le violon se fait cajun ou cajoleur (ahaha !).
Le concert aurait gagné à être plus ramassé. Il y a quelques temps morts qui auraient pu être évités. Le groupe a en effet joué longtemps. Hakola et ses acolytes jouent pas mal de titres de Passion Fodder, et c'est tant mieux : "Hunger Burns" (version bluegrass), "Los Cuatros Generales", "And Bleed That River Dry", "Heart Hunters" et, surtout, le sublime "Struggle For Love". Egalement, deux reprises de Dylan. "Tomorrow Is A Long Time" (qui avait été déjà reprise par Passion Fodder), jouée par Hakola seul à la guitare, est assez décevante. En revanche, la version de "Ballad Of A Thin Man" réussit le tour de force d'être au moins aussi géniale que l'original !
Un bon concert, avec quelques longueurs, mais aussi des moments de pure magie. Il m'a permis de découvrir davantage un artiste très intéressant, presque une légende vivante, attachant et généreux. Et également, une fois n'est pas coutume, de rencontrer un membre de XSilence en la personne de Galnoir, que je remercie pour ses précisions, qui m'ont aidé pour cette chronique.
Bon 15/20 | par Gaylord |
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