Department Of Eagles
In Ear Park |
Label :
4AD |
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La ménagerie s'agrandit ! Daniel Rossen (moitié de Grizzly Bear) et son ami Fred Nicolaus ont livré cet automne le deuxième fruit de leur colaboration, qui succède ainsi à The Cold Nose. Et l'automne est une saison qui va bien à In Ear Park, à la fois doux et mélancolique.
Sur une folk pourtant douce, Department Of Eagles réussit à nous maintenir constamment en alerte. En effet, derrière une légèreté de prime abord pèse une sensation de menace imminente. On se retrouve alors en perpétuel équilibre entre laisser aller et retenue.
Pas d'impatience, chaque morceau offre tôt ou tard une apogée saisissante. Les longueurs (mais est ce vraiment le terme qui convient ?) génèrent comme une inquiétude mêlée d'une attente de dénouement. Et quand celui-ci arrive, l'envolée n'est que plus intense. Les chansons semblent se jouer de l'apesanteur, livrant tantôt pics aériens tantôt atmosphère oppressante. Et tout cela avec une remarquable subtilité.
La voix est envoutante, le dépouillement est utilisé comme habillage à part entière, piano et arpèges retentissent souvent de façon isolée. Il y a aussi l'ajout de sons divers, les arrangements vocaux et sifflements en fond... Sans que jamais ce ne soit trop. C'est à la fois triste et aérien, gracieux et grave.
Deux titres se distinguent un peu de ce schéma : "No One Does It Like You" qui donne envie de battre la cadence en claquant des doigts ainsi que "Teenager" par son coté désuet. On à l'impression d'être plongé dans un film en noir et blanc.
Le charme d'In Ear Park fait effet dès le premier morceau de titre éponyme et fonctionne jusqu'à la fin. Difficile alors de parler d'une chanson en particulier, l'alchimie opérant partout. Le côté éthéré atteint peut être son paroxysme avec "Floating on the Leigh" où on a vraiment la sensation de flotter ou de marcher sur du coton...
Avec son petit quelque chose d'ensorcellant In Ear Park est une jolie réussite. Une bonne raison, s'il en faut une, pour réécouter avec un peu plus d'attention Grizzly Bear...
Sur une folk pourtant douce, Department Of Eagles réussit à nous maintenir constamment en alerte. En effet, derrière une légèreté de prime abord pèse une sensation de menace imminente. On se retrouve alors en perpétuel équilibre entre laisser aller et retenue.
Pas d'impatience, chaque morceau offre tôt ou tard une apogée saisissante. Les longueurs (mais est ce vraiment le terme qui convient ?) génèrent comme une inquiétude mêlée d'une attente de dénouement. Et quand celui-ci arrive, l'envolée n'est que plus intense. Les chansons semblent se jouer de l'apesanteur, livrant tantôt pics aériens tantôt atmosphère oppressante. Et tout cela avec une remarquable subtilité.
La voix est envoutante, le dépouillement est utilisé comme habillage à part entière, piano et arpèges retentissent souvent de façon isolée. Il y a aussi l'ajout de sons divers, les arrangements vocaux et sifflements en fond... Sans que jamais ce ne soit trop. C'est à la fois triste et aérien, gracieux et grave.
Deux titres se distinguent un peu de ce schéma : "No One Does It Like You" qui donne envie de battre la cadence en claquant des doigts ainsi que "Teenager" par son coté désuet. On à l'impression d'être plongé dans un film en noir et blanc.
Le charme d'In Ear Park fait effet dès le premier morceau de titre éponyme et fonctionne jusqu'à la fin. Difficile alors de parler d'une chanson en particulier, l'alchimie opérant partout. Le côté éthéré atteint peut être son paroxysme avec "Floating on the Leigh" où on a vraiment la sensation de flotter ou de marcher sur du coton...
Avec son petit quelque chose d'ensorcellant In Ear Park est une jolie réussite. Une bonne raison, s'il en faut une, pour réécouter avec un peu plus d'attention Grizzly Bear...
Très bon 16/20 | par Todosesaqui |
Posté le 06 février 2010 à 12 h 18 |
La musique de Daniel Rossen me fait penser à une très jolie fille qui conserverait encore un doute sur la puissance de ses charmes. Belle époque. Ce petit doute fait beaucoup pour la séduction dont il est question dans la chronique précédente.
