Wir Sind Helden
Von Hier An Blind |
Label :
Emi / Labels |
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Deuxième album de Wir Sind Helden, Von Hier An Blind avait la lourde tâche de succéder à Die Reklamation qui avait permis au groupe de remporter un grand succès surprise, tant public (près d'un million de disques vendus) que critique en son pays et d'obtenir une (trop ?) petite estime en France ou au Royaume Uni.
On peut facilement supposer alors qu'une pression importante devait peser sur les épaules de nos quatre "héros", l'effet de surprise passé. Leur Rock enjoué, humble, simple et frais allait-il tenir la distance ?
Si Die Reklamation était constitué dans sa majeure partie de tubes bondissants et de quelques morceaux plus introspectifs, ici le rapport s'inverse : "Wenn Es Passiert" qui démarre l'album offre un ton plus mélancolique, le style "léger" est toujours là mais en plus urgent, tandis que les paroles reflètent la solitude et l'absence... "Echolot" viendra confirmer cette orientation de ton, le refrain étant simplement une plainte de guitares contrites sur un rythme qui hésite à exploser, tandis que les couplets sont d'une douceur trompeuse. Evidemment, on n'est pas sur des changements extrêmes de saturation, mais bien que l'univers musical soit familier, il y a comme un doute pesant dans l'atmosphère...
En regardant la pochette et le clip du single "Von Hier An Blind", on pourrait vite faire un rapprochement avec Tintin Au Tibet, connu pour être l'album le plus mélancolique des aventures du reporter à la houpette. En comparant encore, on a toujours cette impression de ligne "claire" et de fluidité sur la forme, mais le contexte est plus adulte.
"Ein Elefant für dich" évoque lui aussi l'absence ou la perte d'un être cher et l'ambiance plus lourde se poursuit avec "Darf Ich Das Behalten", plus minimaliste, contenant une tristesse qui appellerait aux larmes.
Fort heureusement, les Wir Sind Helden disséminent ça et là quelques titres énergiques et joviaux (et toujours avec des textes malins) qui nous permettent de retrouver le sourire : le doo wop de "Gekommen Zu Bleiben" est à la fois ridicule et irrésistible, "Zuhälter" peut vous remotiver n'importe quelle foule et offre un retour au Rock bienvenu après tant d'interrogations. "Geht Auseinander" contient lui aussi plus de vitamine C et permet de lutter contre ce vent mauvais qui souffle sur ce disque plus hivernal et chargé qu'à l'accoutumée. "Wutend Genug" et "Nur Ein Wort" viennent confirmer, si besoin était, que Wir Sind Helden est le plus groupe le plus sympa et gentil du monde, si bien qu'on est peiné pour eux de les retrouver si mélancoliques ("Ich Werde Mein Leben Lang Uben, Dich So Zu Lieben, Wie Ich Dich Lieben Will, Wenn Du Gehst", "Bist Du Nicht Müde").
On se retrouve là avec un "drôle" de disque, où l'on sent un groupe qui cherche à rester fidèle à lui-même et à son public, mais qui doit faire face à une crise pour grandir. Serait-on face au syndrome "Pinkerton" ? Ce syndrome mériterait une conférence sur 3 jours avec experts renommés et preuves comparatives à l'appui... Toujours est-il qu'il y a certains groupes dont il est impossible de se détacher complètement, et qu'on aime à partager leurs peines et leurs joies.
On peut facilement supposer alors qu'une pression importante devait peser sur les épaules de nos quatre "héros", l'effet de surprise passé. Leur Rock enjoué, humble, simple et frais allait-il tenir la distance ?
Si Die Reklamation était constitué dans sa majeure partie de tubes bondissants et de quelques morceaux plus introspectifs, ici le rapport s'inverse : "Wenn Es Passiert" qui démarre l'album offre un ton plus mélancolique, le style "léger" est toujours là mais en plus urgent, tandis que les paroles reflètent la solitude et l'absence... "Echolot" viendra confirmer cette orientation de ton, le refrain étant simplement une plainte de guitares contrites sur un rythme qui hésite à exploser, tandis que les couplets sont d'une douceur trompeuse. Evidemment, on n'est pas sur des changements extrêmes de saturation, mais bien que l'univers musical soit familier, il y a comme un doute pesant dans l'atmosphère...
En regardant la pochette et le clip du single "Von Hier An Blind", on pourrait vite faire un rapprochement avec Tintin Au Tibet, connu pour être l'album le plus mélancolique des aventures du reporter à la houpette. En comparant encore, on a toujours cette impression de ligne "claire" et de fluidité sur la forme, mais le contexte est plus adulte.
"Ein Elefant für dich" évoque lui aussi l'absence ou la perte d'un être cher et l'ambiance plus lourde se poursuit avec "Darf Ich Das Behalten", plus minimaliste, contenant une tristesse qui appellerait aux larmes.
Fort heureusement, les Wir Sind Helden disséminent ça et là quelques titres énergiques et joviaux (et toujours avec des textes malins) qui nous permettent de retrouver le sourire : le doo wop de "Gekommen Zu Bleiben" est à la fois ridicule et irrésistible, "Zuhälter" peut vous remotiver n'importe quelle foule et offre un retour au Rock bienvenu après tant d'interrogations. "Geht Auseinander" contient lui aussi plus de vitamine C et permet de lutter contre ce vent mauvais qui souffle sur ce disque plus hivernal et chargé qu'à l'accoutumée. "Wutend Genug" et "Nur Ein Wort" viennent confirmer, si besoin était, que Wir Sind Helden est le plus groupe le plus sympa et gentil du monde, si bien qu'on est peiné pour eux de les retrouver si mélancoliques ("Ich Werde Mein Leben Lang Uben, Dich So Zu Lieben, Wie Ich Dich Lieben Will, Wenn Du Gehst", "Bist Du Nicht Müde").
On se retrouve là avec un "drôle" de disque, où l'on sent un groupe qui cherche à rester fidèle à lui-même et à son public, mais qui doit faire face à une crise pour grandir. Serait-on face au syndrome "Pinkerton" ? Ce syndrome mériterait une conférence sur 3 jours avec experts renommés et preuves comparatives à l'appui... Toujours est-il qu'il y a certains groupes dont il est impossible de se détacher complètement, et qu'on aime à partager leurs peines et leurs joies.
Bon 15/20 | par Machete83 |
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