Bien sûr, Daniel Rossen n'est pas Department Of Eagles à lui tout seul, mais il en constitue bien les trois quarts, à l'écoute de cet album. Fred Nicolaus me paraît plutôt jouer dans l'affaire le rôle du vieux copain venu donné un coup de main et apporter son obole, que celui de partenaire sur un pied d'égalité, comme peut l'être Ed Droste au sein de Grizzly Bear.
Il n'est pas sûr non plus qu'il soit aussi complémentaire, musicalement parlant, que Droste l'est de Rossen : les 2 titres qu'il signe, au chant, et sans doute à la composition, détonnent franchement, et ressemblent plutôt à des interludes musicaux, même s'ils sont intéressants et de qualité.
L'aspect le plus caractéristique et le plus saisissant de la musique de DOE, comme de Grizzly Bear, réside certainement dans la symbiose entre le jeu de guitare exceptionnellement inspiré de Rossen, la batterie toute en contrastes de Chris Bear et les voix féeriques. Comme en plus de Rossen et de Bear, il ya aussi Chris Taylor à la basse, il n'y a donc pas loin entre cet album et le dernier de Grizzly Bear. Les mélodies sont aussi excellentes, les orchestrations inventives et efficaces; seule l'ambiance générale change : de lumineuse chez Grizzly Bear, elle est ici nettement nocturne, voire lunaire, comme l'indique la pochette au premier coup d'oeil. Si vous prolongez le "I Live With You" de Veckatimest sur tout un album, vous obtenez à peu de choses près In Ear Park. Une sorte de féerie, toujours, mais jouée en nocturne.
Un peu moins impressionnant à la première écoute que Veckatimest, je parierais pourtant davantage sur In Ear Park pour le long terme, tant son charme est magique. En revanche, je ne parierais pas sur l'avenir de DOE en tant que groupe, car on est ici bien proche d'un album solo de Rossen.
Raison de plus pour ne pas manquer ce très remarquable In Ear Park, qui sera peut-être le dernier des Department Of Eagles.
Bien sûr, Daniel Rossen n'est pas Department Of Eagles à lui tout seul, mais il en constitue bien les trois quarts, à l'écoute de cet album. Fred Nicolaus me paraît plutôt jouer dans l'affaire le rôle du vieux copain venu donné un coup de main et apporter son obole, que celui de partenaire sur un pied d'égalité, comme peut l'être Ed Droste au sein de Grizzly Bear.
Il n'est pas sûr non plus qu'il soit aussi complémentaire, musicalement parlant, que Droste l'est de Rossen : les 2 titres qu'il signe, au chant, et sans doute à la composition, détonnent franchement, et ressemblent plutôt à des interludes musicaux, même s'ils sont intéressants et de qualité.
L'aspect le plus caractéristique et le plus saisissant de la musique de DOE, comme de Grizzly Bear, réside certainement dans la symbiose entre le jeu de guitare exceptionnellement inspiré de Rossen, la batterie toute en contrastes de Chris Bear et les voix féeriques. Comme en plus de Rossen et de Bear, il ya aussi Chris Taylor à la basse, il n'y a donc pas loin entre cet album et le dernier de Grizzly Bear. Les mélodies sont aussi excellentes, les orchestrations inventives et efficaces; seule l'ambiance générale change : de lumineuse chez Grizzly Bear, elle est ici nettement nocturne, voire lunaire, comme l'indique la pochette au premier coup d'oeil. Si vous prolongez le "I Live With You" de Veckatimest sur tout un album, vous obtenez à peu de choses près In Ear Park. Une sorte de féerie, toujours, mais jouée en nocturne.
Un peu moins impressionnant à la première écoute que Veckatimest, je parierais pourtant davantage sur In Ear Park pour le long terme, tant son charme est magique. En revanche, je ne parierais pas sur l'avenir de DOE en tant que groupe, car on est ici bien proche d'un album solo de Rossen.
Raison de plus pour ne pas manquer ce très remarquable In Ear Park, qui sera peut-être le dernier des Department Of Eagles.
Excellent ! 18/20
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